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Colloque :

Colloque : "(Auto)traduction et mondialisation des imaginaires à l’heure de la rebabélisation du monde" (Nice)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Solen Cozic)

Colloque : "(Auto)traduction et mondialisation des imaginaires à l’heure de la rebabélisation du monde"

 

Nice

 

PRÉSENTATION

L’objet de ce colloque interdisciplinaire est de montrer les enjeux culturels et scientifiques de l’(auto)traduction à l’heure de la mondialisation des imaginaires et de la rebabélisation du monde : Internet en est l’illustration la plus frappante, où la part de l’anglais est passée de 90% à ses débuts à moins de 30% aujourd’hui, multipliant ainsi non seulement les échanges mais aussi les sources d’intraduisibilité et d’incommunication. La traduction a toujours joué un rôle considérable dans les transferts culturels, scientifiques, voire politiques. Aujourd’hui, sa place est devenue centrale, à une époque de plus en plus placée sous le signe de que Salman Rushdie appelle des « hommes traduits » (terme qui s’étend aux femmes) dans Imaginary Homelands.

Dans les années 1950, on dénombrait 25 millions de touristes de par le monde. Aujourd’hui, on en est à 1,3 milliards. Les imaginaires des langues et des cultures sont, pour le meilleur comme pour le pire, en contact les uns avec les autres comme jamais auparavant dans l’Histoire de l’humanité : il est plus que jamais nécessaire de traduire pour comprendre l’Autre. Il ne saurait être question d’apprendre toutes les langues, on dira, pour paraphraser Umberto Eco, que « la langue de la mondialisation, c’est la traduction ».

L’originalité centrale de ce colloque est triple. D’une part, on considèrera qu’il est artificiel de faire une séparation radicale entre traduction et autotraduction : les deux vont, en réalité, de pair, sans oublier un cas intermédiaire, celui de la traduction en collaboration avec l’auteur. Le tout relevant de l’œuvre à versions (G. Genette) où la génétique des textes occupe un rôle essentiel. Ensuite, et surtout, on soutiendra qu’il ne saurait être question d’établir de frontière étanche entre (auto)traduction littéraire – une session entière sera consacrée à Vladimir Nabokov - ou scientifique. Pour se diffuser, les sciences - et par là on entend toutes les sciences, et pas seulement les humanités ou les sciences humaines – ne peuvent, elles non plus, se passer de l’(auto)traduction. Quel est aujourd’hui l’enseignant-chercheur, toutes disciplines confondues, qui n’a jamais eu – sauf s’il est anglophone - à se traduire ou à se faire traduire ? 

Enfin, en raison de l’émergence des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), il n’est plus possible de s’en tenir au seul vecteur de l’écrit : il faut également intégrer les autres formes de traduction, et notamment sous leur versant intersémiotique, « multimodal », sans oublier les progrès accomplis dans le domaine de l’(auto)traduction « automatique » assistée par ordinateur. Certains nous prédisent déjà l’apparition prochaine d’un « traducteur universel » façon Star Trek qui rendrait superflus les traducteurs/trices « humain(e)s ». On prétendra le contraire : les machines ne les supplanteront pas, mais leur donneront au contraire davantage de possibilités, tout en permettant au plus grand nombre d’avoir accès aux écrits, aux discours, mais aussi aux échanges en langue(s) étrangère(s) sur une échelle sans précédent.

 

PROGRAMME

Mercredi 22 mai 2019

14H00-14H30 : Ouverture du colloque

14h30 > 16h15 : I. De la traduction à l’autotraduction : enjeux épistémologiques

  • Rainier Grutman, Université d’Ottawa, Canada : L’autotraduction vue par l’autotraductologie
  • Simona Anselmi, Université Catholique du Sacré Coeur, Plaisance, Italie : Self-translators translating others and re-translating themselves
  • Olga Voltchek, Sergueï Fokine, Université nationale d’Économie de Saint-Pétersbourg, Russie : Quand l’autotraduction ne se réduit pas au jeu des langues dominante & langue dominée : le cas de Nicolas Goumilev (1886-1921), poète-acméiste et théoricien de la traduction poétique
  • Stéphan Lambadaris, UNS (UCA)/Beijing Language and Culture University (BCLU): Rebabélisation de la langue chez Beckett: Oh les beaux jours!

