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Appels à contributions
Revue Anglophilia : Conflit - Conflict

Revue Anglophilia : Conflit - Conflict

Publié le par Marion Moreau (Source : Rodolphe Solbiac)

Revue Anglophilia - 2012

Conflict - Conflit

Le concept de "conflit" est au carrefour de multiples horizons et compréhensions. Il existe plusieurs acceptions conceptuelles du "conflit" tel que compris et postulé par diverses disciplines comme la philosophie, l'éthique, la sociologie, la psychologie, la science politique, la géographie ou l'anthropologie.

Le conflit est une forme naturelle de relation entre les êtres, l’essence du progrès qui constitue, d’une génération à l’autre, l’avancée des sociétés. Au sein des familles, des groupes, des communautés et à l’intérieur des sociétés, le conflit jette les individus les uns contre les autres mais engendre également des espaces où chacun peut affirmer ses convictions, élaborer sa personnalité, réinventer le monde, définir et édifier ses approches et ses visions de l’avenir.

La construction des sociétés coloniales Caribéennes constitue un processus qui recouvre diverses dimensions du conflit. Dans toute la Caraïbe insulaire et continentale, anglophone, hispanophone et francophone, les sociétés ont été élaborées sur la base de la confrontation entre civilisations, entre maîtres et esclaves, entre dominants et dominés, de la concurrence entre colonisateurs européens mais également entre les groupes Noirs et Indiens, luttant pour leur survie et la conservation de leurs croyances et de leurs systèmes de représentations respectifs. A la recherche d’un meilleur statut social et symbolique dans ces sociétés heurtées, les individus comme les groupes expérimentent le conflit de manière continue.

 

Dans une approche politique, la colonisation de la Caraïbe instaure une relation sociale conflictuelle qui se caractérise par le refus des groupes amérindiens et africains d'être soumis à un contrôle et par la persistance des européens à le leur imposer. Dans une approche psychologique, le conflit des cultures : divergences de codes, de croyances, de valeurs, est une donnée constitutive des sociétés caribéennes qui se développent selon des logiques de pressions, d'assimilation, de stratégies d'affrontement, mais aussi de détour et de négociation de la part de groupes dominés. Il en émerge des sous-cultures, des identités culturelles complexes, (double conscience, conscience diasporique) qui constituent une dimension du conflit psychique du caribéen tant au niveau collectif qu’individuel.

Produit par des situations de concurrence, d’antagonisme, de rivalité ou d’opposition, le conflit s’est, à plusieurs moments de l’histoire de tous les pays qui constituent la Caraïbe, décliné sous ses formes les plus violentes : combats, guerres, massacres, déportations, révoltes, ou encore guérilla. Toutefois le conflit entre groupes, communautés ou races ne s’est pas seulement traduit en hostilité stérile, désordres et tiraillements. Il s'est également décliné en phénomènes de résistance, en élaboration de mécanismes de défense débouchant à force de heurts et de frottements sur ce qu'Edouard Glissant a nommé des "identités -rhizome".

Dès l’avènement de la littérature caribéenne, les auteurs toutes langues et origines confondues ont accordé une place importante à la question du conflit dans des romans fortement déterminés par un arrière-plan sociologique complexe. Le déclinant sous l’angle de la rupture, de la division familiale, de la conflagration sociale, et de l’objection morale, mais aussi dans l’acception de la résistance à une conformité évitant le nivellement des productions culturelles et scientifiques et spirituelles, comme une compétition créative, susceptible de générer l’engagement et la réconciliation.

Cet appel à contribution se propose d’analyser la question du conflit dans les oeuvres littéraires récentes (publiées depuis l’année 2000) d’auteurs caribéens francophones, hispanophones et anglophones. La revue Anglophilia étant d’abord un espace d’étude du monde anglophone, les articles devront porter sur des auteurs anglophones, ou proposer une étude comparative entre des auteurs anglophones et hispanophones ou francophones.

Dans cette étude le conflit dans le roman pourra être abordé comme:

- outil de déconstruction de l'imaginaire colonial

- regard sur soi et sur l'autre

  • stratégie politique

  • héritage

  • exploration de la mémoire

  • opposition culturelle et/ou communautaire

  • choix langagier et/ou type d’écriture)

  • lié à l'acception du genre (existence d’une écriture féminine, gay and lesbian studies, queer studies)

  • forme littéraire

  • générateur de discours et de concepts

  • norme

- élément de résistance (discours et contre-discours)

  • Apport dans la création

Mais on pourra également analyser dans ces romans:

- le rapport conflit/ violence

  • la place du conflit dans l'émancipation

  • ce qui génère le conflit

  • ce que génère le conflit

  • le détournement du conflit (dissimilation, ignorance, sabotage etc...)

  • la représentation du conflit

  • les manifestations du conflit dans l’écriture

  • l'Influence du conflit sur l’écriture

  • l'évolution des conflits dans l’espace créatif caribéen

Calendrier:

Date limite pour l'envoi des résumés le 5 Septembre 2012.

Réponse le 10 Octobre

Date limite pour l'envoi des articles le 1er Décembre

Les questions, résumés et articles devront être adressés à:

Patricia.Donatien-Yssa@martinique.univ-ag.fr

rosolbiac@yahoo.fr