Essai
Nouvelle parution
Cicéron, Petit manuel de la campagne électorale et Lettres à son frère Quintus

Cicéron, Petit manuel de la campagne électorale et Lettres à son frère Quintus

Publié le par Nicolas Geneix

Cicéron, Petit manuel de la campagne électorale et Lettres à son frère Quintus

Traduction et commentaires de François Prost.

Paris : Les Belles Lettres, 2017.

CLXVI + 260 pages

EAN 9782251446592

27,00 EUR

Présentation de l'éditeur :

En 64 avant J.-C., Marcus Cicéron est candidat au consulat. Son frère cadet Quintus rédige pour lui un Petit manuel de la campagne électorale, qui expose les rouages d’une élection à haut risque, et détaille les démarches attendues du candidat, offrant ainsi un tableau saisissant du système politique romain. Chemin faisant, il pose des questions toujours d’actualité : comment concilier séduction électorale et fidélité à soi-même et à ses principes ? Comment rassembler le plus grand nombre autour de sa candidature, et ménager les intérêts des diverses classes sociales ? Quelques années plus tard, Quintus dirige la province d’Asie : Marcus lui adresse alors deux longues lettres, qui examinent son exercice et brossent le portrait du gouverneur idéal, autour d’autres questions fondamentales : comment exercer un pouvoir absolu sans verser dans la tyrannie ? L’éducation intellectuelle peut-elle garantir la moralité du dirigeant et lui imposer le souci des valeurs humaines ?

Table des matières :

1. QUINTUS TULLIUS CICERO : UN PROFIL, ENTRE RAISON ET PASSION

1.1. Enfance, jeunesse, formation 
1.1.1. Un témoignage unique sur Helvia (Fam. 16, 26) 
1.1.2. Le style de Quintus (De oratore 2, De legibus 2, Q. fr. 3, 1) 
1.1.3. Figures tutélaires
1.1.3.1. Le grand-père M. Tullius Cicero (De legibus 3)
1.1.3.2. L. Licinius Crassus (De oratore 2, De legibus 3)
1.1.4. Le voyage en Grèce : Quintus et la tragédie (De finibus 5) 
1.2. Un mariage malheureux et un tempérament colérique : de l’expérience vécue aux Tusculanes 
1.3. Une querelle entre Quintus et Atticus : témoignages littéraires et approches philosophiques
1.3.1. La brouille de 61 entre Quintus et Atticus, selon Cornelius Nepos et Cicéron
1.3.2. Un portrait philosophique contrasté de Quintus (Att. 1, 17)
1.3.2.1. L’approche péripatéticienne
1.3.2.2. L’approche stoïcienne
1.4. Marcus, Quintus, Atticus : entre amitié et amour fraternel  1.5. Carrière de Quintus, jusqu’à la préture (62) 
1.5.1. Expertise militaire et rapport ambigu à la politique  
1.5.2. Quintus et la Lex Aurelia de 70 (Q. fr. 1, 3, 8) 
1.5.2.1. Une épigramme politique attribuée à Quintus
1.5.2.2. Quintus, Commentariolum Petitionis 47, vs. Nepos, Vita Attici 15
1.5.2.3. Position de Quintus dans le De legibus 3 (aperçu)  1.5.3. Quintus et les Catiliniens : une interprétation peut-être erronée de Suétone, Iul. 14, 3
1.5.4. Quintus juge du poète Archias
1.5.4.1. La persona du président Quintus
Le goût de la poésie et de l’inspiration
L’humanitas
Le statut civil 
L’intimité
1.5.4.3. Le thème de l’humanitas : une anticipation de Ad Quintum fratrem 1, 1
1.5.4.4. L’enjeu de la gloire : monumenta et eschatologie
1.5.4.5. Conclusion : rôle de Quintus dans l’œuvre «éthicopolitique» de Cicéron
1.6. Quintus, du gouvernement d’Asie à la guerre civile
1.6.1. Quintus dans la Correspondance
1.6.2. Le gouvernement d’Asie
1.6.2.1. Les raisons d’un malaise
1.6.2.2. Des griefs expliqués par le caractère
Abdication
Négligence
Abus de pouvoir
Colère
1.6.2.3. Conclusion : Le romantisme sombre de Quintus
1.6.3. Retour d’Asie
1.6.3.1. L’exil de Marcus
1.6.3.2. Les légations
En Sardaigne
En Gaule
En Cilicie
1.6.3.3. La guerre civile et la brouille entre Quintus et Marcus
1.7. Quintus personnage littéraire (De legibusDe divinatione)
1.7.1. Quintus dans les traités des années 50
1.7.1.1. Du Pro Archia à la triade «éthico-politique»
1.7.1.2. Quintus personnage du De legibus
Agacement et ironie 
Excès, superficialité, erreur
Véhémence passionnelle contre tempérance
Conclusion : Raison et passion romaines, côté réactionnaire
1.7.2. Quintus dans la «triade théologique»
1.7.2.1. Quintus lecteur de Marcus
1.7.2.2. Le personnage de Quintus dans le De diuinatione 1  L’interprétation du traité 
Le rôle de Quintus dans la dynamique du livre 1
Le tableau de la persona littéraire de Quintus 
Conclusion : Une vision du monde originale : ordre providentiel et dualisme de l’âme
1.8. Conclusion
1.9. Appendice : Les morts de Quintus

