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La fin du monde

La fin du monde

Publié le par Vincent Ferré (Source : Gisèle Berkman)

Colloque international La fin du monde / The End of the World 

Au milieu du 20ème siècle, on débattait intensément sur le motif de la fin, surtout de la fin de l'histoire et de la fin de la philosophie. Au 21ème siècle, alors que le motif de la fin du monde reste très présent dans la culture populaire, ces débats philosophiques ont perdu beaucoup de leur intensité, et en même temps il semblerait que la fin de la « fin de l'histoire » révèle surtout le monde comme tel, le monde sans sens et sans histoire, qui n'est pourtant pas un monde achevé mais un monde qui est en train de se produire.

D'autre part, si tant est que la fin des fins (transcendales, escathologiques, utopiques) a fait que les philosophes ont porté un regard plus intense sur ce monde-ci – sur ce monde comme l'unique lieu où du sens peut se faire ou se défaire – le monde révélé par ce regard n'est nullement aussi familier, ordinaire et rassurant qu'on aurait peut-être souhaité. Souvent il semble au contraire que le monde lui-même arrive à une fin, ou qu'il devient de plus en plus étranger et dé-mondanisé.

Bien entendu, cette impression peut refléter des préoccupations pratiques. Le monde en arrive à une « fin » lorsqu'il n'est plus un « monde familier », par exemple parce qu'il génère trop d'aliénation et d'exclusion sociales ou trop de dégradation écologique et économique (mais « trop », c'est combien ?) Devant de telles préoccupations (fondamentalement politiques), certains philosophes ont cherché à évaluer le rôle du sentiment de « fin du monde » : faut-il le rejeter comme catastrophisme hystérique, ou faut-il au contraire l'utiliser comme une façon salutaire de mettre en question des structures existantes sociales, politiques et peut-être scientifiques ?

Derrière de telles préoccupations d'ordre pratique, la « fin du monde » ouvre une question philosophique portant sur la notion même du monde, qui demeure un élément fondamental de toute philosophie existentiale, herméneutique et phénoménologique. Est-ce que la « fin du monde » se présente à nous plutôt comme « la mort de quelqu'un » (la fin de l'être-au- monde) ou comme l'extinction de tous (la fin du monde lui-même) ? Est-ce que l'érosion du « monde » reste un phénomène ontique qui n'affecte pas la notion du monde comme trait fondamental de tout questionnement existential-ontologique ? Ou bien, est-ce qu'elle révèle une négativité inhérente à la notion meme du monde, qui vient au jour aujourd'hui ? Est-ce que le monde peut vraiment « finir » ? Qu'est-ce que cela voudrait dire ? Ou doit-on plutôt parler d'un « démondanisation » du monde, qui permettrait d'interroger, voire de déconstruire la notion même du monde ?

 

Programme

Vendredi 25 septembre

9h Marcia Sá Cavalcante Schuback: Ouverture

9h15 Peter Szendy: Cinéfiés – Le cinéma et ses cendres

10h15 Serge Margel: Monter la fin du monde

11h15 Martta Heikkilä: Les fins du monde dans Melancholia de Lars von Trier

12h15-14 déjeuner

14h  Sven-Olov Wallenstein : Kant and the End of All Things

15h Esa Kirkkopelto : Expansions. Remarques sur la géo-poétique de Friedrich Hölderlin 

16h-16.30 café

16.30 Laura Odello titre à préciser

17.30 Michael Marder : The Energy of the End

19.00 Concert pour la fin du monde par le compositeur et violoncelliste Peter Schuback et la violoniste Helena Sá Cavalcante Schuback

(Entrée libre pour les participants du colloque)

 

Samedi 26 septembre

9h  Susanna Lindberg : Techniques de la fin du monde

10h  Gisèle Berkman : Ce n'est pas la fin du monde! Réflexions à partir de Maurice Blanchot et Günther Anders 

11h Danielle Cohen-Lévinas : Après la fin du monde

12-14 déjeuner

14h Krzystof Ziarek : End and/or Beginning: The World as One-Time Event in Heidegger and Dogen

15h Sean Gaston : Immersion: Harmony, Variety and Fragmentation

16-16.30 café

16.30 Dialogue entre Achille Mbembe et Jean-Luc Nancy  modéré par Marcia Cavalcante Sá Schuback

Dimanche 27 septembre

9h Patricia Vieira: After the End of the World: António Vieira’s History of the Future

10h Artemy Magun: Viktor Pelevin’s apocalyptic postmodernism

café

11h Jussi Backman: La fin du monde après la fin de la finitude : du ton spéculatif adopté naguère en philosophie

12h Tore Lane : The Language of the End and the Language of the World in the Poem of the End par Marina Tsvetaeva