Questions de société
Classements des universités (dossier maj 06/11/09)

Classements des universités (dossier maj 06/11/09)

Publié le par Bérenger Boulay

- Le classement de Shangaï sur internet : Academic Ranking of World Universities (ARWU) http://www.arwu.org/

- "Les prix d'excellence de la planète scientifique", par P. Assouline (blog La Républiques des livres 11/10/09)

- Note de Benchmarking 4 par l'Institut Thomas More, 23 octobre 2009: Vers quel classement européen des universités ? Étude comparative duclassement de Shanghai et des autres classements internationaux. http://institut-thomas-more.org/pdf/379_fr_BenchmarkITM4-Oct2009.pdf

Lire la note de présentation par Olga Moll pour SLU:

http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article3089

- Yves Gingras : "On ne peut pas considérer que les universités européennes sont à la traîne" - Toute l'Europe, 3 novembre 2009


GhislaineFilliatreau, directrice de l'Observatoire des Sciences et desTechniques (OST) : « En matière de ranking, il y a encore beaucoup àexplorer » - Interview réalisée par Mathieu Oui, EducPros, 2 novembre2009

- Classementdu CHE : huit universités françaises au rang de l'excellence européennedans les sciences humaines - Educpros, 2 novembre 2009

- Article paru en ligne l'année dernière: le classement de Shanghai au service de la réforme (Nonfiction.fr 28 février 2008)

Voir aussi:

Mieux que le classement de Shangaï, l'échelle de Vincennes

et Pire encore que Shangaï, le classement du pékin

Ci-dessous:

-Classement des universités de Shanghaï: "Prémisse de la réforme" (Pécresse) (AFP - vendredi 30 octobre 2009)

- Classement de Shanghaï : une université française dans les quarante premières (LeMonde.fr - samedi 31 octobre 2009)

- Classement de Shanghaï : une université française dans les quarante premières (LeMonde.fr - samedi 31 octobre 2009)

- L'UE va tester un projet de palmarès fin 2009 (Le Figaro, 30 octobre 2009)

 AFP, vendredi 30 octobre 2009

Classement des universités de Shanghai: "Prémisse de la réforme" (Pécresse)

http://www.vousnousils.fr/page.php?P=data/autour_de_nous/l_actualite_du_jour/depeches_de_l_educat/&key=20091030&key2=091030170821.rpuxl29q.xml

Après la publication vendredi du classement des 100 meilleuresuniversités par l'Université des Communications de Shanghai, laministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse a relevé dans ceclassement "les prémisses de la réforme" et souhaité la mise en placed'un classement européen.

Rappelant que leseffets de la réforme d'autonomie des universités "se feront sentird'ici deux ou trois ans", Mme Pécresse a indiqué que "l'universitéfrançaise est en train de se mettre à bouger et que ce frémissementcommence à se sentir dans le classement. C'est les prémisses de laréforme", a-t-elle précisé.

"Je pense quenous avons vraiment intérêt à mettre en place un classement européen,selon la méthode que j'ai lancée pendant la présidence française del'Union européenne", a-t-elle indiqué "parce qu'on voit bien que leclassement de Shanghai est un classement d'abord exclusivementscientifique".

Pour Mme Pécresse "c'estimportant aussi que nous ayons un classement européen qui soit un vraitableau de bord de toutes les facettes des activités de l'université etqui montre toutes ses forces. Non seulement la recherche mais aussi laqualité de formation, et discipline par discipline".

Ellea noté que le classement de Shanghai "s'enrichit aujourd'hui d'unclassement disciplinaire, c'est donc bien qu'il y a une évolution versune géolocalisation plus fine dans le cadre des classements. On voitbien que les classements sont en train de s'affiner et de devenir plussophistiqués et moins binaires".

Mme Pécresse s'est félicitée "des très bons classements de la France en mathématiques en revanche".

"Jepense que le classement de la France en informatique doit nousinterpeller et nous conduire à travailler à une grande alliance enmatière de recherche informatique, celle que j'appelle de mes voeuxdepuis plusieurs mois et qui est en train de se construire. Parcequ'onvoit bien que les universités ont besoin de travailler davantage avecnos grands centres de recherches en matière informatique", a-t-elle dit.

Dansle classement 2009 publié vendredi sur le site de l'Université descommunications (Jiatong), la première université française estl'Université Pierre et Marie Curie, à la 40e place, les deux autres duclassement des 100 meilleurs établissements sont l'Université de Parissud (11) à la 43e place et l'Ecole Normale supérieure, à la 70e place.

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Classement de Shanghaï : une université française dans les quarante premières

http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/10/31/classement-de-shanghai-une-universite-francaise-dans-les-quarante-premieres_1260934_3224.html#ens_id=1260935&xtor=AL-32280151

LE MONDE | 31.10.09 | Philippe Jacqué.Article paru dans l'édition du 01.11.09

Le verdict est tombé.Le classement de Shanghaï des 500 meilleures universités en recherchevient d'être publié pour 2009. Présenté officiellement le 4 novembre,il est d'ores et déjà accessible en ligne.