16h15 > 16h30 Pause

16H30 > 17h45 : II. (Auto)traduction, communication et transferts des savoirs

  • Christian Vicente, UNS (UCA) : La communication médecin-patient est-elle une forme d’(auto)traduction ? Comment dire presque la même chose dans la langue spécialisée de la médecine
  • Josep Miquel Ramis, Université de Barcelone, Espagne : Self-translation in Catalan press: invisibility and postediting
  • Olivier Arifon, Institut des Hautes Etudes des Communications Sociales (IHECS), Bruxelles, Belgique : La traduction du bouddhisme en Occident : un Guru du 8eme siècle et ses médiaux sociaux

17h45 > 18h00 Pause

18H00> 19H00 : III. (Auto)traduction, communication et rebabélisation du monde (Table ronde)

  • Sergueï Fokine, Université nationale d’Économie de Saint-Pétersbourg, Russie
  • Rainier Grutman, Université d’Ottawa, Canada
  • Anna Lushenkova Foscolo, Université Lyon III, laboratoire MARGE
  • Michaël Oustinoff, Université Nice Sophia-Antipolis (UCA), LIRCES
  • Paul Rasse, Université Nice Sophia-Antipolis (UCA), SIC.

 

  Jeudi 23 mai 2019

8h30 > 9h00 Accueil – Café

9h00 > 10h45 : IV. (Auto)traduction collaborative et textes hétérolingues

  • Julie Charles, Université de Lille, Collaborative translation as self-translation: Nabokov’s creative involvement in the French translation of Ada or Ardor: a Family Chronicle
  • Marcos Eymar, Université d’Orléans, L’autotraduction intra-textuelle: l’exemple de la littérature bilingue des auteurs hispaniques aux EEUU
  • Amaury de Sart, Université de Gand, Belgique : Transferre in fabula: Larva. Babel de una noche de Sans Juan et le travail de la traduction
  • Idriss Amid, Université de Bologne, Italie : Le lecteur implicite : traduction et re(auto)traduction dans l’œuvre de Amara Lakhou

10h45 > 11h00 Pause

11H00 > 12h15 : V. Intraduisibilité et (auto)traductions interculturelles

  • Stavroula Katsiki, Université Paris 8 : « Le combat avec le mot » de Melpo Axioti
  • Nayrouz Chapin, Université de Bordeaux : L’autotraduction interculturelle chez Agustín Gómez-Arcos ou l’universalité de l’Espagne
  • Britta Benert, Université de Strasbourg : Quelques réflexions à propos des auto-traductions ‘en torts et de travers’ de Tomi Ungerer

12h15 > 14h00 Pause déjeuner

14H00 > 14H50 : IV. Intraduisibilité et (auto)traductions interculturelles (fin)

  • Yana Linkova, Université de Moscou, Russie : Traduire Maupassant ou réécrire Maupassant : le transfert culturel politisé
  • Youlia Sioli, Université Grenoble Alpes :Zinaïda Volkonskaïa de Nadezhda Gorodetskaïa : une œuvre ratée ?

14H50 > 15h10 Pause

15H10 > 16H30 : V. (Auto)traduction intersémiotique, imaginaires des langues et traduction                                                                « automatique »

  • Julie Boéri, Université Hamad Bin Khalifa, Qatar : Pratiques traductionnelles des altermondes : entre unité et diversité
  • Virginie Pfeiffer, Université de Lille, Processus d'auto-traduction dans la littérature jeunesse aborigène
  • Linda Dewolf, Université de Mons, Belgique : Le surtitrage : un transfert indispensable dans le fonctionnement des représentations de spectacles
  • Olga Inkova, Université de Genève, Suisse : La traduction « automatique » : une alternative valide à la traduction « professionnelle » ?
  • 16H30-17H00 : Clôture du colloque

Lire le programme en version pdf

Comité scientifique et d'organisation

Michaël Oustinoff, LIRCES, Université Côte d'Azur

Anna Lushenkova-Foscolo, MARGE, Université Jean Moulin Lyon 3

Paul Rasse, SicLab, Université Côte d'Azur