Le 13-14 mars 2009
Il s’agira d’envisager, après le colloque 2004 consacré aux mythes construits autour de Colette, les points sur lesquels l’œuvre échappe en fait aux catégorisations et aux lectures réductrices, dans trois domaines principaux : la création littéraire, la représentation des identités sexuées, les prises de position face au monde contemporain. Cette réflexion portera donc sur les aspects où Colette résiste à l’analyse et tentera d’expliciter les paradoxes et les contradictions esthétiques, génériques ou idéologiques qui traversent l’œuvre. Les contributions — qui auront latitude de s’ouvrir à d’autres auteurs dans une perspective de comparaison — pourraient aborder les rubriques suivantes :
* Une théorie de l’écriture immergée dans le texte
- Abondance du métatexte : si elle n’a pas été théoricienne, Colette a souvent parsemé son texte de commentaires sur ses choix linguistiques, phonétiques, rythmiques, syntaxiques, lexicaux… L’insertion même de ce métatexte dans l’œuvre mérite analyse.
- Importance accordée au travail d’écriture : mise en scène de l’acte d’écrire tout au long de l’œuvre, et particulièrement dans les derniers écrits ; poses diverses, affirmation de l’absence de plan, mais structuration forte de certaines œuvres ; choix fluctuants, mais concertés, dans la composition des recueils.
- Utilisation anomique des genres littéraires : prose et poésie ; journalisme et littérature ; essais, romans, nouvelles, chroniques, formes brèves…
* Un brouillage des identités sexuées
Fluctuations génériques, où masculin et féminin bénéficient d’une forte ambivalence, voire d’interchangeabilité. Au-delà même de l’inscription des pratiques d’homo- ou d’hétérosexualité dans le texte, l’œuvre dans son ensemble déplace les lignes du « genre » et des identités sexuées. En s’appuyant sur les acquis de la critique contemporaine, on pourra revisiter l’œuvre pour y analyser :
- la mise en jeu des normes et des constructions sociales.
- la redistribution des catégories du masculin et du féminin dont il convient d’analyser la fréquence et le fonctionnement textuel dans tous les écrits de Colette, au-delà du seul roman.
Dans cette perspective, des comparaisons avec d’autres auteurs seront bienvenues.
* Des ambiguïtés face à l’histoire et à la société
- Indifférence affichée de Colette pour les idées politiques comme pour les idées générales, qui semble lui servir parfois d’alibi commode.
- Prises de position complexes (dans sa production journalistique, ses derniers essais, etc.) au fil des événements historiques, notamment des deux guerres mondiales.
- Confrontations des identités sociales, qu’il s’agisse des perturbations des rapports de classe (comme par l’émergence des nouveaux riches après la guerre) ou de la mise en scène récurrente du clivage social dans l’œuvre.
Responsables du colloque :
- Marie-Françoise Berthu-Courtivron, Université Rennes 2,
- Marie-Odile André, Université Paris X-Nanterre,
- Simone Delesalle, Université Paris VIII.
Comité scientifique :
- Elène Cliche, Université du Québec à Montréal, Canada
- Maurice Delcroix, Universiteit Antwerpen (Anvers), Belgique
- Guy Ducrey, Université Marc Bloch, Strasbourg II
- Francine Dugast-Portes, Université Rennes 2
- Jacques Dupont, Université de Versailles, Saint-Quentin-en-Yvelines
- Eliane Lecarme, Université Lille III
- Jean-Pierre Montier, Université Rennes 2
- Yannick Resch, IEP Aix-en-Provence
- Elizabeth Viti, Gettysburg College, USA.
Durée de chaque intervention : 20 minutes.
Lieu : IMEC, abbaye d’Ardenne, Caen.
Frais d’hébergement et de restauration des intervenants pris en charge.
Les propositions de communication (le titre de la communication + une présentation d’une quinzaine de lignes + un CV d’une page) sont à envoyer par courrier électronique avant fin mai 2008 aux responsables du colloque :
- mf.berthu-courtivron@uhb.fr
- maandre@u-paris10.fr
- rowlson.delesalle@noos.fr
Colloque organisé par le CELAM (Centre d’Etudes des Littératures Anciennes et Modernes, Université Rennes 2) et la Société des amis de Colette, en partenariat avec l’IMEC (Institut Mémoires de L’Edition Contemporaine) et le CHCEC (Centre d’Histoire Culturelle) de l’Université de Versailles Saint-Quentin-en Yvelines.
Publication des Actes du colloque dans les Cahiers Colette, automne 2009.