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Colloque inaugural de l' International Society for Cultural History

Colloque inaugural de l' International Society for Cultural History

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Jürgen Pieters)

ORIENTATIONS

 

Colloque inaugural de la International Society for Cultural History

Université de Gand, Belgique, 28-31, Août 2008

Avec la participation de : Moritz Bassler, Catherine Belsey, Fernand Hallyn, Pascal Ory.

 

 

L’étude du fait culturel – dans une perspective régionale, nationale ou globale −  est depuis deux décennies au cœur même des sciences humaines. Aussi a-t-on assisté à l’émergence de plusieurs nouvelles disciplines : l’histoire culturelle, les cultural studies, l’anthropologie culturelle, etc.  Comme ces études ont très souvent une composante historique, l’étiquette de l’« histoire culturelle » semble bien les rassembler toutes.

 

Un colloque – la première grande activité officielle de la International Society for Cultural History, fondée lors d’un colloque sur l’histoire culturelle à Aberdeen en 2007 −  se penchera d’abord sur cette question de définition : Qu’est-ce que l’histoire culturelle ? A partir des travaux de Catherine Belsey, de Peter Burke, de Lynn Hunt, de Philippe Poirier et de Pascal Ory, le colloque tentera de circonscrire la nature exacte de l’histoire culturelle. Quelles disciplines, quels paradigmes constituent « l’histoire culturelle » ? A-t-on vraiment besoin de cette étiquette ? Et comment la comprendre ? Y a-t-il des histoires culturelles, « nationales » distinctes ? Et si oui, comment comprendre ces différences ? Comment peut-on enseigner l’histoire culturelle?

 

Les intervenants proposeront des conférences qui étudient les problèmes théoriques et/ou pratiques de cette tentative de définition. Par ailleurs, il importera aussi de réfléchir sur les « orientations » futures de la discipline. Où va l’histoire culturelle ? Quel rapport entretient-elle avec les autres sciences humaines ? Avec les autres sciences ? Avec la science ? Si l’étiquette « histoire culturelle » est vague et polysémique, le débat sur l’histoire a été, ces dernières années, passionné et passionnant : on a débattu sur la théorie et la pratique de l’historiographie, sur l’historicisme et le présentisme, sur le passé définitivement révolu et éternellement présent, sur l’histoire et la mémoire, sur le devoir de mémoire et le travail de l’oubli. Quelles ont été les conséquences de ces débats pour l’histoire culturelle ? Doit-on définir l’histoire culturelle en fonction de son objet ou en fonction de sa méthodologie, qui serait distincte des autres approches historiques ? En quoi l’histoire culturelle diffère-t-elle de l’histoire politique, de l’histoire des religions, de l’histoire des sciences, de l’histoire de l’art et de la littérature ? Ou est-ce qu’elle englobe toutes ces disciplines ? Si oui, quelles sont les attentes auxquelles les historiens culturels doivent répondre ? Est-ce que le bon historien culturel ressemble à un philosophe de la Renaissance, doté d’un savoir et d’une curiosité universels, ou tient-il davantage de « l’amateur » ? Et comment concevoir l’interdisciplinarité ou la multidisciplinarité qui semblent caractériser cette discipline ?

 

Outre les propositions sur des questions théoriques, le colloque accueillera aussi des intervenants qui mettent l’histoire culturelle en pratique. Le livre d’Alain Corbin sur Louis-François Pinagot aborda les difficultés de méthode auxquelles l’historien culturel se trouve confronté − Comment écrire l’histoire d’un simple artisan ? Comment utiliser les archives, les observations de l’histoire des religions et de l’histoire politique, afin de brosser l’univers mental et l’environnement réel d’un inconnu vivant à la campagne au XIXe siècle ? −  et tenta en même temps de comprendre comment Louis-François s’orienta dans sa vie personnelle et professionnelle. Le son des cloches, les rumeurs politiques, la présence de l’instituteur ou celle du prêtre, le rythme de la nature, les décisions du parlement et la prospérité de ses concitoyens déterminèrent la vie de ce simple artisan. Par ailleurs, l’étude d’Alain Corbin pose le problème du rapport entre l’histoire et la littérature, entre le travail de l’historiographe et celui de l’écrivain. Aussi des propositions d’historiens de la politique, de l’histoire des sciences ou de la médecine, d’historiens de l’art, d’historiens de la littérature et de la musique, de spécialistes de l’histoire de la philosophie ou des religions sont-elles les bienvenues. En choisissant d’intituler le colloque « Orientations », les organisateurs ont voulu souligner que l’histoire culturelle a tout à voir avec le besoin que chacun ressent de s’orienter dans sa vie personnelle, de s’organiser, de trouver des jalons pour comprendre le monde. Pour ce faire, les hommes ont toujours mobilisé, inconsciemment ou non, tous les savoirs et toutes les pratiques : philosophiques, religieux, culturels, juridiques, sociaux, économiques.

 

 

Les propositions (de 400 mots au maximum) sont à envoyer à jurgen.pieters@ugent.be et alexander.roose@ugent.be avant le 11 février.  Pour de plus amples informations sur la International Society for Cultural History, consultez le site:  http://www.abdn.ac.uk/isch .