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Colloque

Colloque "Fascinations musicales. Littérature et musique"

Publié le par Audrey Lasserre

Centre de recherche en Littérature comparée de l'Université de Paris X-Nanterre

COLLOQUE INTERNATIONAL

« Fascinations musicales. Littérature et musique », organisé par Camille Dumoulié

Vendredi 23 et samedi 24 mai 2003
Salle des conférences, Hall du bâtiment B

PRÉSENTATION

   Le titre choisi renvoie à plusieurs problématiques ou points de vue :

     - poétique : la fascination des écrivains pour la musique, conçue comme langage universel ou mode d'expression limite que l'écriture vise et dans quoi elle risque de s'évanouir ;
     - philosophique : de Platon aux Pères de l'Eglise, la musique peut servir le projet noétique ou liturgique, comme elle peut, sous son aspect dionysiaque et diabolique, entraîner la parole et la pensée dans le délire, la perversion. Cette problématique, à l'époque moderne, trouve une expression singulière dans le rapport de la littérature et de l'Idée. Avec l'idée de Littérature, élaborée par les premiers romantiques, se développe le sentiment d'une musicalité de l'Idée qui conduit à ce paradoxe que le langage réaliserait au mieux son essence en devenant musique pure et « parole muette » ;
     - historique : ces questions trouvent à certaines époques (symbolisme) et chez certains auteurs (Verlaine, Mallarmé, Joyce, Céline, etc.) ou philosophes (Schopenhauer) une expression exacerbée ;
     - politique : la fascination musicale a été un des instruments de fascination politique des masses (fascisme). Mais elle est aussi au cur de cette forme de totalitarisme qui caractérise la mondialisation capitaliste contemporaine. Ainsi, le pouvoir de fascination de la musique n'a jamais été aussi fort que sous cet aspect dégradé qu'Adorno appelle « fétichisme musical ». Cette évolution historique entraîne des transformations dans la pratique musicale, dans la philosophie de la musique, mais aussi, certainement, dans les rapports littérature/musique ;
     - thématique : on abordera le motif de la fascination à travers des figures, comme Salomé, où la séduction devient véritable fascination. Elles acquièrent ce pouvoir par une certaine musicalité du texte littéraire, comme elles exercent un pouvoir de fascination sur les musiciens ;
     - psychanalytique : la fascination musicale de la littérature pose le problème de la sublimation et de son lien avec une jouissance qui traverse le langage ou s'y inscrit (pulsion invocante, pulsion de mort), qui entraîne le  « signifiant » à se modeler sur les contours vides de la Chose, faisant coïncider l'horreur du manque avec la joie qu'accompagne la révélation d'un sens inouï.

   Enfin, le mythe musical de la littérature ne serait-il pas que la musique donnerait accès, dans le langage même, à la « présence réelle » de la Chose, du Phallus, de l'Idée, quel que soit le nom donné à ce fascinum ?

PARTICIPANTS

  • Colette Astier, Université de Paris X-Nanterre.
  • Christian Biet, Université de Paris X-Nanterre
  • Pierre Brunel, Université de Paris IV-Sorbonne.
  • Christian Doumet, Université de Paris VIII.
  • Yves-Michel Ergal, Université Bernard Bloch de Strasbourg.
  • Françoise Ferrand, Université de Paris X-Nanterre.
  • Marie-Françoise Hamard, Université de Paris III-Sorbonne nouvelle.
  • Eric Lecler, Université de Catane, Italie.
  • Daniel Lins, Université de Fortaleza, Brésil.
  • Aude Locatelli, Université d'Aix-Marseille.
  • Jean-Yves Masson, Université de Paris X-Nanterre.
  • Jean-Michel Maulpoix, Université de Paris X-Nanterre.
  • Abdelwahab Meddeb, Université de Paris X-Nanterre.
  • Louis-Julien Nicolaou, Université de Paris X-Nanterre.
  • Elisabeth Rallo, Université d'Aix-Marseille.
  • Baldine Saint Girons, Université de Paris X-Nanterre