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Événements & colloques
Climat, orages, tempêtes et passions…

Climat, orages, tempêtes et passions…

Publié le par Marc Escola


Climat, orages, tempêtes,
Nature et passions


18 – 21 janvier 2006


organisé par l'Université de Paris-III Sorbonne Nouvelle (J.-P. Sermain & J. Berchtold), l'Institut de France (E. Le Roy-Ladurie) & la Fondation Singer-Polignac (E. Bonafous)


Mercredi 18 janvier :
Paris III-Sorbonne nouvelle, 17 rue de la Sorbonne, esc. C, salle Bourjac

Jeudi 19 janvier :
Fondation Singer-Polignac - 43, avenue Georges-Mandel - Paris XVIe
Dans la limite des places disponibles

Vendredi 20 janvier :
Centre Censier de Paris III – Sorbonne nouvelle, rue  ? salle Las Vergnas

Samedi 21 janvier :
Paris III-Sorbonne nouvelle, esc. C, salle Bourjac


MERCREDI 18 JANVIER 2006
SORBONNE, ESCALIER C, SALLE BOURJAC


Dans la peinture

Après-midi, 13 h 30 – 17 h 55


13h30 Propos de bienvenue par Gilles DECLERCQ, vice-président de l'Université, président du Conseil scientifique de Paris III.
Jacques BERCHTOLD, Jean-Paul SERMAIN et Emmanuel LE ROY LADURIE

Sous la présidence de Pierre HARTMANN (Université de Strasbourg)

13h45 René DÉMORIS (Paris III-Sorbonne nouvelle), Les tempêtes de Poussin

14h50 - 15h25 Elisabeth LAVEZZI (Paris III-Sorbonne nouvelle), Les carnets de Léonard de Vinci

15h25 - 16h Madeleine PINAULT-SORENSEN (Musée du Louvre), Oeuvres et écrits d'artistes sur les tempêtes et les orages, XVIIe-XVIIIe siècles

16h - 16h35 Michel DELON (Paris IV-Sorbonne), Tempêtes peintes, de l'ex-voto à Géricault

16h50 - 17h25 Maria-Susana SEGUIN (Université de Montpellier), Passions humaines, passion divine: le déluge universel dans l'art au XVIIIe siècle

17h25 - 18h Pierre FRANTZ (Paris IV-Sorbonne), Diderot, Dorval, tempêtes et passions. La représentation de la création



JEUDI 19 JANVIER 2006
FONDATION SINGER-POLIGNAC


Climatologie et Histoire

Matinée, 9 h 30 - 12 h 45

Sous la présidence de Daniel ROCHE


9 h 30 Emmanuel LE ROY LADURIE (membre de l'Institut), La Révolution française et le climat (1787-1795)

10h15 - 10h40 Andrée CORVOL (CNRS, Institut d'Histoire moderne et contemporaine), Tempêtes sur la forêt française (XVIIe-XIXe siècles)

11h - 11h35 Valérie DAUX (Paris VI), Dates des vendanges et climat dans la France du Nord (XIVe-XIXe siècles)

11h35 - 12h10 Jean-Pierre LEGRAND (Institut National des Sciences de l'Univers), Vendanges, anciens instruments et reconstitution du climat

12h10 - 12h45 Anouchka VASAK-CHAUVET (Université de Poitiers), L'orage du 13 juillet 1788, la tempête du 18 Brumaire an IX: l'inscription du politique dans le météorologique


Après-midi, 14 h 30 – 17 h 40
Sous la présidence d'Emmanuel LE ROY LADURIE


14h30 - 15h05 Luca BONARDI (Université de Milan), Gelées, verglas et sécheresses d'Ancien Régime. Climat et économie en Italie du Nord (1730-1789)

15h05 - 15h40 Frank LESTRINGANT (Paris IV-Sorbonne), Tempêtes avec spectateur, motif évangélique et humaniste

15h40 - 16h15Jean-Paul SCHNEIDER (Université de Strasbourg), L'orage originel (marqueurs d'orages, orages qui sommeillent): une théologie de l'orage

16h25 - 17h Claude REICHLER (Université de Lausanne), L'air et les météores au tournant du siècle. Une fascination multiple (sciences, voyages, peinture, littérature)

17h - 17h40 Jean-Patrice COURTOIS (Paris VII-Denis Diderot), Le climat des philosophes de Montesquieu à Rousseau

17h40 Discussion générale et conclusions.



