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CFP L'autobiographe en lectrice / She reads to write herself

CFP L'autobiographe en lectrice / She reads to write herself

Publié le par Cécilia Galindo (Source : corinne Bigot)

CFP International Conference Paris Ouest FAAAM research Group September 18-19, 2015

 

L'autobiographe en lectrice / She Reads to Write Herself : the figure of the reader in women’s autobiographical texts.

FAAAM : femmmes auteures anglaises et américaines.  The next FAAAM conference in September 2015 will focus on the figure of the female reader in women’s autobiographical texts (written in English).

Literary and intellectual autobiographies often stage the reader as author-to-be, thus legitimizing a vocation. The origin and persistence of the desire to write is frequently based on the child’s privileged link with reading, which is later reinforced by his/her studies. Reading and writing are often presented as the two inseparable aspects of the writer’s identity,  Thus, autobiography sheds a new light on the dogma according to which « Literature is made with literature », as some writers confirm or invalidate this link. As a highly reflexive genre, autobiography is ideal material for the study of the link between production and reception, since writers read their lives as much as they write them. From a theoretical point of view, some critics consider autobiography as a mode of reading as much as a mode of writing, as it is based upon a pact with the reader.
Historically, the access of women to reading and books is not self-evident, and until quite recently, the idea that women were illiterate still prevailed. In some parts of the world, girls have access neither to books nor to education for either economic and ideological reasons, or both. In this context, reading can be seen as an act of resistance or transgression, and the access to books a struggle for power. But books themselves also represent tools of empowerment for women, though they can resort to other cultural traditions to tell their lives, such as orality, myths, fiction or « hybrid genres ». Thus for Spivak, autobiography is not an ideal means for post-colonial female writers to express themselves because of its links with universal masculine individualism. The conference will focus on how autobiographical texts by women deal with intertextuality and represent the act of reading.


The conference proposes to tackle the following issues :
1- The future writer’s library ; encounters, forbidden or canonical texts.
2- Reading within reading : places, rituals, silent or public readings.
3- The key role of writing in the writer’s lives : books as saviours (Frame), books as killers, books as nourishment (cooking memoirs).
4- The relationship between writing and being, the role played by literary fathers and mothers.
5- Reading as a political/transgressive gesture. Cf : Reading Lolita in Tehran : A Memoir in Books by Azar Nafisi (2003).
6- Creativity in autobiography as staging its own reception.
7- Reading and male domination.
8- Intertextuality : how autobiographers appropriate imaginary worlds of others to reinscribe them in their own writings.
9- Transmission/heritage : what is the nature of the relationship between the autobiographer and literary traditions ?Re-vision ? Reappropriation ? Subversion ?

Organisation & scientific committee : Claire Bazin et Corinne Bigot (FAAAM at CREA, Paris Ouest) Valérie Baisnée ( Paris Sud) Valérie Baudier (Paris Ouest) Alice Braun (Paris Ouest) Nathalie Saudo (Amiens) Nicoleta Zagni-Alexoae (Istom)

Proposals (200-300 word abstract and short bio) to be sent by May 15th 2015
to Claire Bazin cbaz1@wanadoo.fr & Corinne Bigot corinne.bigot@wanadoo.fr

papers in French or English

Le prochain colloque du groupe FAAAM s’intéressera à la figure de la lectrice dans l’autobiographie féminine.

L’autobiographie littéraire ou intellectuelle met souvent en scène le devenir écrivain, et sert parfois de légitimation d’une vocation. L’origine et le maintien du désir d’écrire s’appuient fréquemment sur un rapport enchanté à la lecture dans l’enfance, soutenu ou non par l’éducation. « Lire » et « « écrire » sont alors présentés deux versants indissociables de l’identité d’écrivain, du moins dans une certain tradition autobiographique (Les mots de Sartre divisé en deux parties, « lire » et « écrire ».) Ainsi, l’autobiographie apporte un éclairage particulier sur le dogme « la littérature se fait avec de la littérature », certains écrivains confirmant, d’autres infirmant ce lien. Genre éminemment réflexif, l’autobiographie se prête particulièrement bien à l’examen de l’articulation production/réception, car les écrivains lisent leur vie autant qu’ils l’écrivent. D’un point de vue théorique, une certaine critique de l’autobiographie la considère comme un mode de lecture autant que d’écriture, car elle serait fondée avant tout sur un pacte de vérité avec le lecteur.
Historiquement, l’accès des femmes à la lecture et aux livres ne va pas de soi, et jusqu’à une époque récente, l’idée que les vraies femmes sont illettrées circulait encore. Dans certaines régions du monde, les filles n’ont accès ni aux livres ni à une éducation formelle pour des raisons économiques et/ou idéologiques. Dans ce contexte, la lecture peut devenir un acte de résistance ou de transgression, et l’accès aux livres une lutte pour le savoir. Mais les livres eux-mêmes représentent également des instruments de domination pour les femmes qui peuvent recourir à d’autres traditions culturelles pour raconter leurs vies, se détournant de la culture livresque : oralité, mythes, fiction ou « métissage ». C’est ainsi que pour pour Spivak, l’autobiographie n’est pas un véhicule adapté aux écrivaines postcoloniales qui veulent écrire leur propre histoire à cause de ses liens avec l’individualisme universel et la masculinité. Le colloque s’intéressera donc aux rapports spécifiques que les autobiographies écrites par les femmes entretiennent avec l’intertextualité et la lecture.

Cet axe de réflexion pourra se décliner de la façon suivante :
Mises en scène de la lecture dans les autobiographies de femmes : lieux, rituels, lectures muettes ou à haute voix, individuelles ou collectives…
La bibliothèque de la future écrivaine : rencontres, livres interdits, livres phares .
Rôle existentiel de la lecture dans la vie des écrivaines : les livres qui sauvent (Janet Frame), les livres qui tuent, les livres qui nourrissent (Cooking memoirs).
Le rapport entre le vécu et l’art. Recherche de « mères » ou « pères » littéraires.
Politique de la lecture : la lecture comme acte de résistance : accès aux livres dans un contexte postcolonial, économique ou historique ; lectures en cachette, transgression de l’interdit de lire pour les femmes. Ex :Reading Lolita in Tehran : A Memoir in Books d’Azar Nafisi (2003). Le rôle du livre comme revendication du droit de penser par soi-même pour les femmes.
Créativité de l’autobiographie dans sa manière de figurer sa propre réception.
Lecture et domination masculine et/ou occidentale : oralité et métissage.
Comment les autobiographes s’emparent-ils de l’univers imaginaire des autres et le réinscrivent-ils dans leur écriture ?
La transmission du savoir livresque : Quelles relations l’autobiographe entretient-elle avec les traditions littéraires ? Modèles ? Re-vision, re-appropriation ? S’agit il d’écrire contre la tradition ? La critique des héritages