L'université Jiao Tong a pour la première fois retenu une française dans son "top 40". Pierre-et-Marie-Curie (Paris-VI) arrive en effet 40e,améliorant son score de deux places par rapport à 2008. Autre évolutionpositive, l'université Paris-Sud (Paris-XI) passe de la 49e à la 43eplace, faisant un bond assez exceptionnel. L'Ecole normale supérieure(ENS) vient compléter ce trio gagnant en décrochant une 70eplace et en améliorant du même coup son score de deux places depuis2008.Entre 2003, date du premier classement chinois, et cette année,ces établissements ont gagné respectivement 25 places, 29 places etplus d'une trentaine pour l'ENS.

CINQUIÈME NATION

Ce classement, fondé exclusivement sur des critères liés à larecherche dans le domaine des sciences exactes et des sciences degestion, reste très largement dominé par les américaines. Harvard,Stanford, Berkeley confisquent, en effet, les trois premières places duclassement mondial. Plus généralement, les américaines occupent 17 des20 premières places, laissant des miettes aux traditionnellesbritanniques que sont Cambridge (4e) et Oxford (10e) et à l'universitéde Tokyo au Japon.

Derrière le trio des parisiennes, d'autres françaises tirent leurépingle du jeu. Strasbourg, Paris-VII, Grenoble-I et Paris-Vs'installent entre la 100e et 200e place. Et, autotal, ce sont 23 universités hexagonales qui sont classées dans les500 meilleures au monde, positionnant la France à la 5e place des nations.

L'intérêt de ce millésime 2009 réside surtout dans la publication declassements spécifiques dans cinq grandes disciplines : chimie,physique, mathématiques, informatique et économie-gestion. Et ce détailillustre assez bien les forces et les faiblesses de l'universitéfrançaise. En mathématiques, champ traditionnel d'excellence de larecherche française, sept universités occupent les 100 premièresplaces. Derrière Princeton se distinguent Paris-XI (6e) et ses médailles Fields; Paris-VI (7e); Paris Dauphine (35e) et l'ENS (47e). Au-delà de la 50e place, mais avant la 100e, on trouve Polytechnique, Rennes-I, Strasbourg et Aix-Marseille-I. "En mathématiques ou en physique, ce genre de classement nous permet de valider les axes forts sur lesquels on travaille", assure Guy Couarraze, président de Paris-Sud.

En physique, Paris-Sud pointe à la 19e place d'un classement dominé par Harvard, quand l'ENS (34e),Grenoble-I et Paris-VI viennent compléter ce palmarès disciplinaire. Enchimie, c'est Strasbourg qui se pose en première française. Avec son Prix Nobel, Jean-Marie Lehn, la grande université de l'Est s'installe à la 15e place d'un classement là encore écrasé par Harvard.

Côté faiblesses, les hexagonaux ne brillent ni en économie etgestion ni en informatique. L'Insead, l'école de commerce deFontainebleau (40e), et l'université Toulouse-I (entre les 76e et 100e places) sont les seules à s'illustrer en économie. Et en informatique, aucune française n'arrive dans le "top 100". Et pour cause, dans ces disciplines, la recherche se fait ailleurs qu'à l'université.

Philippe Jacqué. Article paru dans l'édition du 01.11.09

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Un palmarès qui irrite mais qui a su s'imposer

http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/10/31/le-palmares-de-shangai-irrite-mais-a-su-s-imposer_1261090_3224.html

LE MONDE | 31.10.09. Philippe Jacqué. Article paru dans l'édition du 01.11.09

En peu d'années, ilsse sont multipliés. Pas moins de six classements mondiaux cohabitentaujourd'hui. Aux côtés des plus officiels, vivotent d'innombrables"hits" proposés par des journaux. Et pourtant, un seul fascine, celuide Shanghaï.

Publié en 2003 sur Internet par deux chercheurs de l'université Jiao Tong,ce classement avait à l'époque pour objectif de permettre un étalonnagedu niveau des universités chinoises sur celui des meilleures mondiales,et plus spécifiquement des américaines. Pour cela, Nian Cai Liu et Ying Cheng ont classé les universités en utilisant six critères qu'ils estiment "objectifs et facilement vérifiables" (bibliométrie, publication dans Science et Nature, index de citations de chercheurs, nombre de Prix Nobel et de médaillés Fields -anciens et actuels-, et le ratio de ces critères en rapport avec la taille des établissements )

En France, la publication de la première édition de ce classement aété une douche froide. Avec à peine deux établissements dans le Top100, la France est ressortie humiliée du grand bain mondial. "Sa publication a produit un électrochoc dans notre communauté, confirme Guy Couarraze, président de Paris-XI, mais,depuis, nous le prenons avec prudence. D'autres classements ont émergéqui valorisent d'autres aspects des universités comme la formation oul'attractivité pour les étudiants."

Fondé 2004 en partie surla "réputation" des établissements auprès des universitaires et desemployeurs, le principal challenger de Shanghaï est le classement du Times Higher Education, publié le 8 octobre dernier dans l'indifférence générale...

