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Colloque Entre deux eaux

Colloque Entre deux eaux

Publié le par Florian Pennanech (Source : Anouchka Vasak)

Colloque « Entre deux eaux »

Les Secondes Lumières et leurs ambiguïtés

(1789-1815)

[Poitiers, 2 et 3 décembre 2010]

C'est, au départ, la situation géographique de notre groupe « Lumières » qui nous a amenés à envisager un colloque commun : notre réseau rassemble des chercheurs issus des Pays de Loire et Pays de Vienne. «Entre deux eaux », c'était d'abord, un peu en manière de boutade, entre Loire et Vienne, à condition de ne pas s'arrêter à un espace géographique strictement défini. Car c'est la préposition « entre » qui nous a engagés à imaginer une problématique pertinente à partir de cette situation « transfrontalière ».

Cette problématique, née du caractère foncièrement pluridisciplinaire de notre réseau, ne pouvait être que transversale. Ce sont les « Secondes Lumières », ou les « Lumières tardives », comme certains historiens les appellent, sur lesquels nous invitons à porter l'attention, parce qu'elles concentrent des conflits, dont certains sont cristallisés par la Révolution, et ouvrent des champs nouveaux que le siècle à venir développera. On se proposera ainsi de mettre en évidence les traits caractéristiques de la période d'après 1789 jusqu'aux premières années du XIXe siècle, dans les domaines culturels, littéraires, artistiques, juridiques, et, bien sûr, politiques. Période d'instabilité et d'incertitudes, zone trouble, mais aussi moment de transition vers la modernité qui nous invite à dépasser la limite de l'année 1800, et à réfléchir, au rebours, à l'unité « dix-huitième siècle » : car où finit-il ?

On pourra par exemple s'intéresser, sur le plan politique et idéologique, aux modes du conflit, de la réaction et de la contre-révolution au cours de la période révolutionnaire et consulaire. On pourra aussi étudier la postérité et l'héritage des Philosophes, s'arrêter sur les anti-Lumières, éclairer ce versant obscur des Lumières que constitue l'illuminisme et tout ce qui, au crépuscule des Lumières, relève de l'irrationnel. Déterminer, sur le plan esthétique, les formes de l'hybridation générique, ou faire entendre, à la charnière des Lumières et du romantisme, les voix subjectives et les accents sensibles qui traversent les textes scientifiques et « officiellement » rationalistes que sont les travaux des Idéologues ou les Mémoires de l'Académie des sciences. Explorer, sur le versant historique entendu au sens large (histoire des idées, histoire sociale), les modes du transfert et des échanges (à la faveur des voyages, de l'émigration ou de la proscription, des réseaux commerciaux et coloniaux). Identifier les premiers marqueurs de nouveaux modes de réception de l'oeuvre d'art, avec la naissance d'un marché du livre ou de la musique ; mettre l'accent sur certaines entreprises éditoriales comme les descriptions de la France dont les titres, au moment de la Révolution, sont modifiés. Sur le plan juridique, faire l'histoire du « droit intermédiaire », nom que prend le droit civil entre l'ancien droit, anéanti par la Révolution, et le Code civil (1804). Mais on ne s'interdira pas non plus de retracer des itinéraires biographiques « tordus » par la Révolution, occasion d'exhumer quelques grandes figures, passionnantes par leurs contradictions.

Réseau ACI Lumières

Pays de Vienne, Pays de Loire

Les propositions sont à envoyer avant le 30 juin 2010 à anouchka.vasak-chauvet@wanadoo.fr