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Colloque "Ecrire la guerre, écrire le conflit"

Publié le par Marielle Macé (Source : Joëlle PRUNGNAUD)

 

Appel à communications

Colloque Écrire la guerre, écrire le conflit

Lille 3, Maison de la Recherche (bât.F), 16-17 novembre 2012

            Écrire la guerre se réduit-il à écrire sur la guerre ? A faire du conflit ou de la lutte armée une thématique privilégiée ?  Ecrire la guerre, n’est-ce pas se demander quelle part l’écriture elle-même prend au polemos antique ? C’est-à-dire au conflit fondamental qui semble constitutif de la nature (humaine) elle-même et de l’Histoire.

            Proposer un tel sujet de réflexion en vue d’un travail de recherche réalisé en commun et en transversalité, appelé à se tenir à l’Université de Lille, a un sens dans une région qui a été un enjeu stratégique à l’échelle européenne depuis Charles‑Quint jusqu’à la Première Guerre mondiale. Par-delà l’hommage aux écritures de la guerre directement en prise sur le passé de la région, on cherchera surtout à explorer les aspects esthétiques, voire philosophiques et historiographiques d’une problématique qui, issue de la pensée métaphysique, se laisse également formuler en des termes transhistoriques.

Quelques pistes d’étude possibles peuvent être indiquées d’emblée de façon non limitative :

-          Les rapports entre guerre et idéologie, la relation entre conflits et pensée, guerre et mémoire, la littérature du témoignage engendrée par les guerres et donc la question du savoir de la guerre ; et symétriquement, la question du non‑savoir, de l’informulable, de l’inarticulé véhiculés par le texte ; ou encore la manière dont les écritures de guerre mettent en oeuvre, ouvertement ou sourdement, divers procédés destinés à contester, voire à invalider les discours qui prétendent à tort ou à raison rapporter l’expérience du conflit à l’horizon du vrai.

-          Le rôle joué par la littérature dans le déroulement de la guerre, autrement dit l’impact des textes engagés (qu’ils soient bellicistes ou pacifistes), et l’éclairage ainsi jeté sur la dimension pragmatique de l’écriture, sur la littérature entendue comme modalité de l’action et sur la réponse qu’apporte la société, contemporaine ou non de la guerre.

-          Le rapport entre la guerre et la problématique de la représentation. Les militaires parlent par métaphore du « théâtre des opérations » ; inversement, la guerre a traditionnellement fourni à la littérature une de ses thématiques privilégiées, que ce soit dans le genre épique, narratif ou dramatique ; ou encore à d’autres mediums comme le cinéma et la bande dessinée.

-          La question du représentable et de ses limites : l’horreur contraint à penser le rapport entre la violence et sa représentation autrement qu’en termes de reproduction mimétique et/ou de prise de distance esthétisante, ce qui n’est pas sans entraîner des répercussions éthiques et politiques.

-          La place de l’individu face à la guerre, le lien entre écriture de guerre et écriture de soi (autobiographie, autoportrait, autofiction, journal intime ou pratique épistolaire) ; la part de la charge affective impliquée dans le témoignage, celle de l’engagement en lien avec la question du sujet, de sa persistance face à l’adversité, de son auto-affirmation héroïque ou du pressentiment de sa finitude.

-          La circulation des idées et leur réception spécifique en période de  guerre, leurs  effets sur les échanges culturels – du stéréotype propagandiste au discours littéraire. Dans quelle mesure ces transferts peuvent-ils se maintenir, voire se renforcer, et quels en sont les enjeux ? 

Colloque organisé par les équipes d’accueil ALITHILA et CECILLE. Les interventions, après évaluation par le comité scientifique, pourront faire l’objet d’une publication par les laboratoires organisateurs.

Comité scientifique : Norah Dei Cas, Fiona McIntosh-Varjabédian, Joëlle Prungnaud, Toshio Takemoto, Serge Rolet, Bernard Bach, Mathieu Duplay, Bruno Monfort. Comité organisateur : Fiona McIntosh-Varjabédian, Joëlle Prungnaud, Serge Rolet, Toshio Takemoto

Merci d’adresser votre proposition de contribution (200 à 300 mots) accompagnée d’un bref CV à

fiona.mcintosh-varjabedian@univ-lille3.fr et serge.rolet@univ-lille3.fr

avant le 20 juin 2012

Pour tout renseignement supplémentaire :

stephanie.debrandt@univ-lille3.fr ou jean-francois.delcroix@univ-lille3.fr