2. QUINTUS CICÉRON : LE PETIT MANUEL DE LA CAMPAGNE ÉLECTORALE (COMMENTARIOLUM PETITIONISà)

COMMENTAIRE
2.1. Éditions utilisées pour l’établissement du texte
2.2. Présentation
2.2.1. La question de l’authenticité
2.2.2. Forme et nature du texte
2.2.3. Structure et contenu du texte
2.2.4. Plan du Commentariolum Petitionis
2.3. De la lecture du Commentariolum Petitionis à l’interprétation du système politique romain
2.3.1. Inauthenticité, invraisemblance, immoralité
2.3.2. L’authenticité «élargie»
2.3.3. Une Rome plus démocratique, et de nouvelles lectures du Commentariolum
2.3.3.1. La thèse de M. Alexander : Un faux ironique
2.3.2.2. R. Morstein-Marx et J. Tatum : renouvellement de l’approche de l’authenticité «élargie»
2.3.4. Critiques, nuances et remarques de synthèse
2.3.4.1. Contre l’argument de l’invraisemblance
2.3.4.2. Importance du statut d’homo nouus
2.3.4.3. Arguments non recevables de M. Alexander
Sur le nomenclator
Sur l’amitié
2.4. Le commentariolum : vers une éthique de la pratique politique
2.4.1. À quoi et à qui sert le Commentariolum Petitionis ?
2.4.1.1. De la lettre au manuel
2.4.1.2. Du conseil au tract électoral
2.4.1.3. Cynisme éhonté ou jeu de la vérité ?
2.4.2. Programme politique, programme moral
2.4.2.1. Les raisons d’une absence
Populares vs. Optimates
Le déni d’un positionnement popularis
2.4.2.2. Un engagement politique
2.4.2.3. La leçon morale de Cotta
2.4.2.4. La griffe de Quintus
Sur le De imperio et l’appui à Pompée
Sur Marcus, homo platonicus

3. MARCUS CICÉRON : AD QUINTUM FRATREM I, 1 et 2
COMMENTAIRE

3.1. Éditions utilisées pour l’établissement du texte
3.2. Présentation
3.2.1. Trois ans, deux lettres, un traité
3.2.2. Deux versions d’une même histoire 
3.2.2.1. Version officielle et version officieuse
3.2.1.2. Structure des textes
3.3. Cicéron et la question de l’empire
3.3.1. Les gouvernements de l’Asie et de la Cilicie
3.3.2. Contrastes, limites et postérité
3.3.2.1. Vanité cicéronienne et mérites réels
3.3.2.2. Pratique d’avocat et engagement politique 
3.3.2.3. Conservatisme et idées nouvelles
3.3.3. Aspects de la doctrine impériale de Cicéron
3.3.3.1. L’ambiguïté du pouvoir proconsulaire
3.3.3.2. De legibus 3, 11 : l’idée nouvelle d’une reddition de comptes
3.3.3.3. L’apport éthique de l’humanitas 
3.3.3.4. Dignité morale et image politique
3.3.3.5. Le gouverneur, entre provinciaux et publicains
3.3.3.6. Le thème des bienfaits du pouvoir romain 
3.3.4. Conclusion
3.4. De l’exercice de «liberté de parole» à la théorie politique
3.4.1. Le discours de la «libre parole»
3.4.1.1. Une παρρησ¬α romaine
3.4.1.2. Les reproches de QF 2 
Minimisation, négation, éclaircissement
La critique sous le conseil
Acrobatie
3.4.1.3. L’approche complexe de QF 1
L’explicite : justification interne
L’implicite : généralité et comparaison
Le discours parénétique : prétérition et redondance
Le jeu des personnes
3.4.1.4. Conclusion
3.4.2. Discours critique et amicitia
3.4.2.1. Le discours critique dans son rapport à la flatterie et à la παρρησ¬α
Louer et blâmer, sans flatter ni agresser
Le bon maniement du καιρ¾v
La délicatesse et le souci de la dignitas
Éviter un comportement «sophistique» 
Conclusion : le «juste milieu»
3.4.2.2. La question du caractère (θοv)
Une inflexion de sens propre à Plutarque
Identification, émulation, excuse
Conclusion : pratiquer la liberté de parole «comme un art»
3.4.3. Une réflexion sur les ambiguïtés du pouvoir
3.4.3.1. Le spectre de la tyrannie
Province pacifique et gouverneur vertueux 
Traits tyranniques
3.4.3.2. La tyrannie dans le contexte de 59
Situation de Quintus : le risque d’un procès de repetundis
Situation générale : la tyrannie des triumvirs
Situation de Marcus : l’accusation de tyrannie
Tyrannie et empire
3.4.3.3. Le dirigeant idéal
Le modèle du patronus
Le modèle royal 
3.4.3.4. Les vertus du gouverneur : aequitas et humanitas
Primauté de l’aequitas
Le devoir d’humanitas : formation intellectuelle et reconnaissance politique
3.4.3.5. Une culture grecque revisitée
Hostilité grecque envers le pouvoir romain 
La Grèce de Cicéron, et le cas de l’épicurisme
3.4.3.6. «L’homme divin» : du De imperio Cn. Pompei au De republica
Diuinus homo : Quintus et Pompée
3.4.3.7. Conclusion 

François Prost, ancien élève de l’École Normale Supérieure, est maître de conférences habilité à diriger les recherches à l’Université Paris-Sorbonne et membre de l’équipe de recherche E.A. 4081 « Rome et ses renaissances ».