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Appels à contributions
Colloque international Francis Bebey

Colloque international Francis Bebey

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Cecile Dolisane-Ebosse, ENS Yaounde Cameroun)


COLLOQUE INTERNATIONAL


FRANCIS BEBEY, HOMME DE CULTURE
REFLEXION SUR L'OeUVRE THEORIQUE, MUSICALE ET LITTERAIRE
DE FRANCIS BEBEY

YAOUNDE – CAMEROUN

11 JUIN 2007 – 13 JUIN 2007

ORGANISE SOUS LE HAUT PATRONAGE DU MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET L'UNIVERSITE DE YAOUNDE I AVEC LA COLLABORATION DE L'ASSOCIATION FRANCIS BEBEY



Contacts :


MOUKOKO GOBINA NOL ALEMBONG
Département de Littérature
Négro-Africaine
Université de Yaoundé I
B.P. 1066, Yaoundé – Cameroun
Email: moukokogobina@yahoo.fr Email : alembongnol@yahoo.com
(237) 230 46 54 Tél. (237) 231 08 54
(237) 775 26 37 (237) 508 00 05

Date limite d'envoi de propositions
30 avril 2007

Le colloque se propose de rendre un hommage mérité à l'homme de culture aux multiples facettes qu'aura été Francis Bebey, Grand Prix de la Chanson Francophone, lauréat de trois prix de musique de film, membre du jury du Concours International de guitare Alirio Diaz, Grand Prix littéraire de l'Afrique Noire, etc.
Cet hommage, il convient de le souligner, était attendu avec quelque impatience du public et du lectorat de Bebey, depuis le fatidique 28 mai 2001 où ce musicologue, musicien et écrivain de talent s'en est allé.
Passionné de musique dès son enfance, Francis Bebey qui jouait pratiquement de tous les instruments de musique, était bien un homme-orchestre comme cela a souvent été dit. Mais l'expression n'est pas que métaphorique, car il n'était pas rare de voir Bebey, dans ses récitals faire l'homme-orchestre avec le seul concours de ses organes vocaux : sa voix, son palais, sa langue, ses dents, ses lèvres se transformaient alors en guitare, sanza, balafon, flûte pygmée, etc. Au grand ravissement du public.
Loin de l'avoir détourné de cette passion, le journalisme – sa première activité professionnelle – ses charges de fonctionnaire international à l'UNESCO lui ont plutôt souvent donné l'occasion d'approfondir sa curiosité de la chose musicale et d'y exprimer son talent. C'est au début des années soixante qu'il signe ses premières compositions et que, de par le monde, il commence à donner des récitals fort appréciés des connaisseurs.
Ainsi lorsque Bebey commence son aventure scripturale en 1967, il est déjà un nom qui compte dans la galaxie culturelle africaine et internationale du XXe siècle. Ses oeuvres littéraires seront traduites en plusieurs langues. Et au moment de sa disparition, l'écrivain laisse une bibliographie substantielle et variée, qui a depuis longtemps retenu l'attention de la communauté universitaire, à en juger par les nombreux travaux qui lui sont consacrés au Cameroun, en Afrique et dans le monde.
L'oeuvre de Bebey aura donc, du vivant même de l'auteur, obtenu la consécration de l'Université. Mais l'écrivain disparu, l'Université se devait encore de rendre un hommage plus solennel à Francis Bebey. C'est aussi le sens de ce colloque.

Notre forum sera l'occasion de revisiter l'héritage culturel de Francis Bebey, afin de mettre en évidence ses apports dans la connaissance et l'élaboration de la culture africaine moderne, tant sur le plan musical que sur le plan littéraire.
Rappelons cependant que l'oeuvre de Bebey est une oeuvre totale, qui forme rigoureusement un tout, et que toute catégorisation, toute taxinomie ne peut que trahir. L'artiste lui-même aura en effet jeté les passerelles, entre la littérature et la musique, par la chanson bien sûr. Par la chanson, qui s'inscrit dans l'orature, et qui s'étudie aussi aujourd'hui comme telle. Par la chanson encore, lorsque Bebey met en musique certains de ses récits, comme pour nous signifier que c'est bien la même oeuvre qui continue. Francis Bebey demeure effectivement un "poète qui parle [aussi] avec ses doigts", selon l'heureuse formule de Sophie Ekoué.
Malheureusement les assemblées comme celle-ci imposent un compartimentage de la totalité. Elles nous contraignent, en l'occurrence, à une inévitable trahison.
La réflexion pourrait donc s'inscrire dans trois registres qu'on s'efforcera de revisiter : l'oeuvre théorique, la création musicale et la création littéraire.

1) Revisiter l'oeuvre théorique
L'on se penchera ici sur les essais de Bebey, notamment sur ses travaux en musicologie. Mais aussi sur les nombreuses conférences qu'il aura données, sur ses articles de presse et les interviews accordées à divers médias. Parce qu'ils touchent aux différents domaines des activités et des préoccupations de Francis Bebey, tous sont susceptibles d'apporter un éclairage utile sur l'artiste humaniste qu'il aura été et sur son oeuvre.

2) Revisiter la création musicale
Entre ses compositions pour guitare seule, ses reprises pour guitare de Villa-Lobos ou de Moreno Torrebas et ses autres compositions instrumentales, entre ses interprétations magistrales des chants choraux du pasteur Lottin'a Samè et ses propres chansons, l'oeuvre musicale de Francis Bebey se présente comme un champ de recherche et de réflexion d'une richesse incommensurable.
Ses choix en instruments de musique, anciens ou modernes, africains ou occidentaux, les rythmes et les mélodies de ses compositions, ses étonnantes techniques vocales, ses qualités de parolier et ses apports à la musique africaine contemporaine seraient, sans que l'énumération soit exhaustive, autant de pistes à explorer.

3) Revisiter la création littéraire
En une trentaine d'années de carrière d'écrivain, au cours desquelles l'artiste n'a pas un seul instant cessé de vivre dans la musique, Francis Bebey n'aura pas laissé à son lectorat moins de douze titres où se mêlent romans et nouvelles, contes et poèmes, auxquels il faut ajouter une comédie inédite, Congrès des griots à Kankan, jouée à Lausanne en 1995. Ces différents genres peuvent baliser la réflexion sur l'oeuvre littéraire de Bebey, ce qui n'exclut pas un regard sur la totalité de cette oeuvre.
L'héritage littéraire de l'écrivain pourrait ainsi être relu sous l'angle génélogique, thématique, narratologique, poétique et aussi du point de vue de sa réception critique.