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Colloque "Figures de l'éditeur"

Publié le par Jean-Louis Jeannelle (Source : Fanie St-Laurent)



De nombreuses raisons poussent à prendre aujourd'hui Les Figures de l'éditeur comme objet d'étude. Elles s'enracinent dans différents champs de réflexion, tels que celui qui porte sur les profondes et très actives mutations du paysage éditorial, ou celui consacré à l'évolution de la place du livre - et donc du rôle tenu par ses concepteurs, producteurs et médiateurs - dans la formation des idées et dans la circulation de l'information à côté des autres média.
Comment évoluent aujourd'hui Les Figures de l'éditeur dans ce jeu de tensions où se rencontrent des facteurs intellectuels et esthétiques, économiques et politiques, technologiques encore, eux mêmes renouvelés par des logiques transnationales ?

A partir de cette question centrale, et en raison de la diversité des éléments qui les composent, ces Figures de l'éditeur doivent être saisies sur un mode interdisciplinaire qui pourra emprunter les quatre voies suivantes :
- l'étude des représentations, qui permettra de définir les modes de perception de la figure de l'éditeur ;
- l'axe des savoirs qui conduira à examiner notamment la fonction médiatrice de l'éditeur dans l'espace public ;
- la question des compétences spécifiques et d'un « savoir éditer », base d'une analyse de la fonction éditoriale traversée par cet ensemble de tensions ;
- la dimension géopolitique de l'édition qui peut prendre en compte l'inscription de ses acteurs dans le territoire et leur positionnement dans les politiques publiques.

L'axe « représentations »

La représentation de l'éditeur traverse de nombreux discours littéraires, journalistiques, professionnels ou publics, inscrits dans l'histoire ou dans l'actualité. Des figures s'en dégagent - objets déclarés de ces discours, comme dans le cas des biographies, des portraits d'éditeurs ou des représentations romanesques, ou portraits construits par l'analyse d'autres discours, ceux des éditeurs sur eux - mêmes, ceux des auteurs sur leurs éditeurs, ainsi que ceux de l'ensemble des acteurs du livre (libraires, bibliothécaires) et ceux du public.
En interrogeant ces discours et en les mettant en perspective, on cherchera à mettre au jour la diversité des représentations de la fonction éditoriale, et à éclairer ses évolutions au regard de l'histoire, des mutations économiques, sociologiques et techniques pour redéfinir aujourd'hui la position de l'éditeur dans l'espace public.

L'axe « savoirs et médiation des savoirs »

La question de la relation aux savoirs apparaît centrale dans une réflexion tant sur la fonction éditoriale et les connaissances requises de l'éditeur, que sur le rôle - loin d'être anodin - de médiation de l'éditeur. « Celui qui est maître du livre est maître de l'éducation », pouvait ainsi s'écrier Jules Ferry, à la fin du XIXe siècle. Comment peut-on définir ce rôle, notamment de nos jours où de multiples autres médiateurs tendent à entrer en concurrence? Cette transmission est-elle au coeur de la mission de l'éditeur et de son travail effectif? Quelles évolutions connaît-elle? Est-elle dépendante d'un territoire, géographique, culturel, communautaire, symbolique? Dépend-elle d'un positionnement symbolique?
Il conviendra d'autre part de se demander, dans une perspective diachronique, quelles évolutions peuvent être mesurées dans la relation au savoir entretenue par l'éditeur, sous l'effet de facteurs intellectuels, politiques, économiques et/ou techniques.

L'axe « compétences »

Parmi les figures de l'éditeur, nous souhaiterions, aussi, nous interroger sur celle du professionnel de la chose éditoriale, de celui qui possèderait un savoir et des compétences spécifiques : le savoir-éditer.
Il s'agit d'abord de distinguer la personne de l'éditeur et l'organisation : l'editor et le publisher, pour définir les compétences des acteurs du système éditorial, et en particulier de l'editor.
Il s'agit, ensuite, de vérifier si la fonction éditoriale requiert des compétences spécifiques et de quelle nature. Ces compétences ont-elles évolué ? Certains évoquent la « technicisation » du rôle de l'éditeur, cette évolution recouvre-t-elle une réalité ? Ces compétences sont-elles les mêmes suivant les différents secteurs éditoriaux ?
Nous souhaiterions, aussi, élargir le champ de la réflexion. Dans une société où la composante intellectuelle de la plupart des produits tend à croître, le savoir-éditer n'est-il pas partagé par des couches toujours plus nombreuses des personnels chargés de la conception et la diffusion des nouveaux produits ? En ce sens, l'évolution du travail de l'éditeur n'est-il pas précurseur, ne pourrait-il pas servir de marqueur des mutations en cours.

L'axe « territoires »

Dans quels champs (géographiques, linguistiques, sociaux) s'inscrit le travail de l'éditeur aujourd'hui ? L'activité éditoriale se situe dans un territoire, indépendamment du jeu capitalistique : qu'en est-il du lien symbolique d'un pays, d'une région ou d'un bassin linguistique (comme celui de la francophonie) à leur secteur éditorial, et de l'identification de certaines maisons d'édition à un patrimoine socioculturel ou national? En quoi implique t il les politiques publiques ? Dans une époque d'accentuation de la mondialisation des échanges et du commerce, l'édition semble traversée de logiques territoriales contradictoires : ancrage national/régional et internationalisation.
Par ailleurs, à l'heure de la numérisation des échanges distants, des territoires ponctuels (Francfort, Bologne, Londres, Chicago, Paris...) jouant encore pleinement leur rôle de plateforme économique d'échange des relations éditoriales internationales, il faudra interroger la capacité de la "dématérialisation" numérique à modifier l'ancrage géographique des éditeurs.


Conditions de l'appel à communication

Les propositions de communication devront s'inscrire dans l'un des quatre axes ci-dessus.
Elles feront obligatoirement apparaître :
Page 1 : l'axe dans lequel se situe la proposition, le nom de l'auteur, son établissement, ses fonctions et coordonnées,
Page 2 : le rappel de l'axe dans lequel se situe la proposition, le titre de la contribution, la problématique proposée, la méthodologie de recherche, le plan de la communication (3000 signes maximum), 4 mots clés (anglais et français).
Elles doivent être transmises par courrier électronique (format Word, RTF) au plus tard le 30 septembre 2004 à Bertrand Legendre (legendre.bertrand@wanadoo.fr) ou à Christian Robin (christianrobin@wanadoo.fr). Un accusé de réception électronique sera envoyé au moment du dépôt de la proposition.

Chaque proposition fera l'objet d'une évaluation à l'aveugle par au moins deux membres du comité scientifique. Les avis d'acceptation seront envoyés aux auteurs à partir du 31 octobre 2004.
Un document sera joint précisant les normes typographiques à respecter pour l'édition des actes.
La durée prévue des communications est de 20 minutes. Les textes complets, longs de 25 000 signes au maximum (espaces compris), doivent parvenir avant fin janvier 2005 pour être inclus dans les Actes. Ils devront être accompagnés d'un résumé (1000 signes) en français et en anglais.

  • Responsable :
    Bertrand Legendre
  • Adresse :
    Université de Paris 13, Sciences de la communication, LabSic