Citer la langue de l'autre : mots étrangers dans le roman, de Proust à W.G. Sebald, Danielle PERROT-CORPET, Christine QUEFFÉLEC (éd.)
Danielle PERROT-CORPET, Christine QUEFFÉLEC (éd.), Citer la langue de l'autre : mots étrangers dans le roman, de Proust à W.G. Sebald,
Lyon, Presses Universitaires de Lyon, coll. « Passages », 2007, 222 p.
ISBN : 2-7297-0798-0
Sodis : F247980.
Prix : 18 €
Du cosmopolitisme de la Belle Époque aux expériences de l'exil et de l'errance dans un monde qui a dû faire le constat que les civilisations sont elles aussi mortelles, de l'émergence de consciences linguistiques inédites imposées par l'expérience coloniale au malaise de nombreux écrivains européens vis-à-vis d'une langue maternelle dont la mémoire historique est ressentie comme chargée de crimes, l'insertion du « mot étranger » dans le roman du XXe siècle ne peut plus fonctionner comme simple mise en scène de la « langue de l'autre », par opposition à une langue « propre » dépositaire de l'identité — individuelle et collective — du scripteur.
C'est ce mouvement qui, de Marcel Proust à W.G. Sebald, conduit les romanciers du XXe siècle à reconnaître, au principe de leur pratique littéraire, une altérité originaire de toute langue, que nous avons voulu suivre au fil des études ici rassemblées.
Cet ouvrage rassemble les textes des communications présentées à l'occasion du colloque « Citer la langue de l'autre : fonctions du pérégrinisme dans les oeuvres de fiction du XXe siècle », organisé les 17 et 18 novembre 2005 par l'équipe de Littérature comparée du centre « Lecture et Réception du Texte Contemporain » (LERTEC) de l'Université Lumière-Lyon 2.
Ouvrage publié avec le concours de la Région Rhône-Alpes et du LERTEC/Passage XX-XXI (EA 1857).
SOMMAIRE
— Préface
Alain MONTANDON ……………………………………………………….…….…..7
— Introduction : « Spécificité du “pérégrinime” dans le roman du XXe siècle : de la désignation de “l'autre” à la reconnaissance d'une altérité originaire de toute langue »
Danielle PERROT-CORPET ………………………………………………………...11
I
« Les beaux livres sont écrits dans une langue étrangère » (Marcel Proust) :
Le mot étranger, instrument de l'adieu à l'idéal classique dans le Paris cosmopolite 1900
— « Outre-Manche et outre-langue : Fonctions de la citation (à peu près) anglaise dans À la Recherche du temps perdu »
Martine BOYER-WEIMANN ……………………………………………………..…21
« La cocotte polyglotte chez Bourget, Proust, Larbaud »
Stéphane CHAUDIER …………………………………………………………...…..35
II
Écritures coloniales et postcoloniales :
De la caricature de « l'autre » à la pratique d'une langue métisse
« La représentation de l'identité langagière des locuteurs non anglophones dans Lord Jim de Conrad »
Muriel MOUTET ……………………………………………………………………55
« Petit nègre et bambara. La langue de l'indigène dans quelques oeuvres d'écrivains coloniaux en Afrique Occidentale française. Enjeux anthropologiques »
Cécile VAN DEN AVENNE …………………………...……………………………77
« “¡Ay, taytallaya !” : la parole élégiaque source de l'héroïsme quechua. Une analyse de Yawar Fiesta de José María Arguedas »
Sarah AL-MATARY…...……………………………………………………………..97
« Autor in fabula : pérégrinisme et paratexte »
Lise GAUVIN ………………………………………………………………………113
III
Guerres mondiales, guerres des langues :
Des nationalismes en crise aux crises de la mémoire collective
« La guerre des langues dans Les Aventures du brave soldat Chveik de Jaroslav Hasek »
Marie-Odile THIROUIN ………………………………………………………….133
« Les propos en français dans Three Soldiers de John Dos Passos »
Christine QUEFFÉLEC ……………………………………………………………157
« Les langues qui meurent et les langues qui tuent : Sang impur de Hugo Hamilton »
Michael O'DEA ……………………………………………………………………169
« L'idiome d'un Frenchy qui cause pas en Belles-Lettres, Raymond Federman »
Chantal MICHEL ………...…………………………………………………………185
« Le Spectre des mots : Austerlitz de W.G. Sebald »
Merete STISTRUP-JENSEN …………………………………...…………………..203
BIBLIOGRAPHIE ……………………………………………………………217