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Colloque Dans le spectacle du roman

Colloque Dans le spectacle du roman

Publié le par Renaud Pasquier

COLLOQUE INTERNATIONAL

DANS LE SPECTACLE DU ROMAN

Bari, 20-22 octobre 2005

Organisé par le Groupe de Recherche sur l'Extrême Contemporain (G.R.E.C.)
Département de Langues et de Littératures Romanes et Méditerranéennes ; Faculté de Langues de l'Université de Bari.


Le colloque Nello spettacolo del romanzo/ Dans le spectacle du roman se propose de réfléchir sur le roman de l'extrême contemporain entendu comme spectacle mis en scène par la page narrative. Il souhaiterait repérer, analyser et évaluer les niveaux de cette transformation de l'écriture en spectacle que l'on ne manque pas de relever dans les oeuvres d'aujourd'hui. De la visibilité dans la description des personnages à la reconstitution des événements dans des scénarios extrêmes, de la concentration sur des situations-limite à l'intensité des actions, de la citation directe ou indirecte des rapports avec les médias (télé, cinéma…) à l'écriture par images, elles-mêmes souvent fragmentées, des cadrages narratifs des scènes au mouvement continu, du mélange des « genres à effet » au privilège réservé à quelques genres littéraires (tel que le policier ou, du moins, celui qui présente une enquête), il ressort qu'un bon nombre d'écrivains tendent vers une écriture « par images », comme l'est celle qui est fortement et définitivement déterminée par une caméra. L'écriture se fait spectacle, avec son lexique, sa syntaxe et son code expressif, parce qu'elle est à même non pas de suggérer des images, mais de se fonder sur l'image et d'en introduire les caractéristiques visuelles dans l'écriture.  Le fait que cette écriture puisse se révéler flexible et adaptable à une mise en spectacle (cinématographique, théâtrale ou télévisée) n'en est, par ailleurs, qu'une des conséquences, la plus évidente, certainement pas la plus importante. Mais de cela, l'on peut et l'on doit aussi parler.  

En cette époque d'une écriture porteuse de spectacle, la narration – en définitive, c'est bien l'autre point de vue à partir duquel aborder le problème – tend alors à se déplacer vers la chronique, dans ses aspects les plus violents et les plus paradoxaux car elle rencontre le spectacle trouble qui la sollicite. L'actualité, histoire mineure et d'accès facile, offre de fait le niveau le plus simple, celui qui a, en soi, un scénario dicté par les faits, crédible puisque cela a bien eu lieu : la narration se fait paresseuse, mais d'une extraordinaire efficacité dans ses effets. Et il faut se demander si, pour l'écriture aussi, le temps n'est pas arrivé où la demande précède l'offre. 

Autre aspect non négligeable : l'acte d'écriture est de plus en plus un événement personnel, emprisonné entre témoignage et autobiographie, ce qui subordonne l'élaboration de la fiction à la tyrannie du narrateur. L'écriture présente donc de moins en moins de recherche linguistique et d'élaboration formelle, parce que la parole racontée ne doit être ni élégante ni élaborée : il suffit qu'elle soit directe et présente (dans sa configuration et dans ses buts). Au vu de ces différents points de référence, quand il n'y a plus rien d'emblématique dans la transcription d'une mémoire privée ou d'un événement public, que devient la catharsis ? Par ailleurs, l'acte d'écriture peut aussi devenir une forme de spectacle, quand il se présente comme un roman jamais né, un avant-texte nu dans sa dimension crue, « obscène », dans l'évidente imperfection qui est la sienne. 

Spectaculaires aussi, le mode et le temps de l'écriture et de la lecture. Face aux sollicitations liées à l'hégémonie et au succès éphémère de l'image spectaculaire, celle qui arrache des émotions immédiates et incontrôlées, on constate toutefois  une résistance objective du roman « traditionnel », celui où la narration a son espace propre, simple métaphore scripturale, altière et incompressible. Et de cette résistance, il faut aussi tenir compte.   