La force du classement chinois réside en fait dans sa lisibilité. "Au prix de simplifications qui altèrent l'interprétation", estime Joël Bourdin,sénateur qui a, l'an dernier, consacré un rapport à ces classementsd'universités. En France, il a surtout permis à la classe politique des'emparer du sujet. Dans un article très critique publié l'an dernier,le professeur de l'université du Québec à Montréal, Yves Gingras, jugeait que "lesacteurs qui veulent réformer le système universitaire se servent de ceclassement de façon opportuniste pour justifier leurs politiques. Enfait, il est même probable que dans l'éventualité ou les universitésfrançaises se seraient très bien classées, il aurait été plus difficilede justifier les réformes actuelles."

De fait, le 16 décembre2005, lors de la présentation de la loi créant les pôles de rechercheet d'enseignement supérieur (PRES), Gilles de Robien, alors ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, déclarait au Sénat : "Sitous les PRES annoncés aujourd'hui se mettent en place, par simpleeffet "mécanique", la France fera un bond dans le fameux "classement deShanghaï". Sept de nos pôles y figureraient, contre trois universitésaujourd'hui."

"Pour la mise en place des PRES, le classement de Shanghaï a été un accélérateur", confie aujourd'hui l'un des initiateurs de ce projet. "Mêmesi certains critères sont douteux, ce classement a permis à tous deconstater l'éclatement de notre système d'enseignement supérieur et derecherche et de convaincre qu'une coopération plus étroite étaitnécessaire."

Reste que le poids médiatique de ce classement irrite."Il n'y a vraiment qu'ici que l'on se soucie de ce classement. Il neclasse pas des universités en tant que telles, mais se contente demesurer leur effort en matière de recherche en utilisant des critèresbizarres, comme le nombre de Prix Nobel. Franchement, je ne comprendspas !", s'emporte Monique Canto-Sperber, la directrice de l'Ecole normale supérieure.

Aprèss'être appuyé sur Shanghaï pour réformer, l'Etat promeut l'idée dedoter l'Europe de ses propres classements avec des critères fidèles aumodèle universitaire européen. Dès 2010, l'Union européenne devraitproposer une "cartographie" des meilleurs établissements eningénierie et en économie. Si informative soit-elle, cette"cartographie" risque d'avoir du mal à rivaliser avec la lisibilitéd'un classement.

Philippe Jacqué. Article paru dans l'édition du 01.11.09

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L'UE va tester un projet de palmarès fin 2009 - Le Figaro, 30 octobre 2009

http://www.lefigaro.fr/international/2009/10/31/01003-20091031ARTFIG00334-l-ue-va-tester-un-projet-de-palmares-fin-2009-.php

Mécontente de ses résultats dans le palmarès de Shanghaï, l'Europe a décidé de créer le sien.

Une première expérimentation sera lancée à la fin de cette annéepour classer les formations d'ingénierie et de gestion. Le palmarèsmondial sur lequel planchent actuellement plusieurs groupes de travailsera opérationnel en 2011. Valérie Pécresse défend cette idée d'unpalmarès « multidisciplinaire » dont elle a lancé l'idée lors de laprésidence française de l'Union européenne en 2008. En réalité, ils'agira moins d'un palmarès que d'une cartographie par discipline quioffrira une lecture facilitée des points forts et des points faiblesdes formations. À l'Institut Thomas More, un think tank européen quicraint que « ce choix fait par l'Europe ne soit pas assez fort »,Valérie Pécresse a affirmé qu'il permettrait d'aider les étudiants pourleur choix d'inscription. Il prendra en effet en compte le tauxd'insertion des diplômes et la qualité de l'enseignement et non pasuniquement la recherche, à l'image du palmarès de Shanghaï.

Il permettra aussi, affirme-t-elle, de mettre en lumière les« niches d'excellence » existant dans les petites universités, cespoints forts n'apparaissant pas quand ce sont des établissementsentiers qui sont classés. Cela n'empêchera donc pas les bonnesuniversités de petits pays de voir valorisée leur discipline phare. Sile commissaire européen à l'Éducation, Jan Figel, n'a pas voulu êtreplus audacieux, c'est parce qu'il « craignait que ce processus declassement ne soit un ferment de division au sein de l'Europe »,reconnaît la ministre.

Après un appel d'offres, la Commission européenne a donc confié enjuin 2009 l'élaboration du projet au consortium Cherpa, qui regroupecinq institutions spécialisées dans l'enseignement supérieur (deuxnéerlandaises, une belge, une française et une allemande) et deuxentités européennes. Tout en saluant l'initiative française, PhilippeVidal, chercheur à l'OST (Observatoire des sciences et techniques),très impliqué dans ce projet, note que les Français ne se montrentguère empressés actuellement pour travailler sur cette cartographie… aupoint de bouder les réunions. « À Bruxelles, tout est trusté par lesAllemands, les Néerlandais et les Nordiques car nous n'avons aucuneculture dans ce domaine. Dans notre pays égalitariste, l'idée detravailler sur ces sujets paraît encore saugrenue ! », fait-ilobserver. Cette absence reste néanmoins peu compréhensible,estime-t-il, car si les Français n'occupent pas le terrain, « lescritères retenus risquent de nous désavantager », craint-il.

Voir en ligne : Le Figaro