Colloque International du Centenaire de Jean Genet (1910-1986)
Université Paris IV (Ecole doctorale III)
Equipe de recherche : Littératures françaises, XIXe-XXIe siècles
Ecole Normale Supérieure, Département Littérature et langues
16 décembre 2010 : Maison de la recherche Paris IV, Salle des conférences, 28 rue Serpente, 75005 17 décembre 2010 : ENS, Salle Dussane, 45 rue d'Ulm, 75005 Paris
Direction : Patrice Bougon
Comité scientifique :
Didier Alexandre (Paris IV), Michel Corvin (Paris III), Michel Murat (Paris IV-ENS).
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Les guerres de Genet
L'oeuvre de Jean Genet est, à la fois, connue et méconnue. Longuement commentée par deux philosophes parmi les plus renommés du vingtième siècle - Sartre et Derrida - l'université française, c'est un fait bibliographique, l'a un peu négligée.
Le centenaire de Jean Genet est l'occasion de nous interroger sur un motif – la guerre – encore peu étudié par la critique et qui, pourtant, peut offrir une perspective intéressante pour aborder tous les genres pratiqués par Jean Genet. Le roman autobiographique Pompes funèbres ( 1946 ) a pour cadre l'Occupation et la collaboration. La pièce Les Paravents ( 1962 ), sans nommer l'Algérie, représente de façon, à la fois sérieuse et comique, le conflit entre les << Arabes>> ( c'est le terme de Genet ) et les colons. L'ultime récit autobiographique -- Un captif amoureux ( 1986 ) -- se présente comme un témoignage historique portant sur la brève tentative de guerre civile menée par les Black Panthers et surtout offre aux lecteurs, d'innombrables perspectives inédites pour aborder les conflits du Moyen-Orient entre 1969 et 1985. Enfin, Genet a publié, dans des journaux et revues, des prises de positions politiques, essentiellement entre 1968 et 1982, qui défont la posture habituelle de l'intellectuel engagé notamment dans un texte important -- Quatre heures à Chatila (1982 )-- qui rend compte d'un massacre de 1500 victimes, mais où la colère est sublimée par un ton et une rhétorique uniques. Vivant en marge du milieu littéraire et de ses conventions, Genet a mené une sorte de guérilla contre les règles du discours engagé et contre toutes les formes de pouvoir intellectuel et politique. Genet n'est ni Sartre, ni Foucault.
Il y a une rhétorique de la guerre chez Genet et un usage ironique des stéréotypes idéologiques qui mettent en question la relation entre amis et ennemis notamment par le biais d'une pensée paradoxale de la trahison et de la provocation qui a conduit récemment à des attaques concernant ses positions politiques supposées. Gageons que ce colloque pourra ouvrir un débat qui dépasse la simple polémique tout en donnant à relire certaines pages certes problématiques.
Ce colloque veut enfin montrer en quoi la guerre est aussi une métaphore. Il s'agit pour Genet, d'être en guerre contre ses lecteurs, de mettre en question tous les clichés de la langue politique en inventant un style qui soit à même de critiquer l'Histoire officielle tout en jouant sur les digressions et la puissance poétique de la langue française.
Le colloque est composé de quatre parties, chacune renvoyant à un genre :
I. L'Occupation et le roman autobiographique : Pompes funèbres et autres récits
II. La mise en scène des conflits : Les Nègres et Les Paravents
III. L'offensive contre les clichés idéologiques et les formes du discours engagé :
L'ennemi déclaré
IV. Ecriture de l'histoire et travail du style : Un captif amoureux
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Les propositions de communications d'une page sont à envoyer, accompagnées d'un titre et d'une courte présentation de l'auteur, avant fin juin 2010, à :
Patrice Bougon
17, rue Poulet
75018 Paris
Téléphone : 06 7040 9634
Email : johper64@hotmail.com
Responsable du site S.A.L.G consacré à GENET ( Société des Amis et Lecteurs de Genet ) : http://jeangenet.pbworks.com