VENDREDI 20 JANVIER 2006
CENTRE CENSIER DE PARIS 3, SALLE LAS VERGNAS


Matinée, 9 h - 12 h 20

Sous la présidence de Philippe HAMON

Climats, orages, tempêtes dans la Lyrique et la Musique


9h Bernard FRANCOU (Paris), Le recul des glaciers au niveau mondial depuis le « petit âge glaciaire »

10h - 10h 35 Jean-Louis HAQUETTE (Université de Reims), Du pittoresque au métaphysique: l'orage et la tempête dans la poésie descriptive du XVIIIe siècle (I)

10h35 - 11h10 Jean-Noël PASCAL (Universié de Toulouse), Du pittoresque au métaphysique: l'orage et la tempête dans la poésie descriptive du XVIIIe siècle (II)

11h10 - 11h45 Bernard BÖSCHENSTEIN (Université de Genève), Quatre sommets de la poésie et poétique allemandes des orages: Klopstock: «Die Frühlingsfeier»; Goethe: «Wandrers Sturmlied»; Hölderlin: «Wie wenne am Feiertage…»; Kleist: «Penthesilea»

11h45 –-12h20 Pierre HARTMANN (Université de Strasbourg), Du « Sturm und Drang » au classicisme: orages et tempêtes dans l'oeuvre de Joseph Haydn


Après-midi, 14 h 30- 17 h35
Sous la présidence d'Alain CORBIN (Paris I)


14h30 - 15h05 Philippe GELINAUD (Paris IV-Sorbonne), Les fonctions dramaturgiques de la tempête dans les opéras de G.F. Händel

15h05 - 15h –40 Jean-Philippe GROSPERRIN (Université de Toulouse), De l'art tragique d'évoquer les tempêtes: Idoménée, de Campra à Mozart

Récits
15h55 - 16h30 Arto CLERC (Université de Genève), Tempêtes libertines et naufrages spirituels dans les romans du XVIIIe siècle

16h30 - 17h05 Nathalie VUILLEMIN (Université de Neuchâtel), Quelques aspects d'un «instrument dramatique»: orages et tempêtes en haute montagne chez les premiers voyageurs du Mont-Blanc

17h05 - 17h40 Christophe MARTIN (Université de Rouen), Femmes, orages, tempêtes dans quelques romans français du XVIIIe siècle



SAMEDI 21 JANVIER 2006
SORBONNE, ESCALIER C, SALLE BOURJAC


Matinée, 9 h 15 – 12 h

Sous la présidence de René DÉMORIS

Représentations littéraires – Roman et récit


9h15 Henri LAFON (Paris III-Sorbonne nouvelle), La bienfaisance par gros temps. À propos de quelques sauvetages romanesques

10h15 - 10h50 Jean-François PERRIN (Université de Grenoble), Tempête parodique et passion contrariée dans un conte d'Antoine Hamilton

10h50 - 11h25 Marc LABUSSIÈRE (Paris III-Sorbonne nouvelle), Les tempêtes dans les romans de l'abbé Prévost: une réflexion sur les conditions de l'émotion esthétique

11h25 - 12h Geneviève GOUBIER-ROBERT (Université d'Aix-en-Provence), Le tempétueux et l'intempestif chez D.A.F. de Sade


Après-midi, 14 h – 17 h
Sous la présidence de Claude REICHLER


14h - 14h35 Françoise GEVREY (Université de Reims), Deux amis dans les tempêtes: de Saint-Lambert à Diderot

