Questions de société
CNESER :

CNESER : "déni gouvernemental de démocratie" - motion du 22 janvier 2010

Publié le par Bérenger Boulay (Source : SLU)

CNESER : déni gouvernemental de démocratie - motion du 22 janvier 2010

http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article3362

Motionprésentée au CNESER du 22 janvier par le SNESUP et soutenue par :SNESUP – FSU – CGT – SGEN-CFDT – CFDT – SUD Education – FO – SNPREES-FO– UNEF – FCPE

Décaléune première fois de décembre à janvier, le CNESER devant se prononcersur la répartition et l'allocation des moyens aux établissements, aété, sans la moindre explication, repoussé du lundi 18 janvier à cejour. Lors de l'examen du budget 2009, la parution anticipée dans lapresse des répartitions budgétaires avant même que les élus en aientété informés avait fait l'objet d'une condamnation ferme du CNESER. Enconvoquant une conférence de presse à la veille du CNESER, sans avoircommuniqué le moindre document aux élus, le gouvernement tourne ànouveau le dos à la communauté universitaire. Le CNESER condamne cetteprovocation.

Malgré l'opposition large de la communauté universitaire àl'actuelle réforme de la formation et du recrutement des enseignants,opposition qui s'est traduite par un vote extrêmement défavorable duCNESER (35 voix Contre, 3 pour, 1 abst), le gouvernement a adressé auxétablissements seulement deux jours après ce vote une circulaire de« cadrage » des masters. Début janvier, le gouvernement a publié lesarrêtés d'organisation des concours, le Président de la Républiqueréaffirmant –lors de ses voeux au monde de l'éducation, del'enseignement supérieur et de la recherche– sa volonté de voir mise enoeuvre cette réforme dès le printemps.

Le CNESER dénonce un déni de démocratie du gouvernement qui choisitde prendre de front la communauté universitaire, ses institutionsreprésentatives et les représentants des grands intérêts nationaux. Cecomportement traduit, une nouvelle fois, le mépris et la brutalité aveclesquels le gouvernement traite cette instance représentative élue.

Malgré un affichage important de dotations nouvelles, l'augmentationdu budget de l'Enseignement supérieur et de la Recherche est en trompel'oeil. La dépense moyenne de l'Etat par étudiant nettement surestiméereste très loin de celle consacrée aux élèves des classes préparatoiresaux grandes écoles. De plus, les moyens relatifs aux aides socialesétudiantes sont insuffisants, ils ne permettront en l'état ni definancer le 10eme mois de bourse annoncée par le Président de laRépublique, ni de répondre aux objectifs de construction de logements.Le plan Campus catalysé par le « grand emprunt », extrêmement sélectifet opaque, poursuit le remodelage du tissu universitaire qui vise àfusionner quelques établissements situés dans les grandes villes ou enÎle de France et à reléguer les universités de proximité - si ellessubsistent - à de simples collèges universitaires cantonnés à un cycleLicence appauvri, déconnectés de la recherche. Le CNESER dénonce unerecomposition du tissu universitaire marqué par le recul de viedémocratique et collégiale, la concurrence et le développementd'universités à deux vitesses.

A l'opposé de la volonté affichée de rapprochement entre universitéset grandes écoles, la politique gouvernementale a pour conséquences decreuser les inégalités entre les établissements, -notamment enentravant les coopérations- et d'acter la reproduction sociale desétudiants.

Le CNESER demande la tenue d'un collectif budgétaire permettant demettre en place un plan d'urgence, notamment en termes d'emploi public,de crédits utilisables dés à présent dans les établissements et desmoyens finançant la vie étudiante (10ème mois de bourses, logement).Ces mesures seront nécessaires afin de répondre aux inquiétudes de lacommunauté universitaire et donner au service public d'enseignementsupérieur et de recherche les moyens de remplir les missions dont lepays a besoin.

VOTE DU CNESER SUR BUDGET :

28 CONTRE - 5 POUR - 1 ABSTENTION - 5 NE PARTICIPENT PAS AU VOTE