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Le plaisir des modernes. Épicurisme et pensée morale de la Renaissance à nos jours (Paris)

Le plaisir des modernes. Épicurisme et pensée morale de la Renaissance à nos jours (Paris)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Jean-Charles Darmon)

Colloque international organisé par Gianni Paganini (Université du Piémont, Vercelli-Centre de recherche de l’Accademia dei Lincei, Rome et résident de l’IEA Paris) et Jean-Charles Darmon (UVSQ-DYPAC-USR « République des savoirs ») les 8 et 9 avril 2016.

Le colloque se tiendra à Paris, le 8 avril 2016 à l’Institut d’Études Avancées (Hôtel de Lauzun) et le 9 avril à l’Ecole Normale Supérieure (Paris).

Ce colloque s’inscrit dans le cadre du programme « Approches transdisciplinaires de la pensée morale » développé par le Centre de Recherche sur les Relations entre Littérature, Philosophie et Morale de l’ENS (composante de l’USR « République des Savoirs ») et dans le cadre du programme italien PRIN sur « Hobbes e il pensiero radicale del XVII secolo ». Il bénéficie du soutien de l’Institut d’Études Avancées de Paris, du Laboratoire d’excellence TransferS et de l’Institut Universitaire de France. Le colloque se fait avec le parrainage de la « Società Italiana di Studi sul Secolo Diciottesimo » (Rome) et du Centro di ricerca « B. Segre” de l’Accademia dei Lincei (Rome). 
 

Argumentaire

Les réactualisations et transformations des philosophies hellénistiques constituent, dans l’histoire de la pensée morale, entre Renaissance et Lumières, un phénomène d’une fécondité remarquable, capital à tant d’égards pour l’étude des transferts entre mondes antiques et Europe de la première modernité. Le cas de la morale épicurienne offre de ce point de vue un terrain d’investigation de premier ordre. Après des siècles de mise à l’écart délibérée ou de méconnaissance quasi-totale, l’éthique d’Épicure ne s’est pas contentée de revivre ou de survivre dans les mémoires en dépit des défigurations dont elle avait été l’objet. Elle a connu, parmi les « modernes », une vitalité sans précédent depuis l’Antiquité, une vie nouvelle, et même plusieurs types de vies, ce qui impliqua toute une série de transformations du Jardin « originel », dont il importe de prendre la mesure. Bien des travaux récents ont mis en lumière l’importance considérable, et aux yeux de certains, décisive, du grand retour de la philosophie d’Épicure dans l’Europe de la première modernité. Mais il n’en reste pas moins vrai que cette présence de la morale épicurienne put donner lieu à bien des malentendus, qu’elle reste largement sous-estimée par les philosophes et les historiens de la philosophie, et qu’ elle est, aujourd’hui encore, difficile à cerner et à caractériser.

L’ambition de cette enquête collective sera, en premier lieu, de ressaisir la riche diversité de ces interprétations et de ces usages de l’épicurisme qui, tout en se référant à l’antique doctrine du Jardin, participèrent à l’émergence de nouvelles formes de pensée morale - aspect que des approches mettant au premier plan des questions d’épistémologie ou de métaphysique ont souvent contribué à marginaliser dans les grandes synthèses proposées par l’histoire de la philosophie. Une autre spécificité de cette enquête sera d’étudier, entre philosophie et littérature, les prolongements de cette problématique jusqu’au moment présent, en étudiant certaines formes de résurgence de l’épicurisme sur la scène la pensée morale contemporaine et des débats qui la traversent.


8 avril 2016 à l’Institut d’Études Avancées (Hôtel de Lauzun)
17, quai d’Anjou - Paris

9h30 Introduction

Session 1

10h Fosca MARIANI ZINI (Lille) 
Lorenzo Valla et la légitimité du plaisir

10h45 Michèle ROSELLINI (Lyon) 
L'enjeu de la morale d'Épicure dans la diffusion du De rerum natura en France aux XVIe et XVIIe siècles

11h30 Pause

12h André COMTE SPONVILLE (Paris) 
Montaigne et Épicure  (Grandeur et limites de l'hédonisme)

12h45 Pause

Session 2

14h Anne STAQUET (Mons) 
Descartes adversaire d’une morale du plaisir ? 

14h45 Nicole GENGOUX (Paris) 
Plaisir et "véritable piété" : l'épicurisme renouvelé du Theophrastus redivivus

15h30 Jean-Charles DARMON (UVSQ-DYPAC-USR « République des savoirs ») 
La Fontaine et "l'ombre des plaisirs": la sagesse du Jardin à l'épreuve de la Fable

16h15 Pause

16h45 Martine PÉCHARMAN (CRAL, CNRS-EHESS) 
Les plaisirs des sens nous rendent heureux : la critique par Arnauld de l' "épicurisme" de Malebranche

17h30 Maria Susana SEGUIN (Montpellier) 
Être savant par plaisir: la réhabilitation de la « libido sciendi » dans les écrits académiques au début du 18e siècle

 

9 avril à l’Ecole Normale Supérieure
Salle Dussane
45, rue d’Ulm – Paris

Session 3

10h Christophe MARTIN (Paris-Sorbonne CELFF) 
Fontenelle et le calcul des plaisirs

10h45 Gianni PAGANINI (Vercelli/Rome) 
Plaisir, inquiétude et passions morales chez Condillac 

11h30 Pause

12h Ruth HAGENGRUBER (Paderborn) 
Le calcul des plaisirs. Les idées morales d’Émilie du Châtelet 

12h45 Pause

Session 4

14h30 Alberto POSTIGLIOLA (Naples) 
Plaisir et utilité dans le poème Le Bonheur de Claude-Adrien Helvétius

15h15 Paolo QUINTILI (Rome) 
Diderot et la quête du plaisir, entre épicurisme et stoïcisme. Encyclopédie, Essai sur les règnes de Claude et Néron

16h Pause

16h30 Guillaume MÉTAYER (Paris) 
Anatole France, ou le jardin d'Épicure dans la forêt de Darwin

17h15 Jean-Pierre CLÉRO (Paris) 
L’évaluation utilitariste des plaisirs entre discussion et calcul 

Table ronde

18h Un épicurisme, ou des épicurismes ? Points de vue croisés sur le Jardin dans l’histoire
Table ronde précédée d’une intervention de Marc Fumaroli, avec la participation de Antony McKenna, Jean-Charles Darmon, Gianni Paganini, Fréderic Brahami, André Comte Sponville, Wolfgang Rother