Intervenants :

Critiques universitaires italiens: Rosa Galli Pellegrini (Università di Genova),  Elisa Bricco (Università di Genova), Matteo Majorano (Università di Bari),  Gianfranco Rubino (Università di Roma - La Sapienza), Annie Oliver  (Università di Cassino), Renaud Pasquier (BCLA - Ambassade de France à Rome)

Critiques universitaires français : Bruno Blanckemann (Université de Rennes 2 - Haute Bretagne), Dominique Viart (Lille 3), Jean-Bernard Vray (Université de Saint-Etienne)

Écrivains français : François Bégaudeau, Sophie Jabès, Christine MontalbettiOllivier Pourriol

Journalistes français : Isabelle Rabineau (Topo), Christian Sauvage (Le Journal du Dimanche)

Patronages accordés :

Alto Patronato del Presidente della Repubblica

Ministre de la Culture et de la Communication

Galassia Gutenberg

Istituto Italiano per gli Studi filosofici

Associazione Italiana Biblioteche

Presidente della Giunta Regionale
Ministère de l'Éducation Nationale
Associazioni librai italiani

PROGRAMMA Giornate sull'extrême contemporainBari, 20-22 ottobre 2005GIOVEDÍ 20 ottobre Università degli Studi di Bari Facoltà di LingueAula A11.00 Consegna del “Prix Murat – Università di Bari 2005. Un romanzo francese per l'Italia” a Sophie Jabès per Caroline assassine, Paris, J. C. Lattès, 2004 18.00 Biblioteca Provinciale “De Gemmis” Inaugurazione della mostra “Spazi narranti”. Fotografie di Mino Altomare e di Angela Cioce Presentazione di Mimma Pasculli (Università di Bari)19.00 Alliance Française Inaugurazione della mostra documentaria “Les prix littéraires” Presentazione di Yannick MaignienVENERDÍ 21 ottobre Università degli Studi di Bari Sala degli Affreschi 9.00 inaugurazione del convegno Nello spettacolo del romanzosaluto delle Autorità presentazione del convegno 9.30 presiede Matteo Majorano (Università di Bari)François Bégaudeau (scrittore), Cinéma/littérature, le partage des rôles Rosa Galli Pellegrini (Università di Genova), Scénarios dans le roman. Christian Gailly dibattito11.30 presiede Danièle Rousselier (Institut Français de Naples)Christian Sauvage (Journal du Dimanche), Littérature et cinéma : le syndrome Loft StoryGianfranco Rubino (Università di Roma “La Sapienza”), La médiation de l'image: Didier Daeninckx Biblioteca Provinciale “De Gemmis” 16.00 presiede Gianfranco Rubino (Università di Roma “La Sapienza)Sophie Jabès (scrittrice), Mots et image : vers une nouvelle écriture romanesqueRenaud Pasquier (BCLA, Ambassade de France), L'oeuvre indistincte. Romans entre ombre et lumière dibattito 18.00 presiede Domenico D'Oria (Alliance Française – Bari)Bruno Blanckeman (Université de Rennes 2 – Haute Bretagne), Résurgences picaresques: du théâtre du monde à la société-spectacle18.30 proiezione del film Notte senza fine – amore, tradimento, incesto (Italia, 2004), regia di Elisabetta Sgarbi Presentazione di Gianni Attolini (Università di Bari)SABATO 22 ottobre Biblioteca Provinciale “De Gemmis” 9.00 presiede Marie Thérèse Jacquet (Università di Bari)Christine Montalbetti (scrittrice), Du goût du cinéma à l'essai de transposition d'un genreJean-Bernard Vray (Université de Saint-Etienne), Daewoo: le roman et le « rêve initial de théâtre » Elisa Bricco (Università di Genova), Au spectacle chez Volodine dibattito11.30 presiede Fabrizio Versienti (Corriere del Mezzogiorno) Dominique Viart (Université de Lille 3), La scène de l'écritureIsabelle Rabineau (Topo livres), Cinéma et littérature : des affinités électives aux relations incestueuses : autour du travail de Christophe Honoré Facoltà di Lingue e Letterature StraniereAula A 16.00 presiede Rosanna Gorris (Università di Verona)Matteo Majorano (Università di Bari), Romans en location: Houellebecq-spectacle Annie Oliver (Università di Cassino), Raconter, montrer. Traces de vies Ollivier Pourriol (scrittore), Pour les fantômes18.00 conclusione dei lavori