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Colloque 316 « Résister, témoigner »

Colloque 316 « Résister, témoigner »

Publié le par Florian Pennanech (Source : Christiane Kègle et Émilie Martz)

6e Colloque international du Groupe de recherche sur les récits de survivance
78e Congrès de l'ACFAS
 Université de Montréal, le 13 mai 2010
Colloque 316, « Résister, témoigner »
Sous la direction de Christiane Kègle et Émilie Martz
GRERÉS, http://www.greres.lit.ulaval.ca/
Université Laval


Le terme « résistance » infère généralement l'opposition des habitants d'un pays à la force d'un occupant, ou encore la lutte contre toute forme de répression. Dans ses acceptations politique et historique, la Résistance renvoie à une pluralité de mouvements, de stratégies et de lignes idéologiques (Dreyfus, 1996). En France, pendant la Seconde Guerre mondiale, elle désigne la lutte armée des résistants contre l'envahisseur allemand et le régime de Vichy (Charbit, 2000). La Résistance désigne aussi le combat mené par les écrivains à travers des publications clandestines : livres, journaux, revues, tracts. En effet, de nombreux écrivains prirent part au mouvement de résistance visant à contrer la propagande allemande et le contrôle de l'opinion publique (Parrot, 1990). Leur rôle se révéla très important, alors même que les éditeurs étaient contraints de renier leurs propres publications, que d'autres créaient des collections antisémites ou faisaient la promotion d'écrivains de 3e ordre complaisants envers le régime collaborationniste (Fouché, 1987). Dans l'atmosphère asphyxiante qui régnait en France sous l'Occupation, les intellectuels et les écrivains constituèrent selon Parrot des îlots spirituels pour une population désorientée et inquiète.
L'écriture occupe donc une place de choix parmi les stratégies de la Résistance, ainsi que le démontre la richesse de la production littéraire, en France, durant les années noires (Aragon, Camus, Éluard, Vercors, pour ne nommer que ceux-là). Du Silence de la mer aux strophes scandées par les maquisards, le refus de l'occupation allemande et de la collaboration vichyste s'appuie en grande partie sur une littérature de la révolte (Aglan, 2008). Il revient aux écrivains le mérite d'avoir coordonné la contre-propagande et organisé sur tout le territoire un véritable réseau de complicité. Leurs productions littéraires se chargent souvent d'une valeur testimoniale; ils attestent, à l'instar des témoins-survivants de la Shoah (Antelme, Delbo, Primo Levi, Kertész, Wiesel), de la capacité des êtres humains à sauvegarder un capital symbolique précieux et essentiel à la survie.
Les écritures de la résistance témoignent des événements au sein desquels elles ont pris forme, qu'elles s'offrent comme refuges de la culture et de l'identité des oppressés (Parrot, 1990), ou qu'elles soient elles-mêmes garantes et preuves de l'oppression (Calin, 2004). Le colloque « Résister, témoigner » interrogera les diverses modalités de la littérature de résistance, à la lumière de ces réflexions préliminaires et de l'ouvrage de Philippe Mesnard (2007). Le témoignage sera entendu comme un processus inscrit dans un mouvement même de résistance, en tant qu'il consiste à rendre compte, par écrit, des actes agressifs et violents perpétrés contre ses propres sujets par un régime politique perverti à des fins nihilistes.


Références bibliographiques

Alya Aglan, Le temps de la Résistance, Arles, Actes Sud, 2008.
Calin, Françoise, Les marques de l'histoire (1939-1944) dans le roman français : L'invitée, Un balcon en forêt, L'acacia, Le silence de la mer, La peste. Paris, Minard, Lettres modernes, 2004.
Denis Charbit, « Les revues littéraires de la Résistance : une lueur dans la nuit », dans Littérature et résistance ; textes réunis par Ruth Reichelberg et Judith Kauffmann. Reims, Presses de l'Université de Reims Champagne-Ardenne (« Littérature et seconde guerre mondiale »), 2000.
François-Georges Dreyfus, Histoire de la Résistance, 1940-1945. Paris, Éditions de Fallois, 1996.
Pascal Fouché, L'édition française sous l'Occupation, 1940-1944, Paris, Bibliothèque de littérature française contemporaine de l'Université de Paris 7, 1987, 2 tomes.
Philippe Mesnard, Témoignages en résistance, Paris, Stock, 2007.
Louis Parrot, L'intelligence en guerre. Préface de Jean Rousselot, Paris, Le Castor Astral, 1990.
Anne Simonin, Les Éditions de Minuit, 1942-1955 : le devoir d'insoumission, Paris, IMEC Éditions, 1994.


Soumission de votre proposition


Prière de faire parvenir votre proposition de communication (250 mots),
accompagnée d'un curriculum vitae abrégé,
avant le 25 janvier 2010,
à l'adresse suivante : greres@lit.ulaval.ca
Les frais d'inscription au colloque et les frais de déplacement sont à la charge des participants.
Pour toute information sur le Congrès de l'ACFAS,
prière de consulter le site :  http://www.acfas.ca/congres/a_propos.html