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Agincourt / Azincourt : représentations franco-anglaises de la Guerre de Cent ans / Azincourt or Agincourt : Remembering and Representing the Hundred Years War

Agincourt / Azincourt : représentations franco-anglaises de la Guerre de Cent ans / Azincourt or Agincourt : Remembering and Representing the Hundred Years War

Publié le par Marc Escola (Source : Nathalie Rivere de Carles)

CFP « Agincourt / Azincourt : représentations franco-anglaises de la Guerre de Cent ans » ; « Azincourt or Agincourt : Remembering and Representing the Hundred Years War »

7 novembre 2015, Toulouse

Laboratoire Cultures Anglo-Saxonnes (EA 801), Axe 3 « Constructions de l’individu et du collectif : conflits, mémoires et négociations »

Langues de communication : français et anglais.

Il y a 600 ans cette année, à Azincourt en 1415, «la fleur de la chevalerie française » a été décimée par une armée anglaise dirigée par Henri V. Azincourt est l’une des batailles les plus célébrées de l'histoire anglaise, et fut immortalisée par la pièce de William Shakespeare, Henry V  et les vers célèbres du roi Henry à la veille de la bataille, « We few, we happy few, we band of brothers », qui résonneront jusque dans les mots de Churchill lors du Second Conflit Mondial. Mais que savons-nous de ce qui s’est réellement passé en ce jour de la Saint Crépin ? Pourquoi et comment la mémoire de telle bataille a traversé les âges et se trouve encore commentée aujourd’hui ?

            Cette conférence souhaite explorer les récits historiques et littéraires de la bataille d’Azincourt, et plus largement de la succession de conflits nommée ultérieurement la Guerre de Cent Ans depuis l’ère médiévale jusqu’à nos jours. Ces récits, souvent contradictoires, témoignent à la fois des points de vue des Anglais et des Français, et des efforts faits pour faire de la mémoire du combat un instrument politique domestique. Il s’agit d’interroger non seulement leur exactitude et les modes de transfert fictionnel de l’histoire, mais aussi la manière dont ces récits ont influencés et façonnés les préjugés nationaux et politiques et participés à l’évolution politique, sociale et religieuse des deux royaumes en conflits. Cette conférence tentera de répondre à ces questions en ouvrant un dialogue entre disciplines : histoire, littérature, histoire militaire, arts visuels, cinéma, théâtre, pour étudier les phénomènes de création et de transmission de la mémoire, de sa formation et sa déformation, et de son rôle dans la construction des identités et des territoires.

La conférence est ouverte à des propositions concernant les relations anglo-françaises au début du XV° siècle tant d’un point de vue politique que culturel. D’un point de vue d’histoire militaire nous souhaitons nous poser les questions suivantes : Avec quelle précision peut-ont reconstruire les évènements historiques ayant conduit à la bataille ? Comment s’est passée cette dernière ? Est-ce vraiment l’avènement de la stratégie militaire anglaise ? Pouvons-nous déterminer exactement comment et pourquoi l'infériorité numérique des forces anglaises ont réussi à infliger une telle défaite catastrophique sur les Français.

Elle souhaite examiner la façon dont les batailles et, en particulier, celle d’Azincourt ont été perçues et utilisées durant le conflit et les siècles qui suivirent. Les réponses littéraires et iconographiques de l’époque seront donc également examinées pour déterminer ce qu'elles peuvent nous dire sur les perceptions de la guerre en général et de l'identité nationale durant cette guerre en particulier. Nous invitons des propositions de travaux sur les récits littéraires et les essais politiques sur la Guerre de Cent Ans et ses acteurs du XVème à nos jours tels que ceux de Christine de Pisan Livre des faits et bonnes mœurs du sage roy Charles V ou le Ditié de Jeanne d’Arc, sur Henry V, Henry VI, Edward III de William Shakespeare, sur les écrits du XVIIIème siècle sur les Bourgeois de Calais Les Décius français ou le Siège de Calais sous Philippe VI de Durosoy (1764) et Le Siège de Calais, une tragédie de Dormont de Belloy (1765),ou les adaptations littéraires et opératiques du XIXème siècle  (L'assedio di Calais (1836) de Gaetano Donizetti et Salvatore Cammarano). Elle invite ainsi des propositions de communications sur l’idée de récits attendus et inattendus dans les chroniques françaises et anglaises (Froissard, Hall’s Chronicles, Holinshed, Grandes Chroniques de France, L’Arbre des batailles d’Honoré Bouvet, Le Livre des faits de Bertrand Du Guesclin). Cela devrait en outre conduire à un réexamen des idées reçues en termes de représentations de l’histoire dans la littérature, les arts et en particulier le théâtre de la Renaissance.

Nous ouvrirons la réflexion à des communications sur la représentation du héros en lien avec l’évolution de la représentation et de la réception de la chevalerie et de la masculinité. La conférence mettra aussi l’accent sur la construction des figures héroïques des deux côtés de la Manche : Charles V, Du Guesclin, Henry V, Henry VI ou de Charles VI et Charles VII, de Jeanne d’Arc ou du Duc de Bourgogne.

Enfin pour compléter le dialogue entre les disciplines et les époques la conférence est ouverte à des études des reprises dramatiques et cinématographiques au XX et XXI° siècle telles que les adaptations de l’Henriade de Shakespeare par la BBC (The Hollow Crown), par Laurence Olivier ou Kenneth Branagh (Henry V), ou les adaptations scéniques d’Henry VI par Thomas Jolly ou d’Henry V par Jean-Louis Benoît.

Thèmes des communications (liste non limitative):

  • Récits littéraires, iconographiques et musicaux de la Guerre de 100 ans depuis la Renaissance
  • La réécriture de l’histoire
  • Le genre de la chronique, de la tragédie historique et la mémoire
  • Chevalerie et révision du héros
  • Les conséquences politiques structurelles de la Guerre de Cent ans : influence sur la conception du bon gouvernement…
  • Territoire et hybridation linguistique dans Henry V  et les tragédies historiques
  • Histoire militaire : perception de la guerre et du soldat, évolution de la chevalerie, mythes et réalités stratégiques des batailles et des sièges (Azincourt, Harfleur…)
  • Relations diplomatiques : le rôle du Duc de Bourgogne, art et échec de la négociation durant la Guerre de 100 ans
  • La représentation des émissaires durant et après la Guerre de Cent Ans

 

Les propositions de communication (300 à 500 mots) sont à envoyer à Nathalie Rivère de Carles (nrivere@univ-tlse2.fr) et John C. Ford (ford.john@hotmail.com) avant le 15 juillet 2014.