14h35 - 15h10 Florence MAGNOT-OGILVY (Université de Montpellier), Dire ou ne pas dire la tempête: le topos et sa critique dans les romans du XVIIIe siècle

15h10 - 15h45 Aurelio PRINCIPATO (Université de Milan), Tourmente ou déluge: métaphores révolutionnaires chez Chateaubriand

15h45 - 16h20 Béatrice DIDIER (École normale supérieure, rue d'Ulm), Descriptions de tempêtes dans l'oeuvre de Chateaubriand

Pour conclure :
16h20 - 17h Philippe HAMON (Paris III-Sorbonne nouvelle), Baromètres, caoutchoucs, parapluies et macintosh: la prosaïsation de la tempête au XIXe siècle


L'événement climatique est d'une part vécu (il doit être enduré et traversé), d'autre part il suscite des interrogations. Aux siècles du classicisme et des Lumières on réfléchit à la théorie des climats, on s'intéresse à l'histoire des cataclysmes ayant bouleversé la planète dans un passé lointain. Des hypothèses nouvelles sont proposées au sujet du rapport entre l'homme, la nature et, éventuellement, le surnaturel.
Les mêmes événements donnent lieu à des représentations en littérature et dans les arts qui portent, à leur façon, témoignage des interrogations et des inquiétudes contemporaines. La tempête et l'orage sont des objets de description dramatique ou pittoresque particulièrement en faveur, propres à nourrir de façon privilégiée la réflexion sur l'expression des passions. Dans les représentations offertes par les artistes, les deux plans psychologique et cosmique semblent se répondre : le désordre exceptionnel du monde (cataclysme météorologique) offrirait le reflet extériorisé des désordres passionnels des acteurs humains. Souvent la tempête est à l'image des tumultes du coeur et, parce qu'elle revêt des caractères désordonnés excessifs et paroxysmiques, suscite des questions essentielles : Que va-t-il succéder à ce désordre ? Assistera-t-on immanquablement à la fin du chaos et au retour au calme rassurant, image d'une raison finalement triomphante ? En outre, il serait bon de traiter quelque peu du problème des fluctuations climatiques et météorologiques, sur le mode factuel, à l'époque envisagée.
De grands problèmes techniques ne cessent d'être examinés : comment la musique, qui est harmonie, peut-elle manifester le bruit discordant ? Comment la peinture, qui joue de la lumière et des couleurs, exprime-t-elle l'angoisse de l'assombrissement ? De quels tours rhétoriques le poète désireux d'imiter son objet chaotique, débordant de toute proportion décente, se servira-t-il ? Les différentes réponses proposées reflètent la palette diversifiée des conceptions esthétiques concurrentes. Le XVIIe siècle hérite d'une acceptation ancienne du sublime. Mais le XVIII
e siècle accueille des innovations venues d'Angleterre : à la faveur d'une sensibilité nouvelle et d'émotions requalifiées (le « beau terrifiant », l'« horrible exquis ») s'expriment de nouvelles aspirations (mais aussi des inquiétudes : il se prépare sur le plan politique un « cataclysme » sans précédent, la Révolution, aussitôt « pensée » à l'aide de la métaphore de la tempête). Mais si ces représentations littéraires, musicales et picturales connaissent une telle faveur, c'est aussi parce qu'elles sont associées à d'autres interrogations sollicitées par des expériences bien réelles. Avant de faire l'objet d'une symbolisation, l'événement naturel violent survient dans l'histoire moderne, contemporain d'une réflexion philosophique particulièrement vive sur le Déluge biblique, les déluges hypothétiques de l'Histoire et la théorie des climats.
Le grand colloque international de Paris qui réunit une quarantaine d'historiens du climat et d'autres spécialistes européens des sciences humaines (français, italiens et suisses) étudiera la succession d'approches et de définitions de l'« événement climatique » du XVII
e au XIXe siècle, d'une part, et les résonances problématiques de celles-ci dans les lettres, la musique et la peinture, où les formes canoniques et les genres constitués connaissent de grands bouleversements.