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Appels à contributions
L'hyperbole rhétorique

L'hyperbole rhétorique

Publié le par Sarah Lacoste (Source : André Horak)

Université de Berne (Suisse)

Institut de Langue et de Littérature françaises

Colloque international :

« L’hyperbole rhétorique »

Appel à communication

S’inscrivant dans le cadre des recherches bernoises sur les figures référentielles, qui ont notamment conduit à la publication de La Litote (éd. Horak, Berne, Peter Lang, 2011) et des Études pragmatico-discursives sur l’euphémisme (éd. Bonhomme, de La Torre & Horak, Frankfurt am Main, Peter Lang, 2012), ce colloque porte sur une figure que certains chercheurs dévalorisent et à laquelle peu d’études approfondies ont été consacrées jusqu’à présent : l’hyperbole. Pourtant, cette dernière joue un rôle primordial dans les discours, et elle donne lieu à de nombreuses questions qui n’ont pas encore obtenu de réponses satisfaisantes.

Ces interrogations concernent, d’une part, plusieurs aspects théoriques et définitoires de l’hyperbole. Quel est le rapport entre cette figure et l’exagération ? Tantôt l’hyperbole se confond avec une exagération discursive quelconque, tantôt elle apparaît comme une exagération particulière, plus ou moins signalée comme telle par le locuteur. Dans quelle mesure l’hyperbole se démarque-t-elle de l’euphémisme et de la litote ? Souvent, on voit dans la figure d’exagération un pôle opposé à l’euphémisme, malgré l’existence prouvée d’hyperboles euphémiques. De la même manière, l’hyperbole est aussi bien rapprochée qu’éloignée de la litote. En outre, est-elle une figure englobante qui inclut tous les tropes sauf l’ironie, ainsi que le soutient Laurent Perrin (L’Ironie mise en trope, Paris, Kimé, 1996) ? Ou convient-il de lui donner une définition plus restrictive ? L’exagération hyperbolique peut-elle agrandir et réduire, ou est-ce à la tapinose que l’on doit attribuer la minimisation ?

D’autre part, les questions qui restent sans réponses claires se rapportent à l’actualisation de l’hyperbole. Quels sont les motifs et les conditions de réussite de celle-ci ? Amène-t-elle toujours « à la vérité » (Pierre Fontanier, Les Figures du discours, Paris, Flammarion, 1977) ? N’y a-t-il pas également des hyperboles manipulatoires qui, selon les termes de Marc Bonhomme (Pragmatique des figures du discours, Paris, Champion, 2005), visent une réception « inactivée » ou « empathique » ? La production hyperbolique est-elle marquée, comme celles de l’euphémisme et de la litote, par des reformulations, des indices prosodiques ou des signaux mimo-gestuels ? César Chesneau Dumarsais (Des tropes, Paris, Flammarion, 1988) a-t-il raison lorsqu’il affirme que l’« hyperbole est ordinaire aux Orientaux » et que les « jeunes-gens en font plus souvent usage que les personnes avancées en âge » ? Autrement dit, peut-on repérer un lien immédiat entre les emplois de l’hyperbole et les identités socio-culturelles des locuteurs ? Enfin, quels sont les champs de prédilection de l’hyperbole ? La littérature, la politique, l’administration, la publicité, la politesse ou des domaines moins évidents ?

Les communications du colloque pourront répondre à ces questions ou à d’autres. Toutes les approches de l’hyperbole sont possibles, pourvu qu’elles examinent cette figure dans une perspective linguistique. Une sélection des articles issus de ce colloque sera publiée dans la revue Tranel de l’Université de Neuchâtel, à la suite d’une évaluation selon le principe du peer review anonyme.

Les propositions de communication, qui doivent inclure un titre (du moins provisoire), 4-5 mots-clés et un résumé d’une page A4 au maximum, sont à adresser à la fois à andre.horak@rom.unibe.ch et à sascha.luethy@rom.unibe.ch. La date limite de l’envoi des propositions est le 28 février 2013. L’acceptation ou le refus seront notifiés le 31 mars 2013 au plus tard.

 

Informations clés

Organisateurs du colloque : André Horak (andre.horak@rom.unibe.ch) et Sascha Lüthy (sascha.luethy@rom.unibe.ch), Institut de Langue et de Littérature françaises, Université de Berne (Suisse).

Comité scientifique : Marc Bonhomme (Université de Berne), Anne-Marguerite Fryba-Reber (Université de Berne), André Horak (Université de Berne), Anna Jaubert (Université de Nice Sophia Antipolis), Catherine Kerbrat-Orecchioni (Université Lumière Lyon 2), Georges Kleiber (Université de Strasbourg), Sascha Lüthy (Université de Berne), Laurent Perrin (Université de Lorraine), Geneviève Salvan (Université de Nice Sophia Antipolis), Gilles Siouffi (Université Paris-Sorbonne).

Dates du colloque : 5 et 6 septembre 2013.

Date limite pour l’envoi des propositions de communication (à adresser aux deux organisateurs) : 28 février 2013.

Lieu du colloque : Université de Berne, Unitobler, Länggassstrasse 49, CH-3012 Berne, Suisse.

Langue du colloque : français.

Frais de participation : 100 francs suisses par participant-e (ou 85 euros).

Conférenciers/conférencières invité-e-s : Marc Bonhomme, Anna Jaubert, Catherine Kerbrat-Orecchioni, Laurent Perrin, Geneviève Salvan.

Tous les frais (transport, hébergement, repas, etc.) sont à la charge des participant-e-s.

Pour tout renseignement supplémentaire, veuillez contacter les organisateurs du colloque.