Édition
Nouvelle parution
Christine Dumas-Reungoat, La Fin du monde . Enquête sur l'origine du mythe.

Christine Dumas-Reungoat, La Fin du monde . Enquête sur l'origine du mythe.

Publié le par Sophie Rabau

Christine Dumas-Reungoat

La Fin du monde. Enquête sur l'origine du mythe.

Editeur : Les Belles Lettres

400 p. (2007)

ISBN-10 2-251-32433-X

ISBN-13 978-2-251-32433-3

Prix 29,00 €

2° tirage - 2007

Résumé fourni par l'éditeur

Cet essai est constitué d'une enquête sur les sources antiques du mythe de la Fin du Monde. A la lecture du volumineux corpus proposé ici, on découvre qu'il existe en Grèce ancienne des textes qui traitent de la Fin provisoire et de la Fin définitive de l'univers. Il est bon, dès lors, d'engager la recherche sur l'origine des deux mythes : la fin d'un monde (le fléau) et la Fin du Monde, dont les expressions stylistiques sont identiques. Le premier montre comment l'humanité a quitté l'ère primordiale (mythique) d'entente avec les dieux pour entrer dans l'ère historique et les douleurs qu'elle implique; le second explique que, grâce au cataclysme final, l'humanité va quitter l'ère historique pour gagner un monde éternel, celui de la félicité auprès de Dieu. Les exemples les plus célèbres concernent Phaéton, emporté par les coursiers d'Hélios et l'ekpurosis stoïcienne (destruction par le feu) ou bien les déluges dont réchappent Deucalion et Pyrrha, Dardanos ou Ogygos et le mythe de l'Atlantide (destruction par l'eau).

Le motif de la Fin du monde, quant à lui, est connu surtout par les fameux tableaux prophétiques que proposent les oracles Sibyllins, d'autres apocryphes et l'Apocalypse de Jean notamment. Dès Hésiode, le mythe des fléaux apparaît; il faut en revanche attendre la fin du IIe siècle de notre ère pour voir apparaître les premiers textes évoquant la Fin du monde. Pour comprendre cet intervalle de six siècles, il faut se tourner vers le Proche-Orient.

Les mythes des fléaux sont en effet inspirés de traditions orientales : iranienne pour le feu, mésopotamienne pour le déluge universel. Les anciens Mésopotamiens ont les premiers élaboré des textes prophétiques. C'est d'autre part le système religieux hébraïque qui semble être à l'origine du motif de la Fin du Monde. Mais c'est probablement en Iran qu'est née cette idée, qui fait du Mal une aberration à enrayer à tout prix, idée qui s'est adaptée à l'Apocalypse biblique.

Le brassage d'idées orientales auquel s'ouvre la Grèce lui permet d'accueillir la conception temporelle d'une histoire linéaire et non plus cyclique. Ainsi, le dieu qui a créé l'univers peut, de même, lui imposer une fin absolue, idée qui ne peut se concevoir dans un monde peuplé de dieux qui en font partie intégrante. Les anciens Grecs devront donc faire leurs les conceptions judéo-chrétiennes de la transcendance divine et du prophétisme pour s'ouvrir à cette idée qui ne leur est pas familière mais se sera développée dans leur langue.