Commémoration du cent-cinquantenaire de l'arrivée
des premiers travailleurs indiens
2003 en Martinique - 2004 en Guadeloupe
Statue géante de Hanuman à Carapichaima, Trinidad, juin 2003.
«...Mais ce fut en vain que je cherchai dans les archives.
Notre histoire antillaise souffre d'oblitération...»
J.-P. Arsaye, Mémoires d'Au-Béro.
La traversée de l'Inde vers les Caraïbes fut la plus longue de l'histoire de l'exploitation humaine. Il arrivait que certains navires cooliers partis de la Côte du Coromandel ou, plus tard, de Calcutta échouent au Cap de Bonne-Espérance et que les émigrants rescapés refusent de reprendre la mer interdite, Kala Pani. Se retrouvant en lieu et place des esclaves émancipés qui ne voulaient plus trimer dans la canne à sucre, cette main-d'oeuvre d'«engagés» venus de l'Inde fut maltraitée, parfois cruellement, sur les plantations des colons européens.
Entre la honte des bannis et le désespoir des sans famille, d'autres crevèrent à Pointe-à-Pitre ou Fort-de-France, attendant un bateau de retour qui ne vint pas, car vers la fin de l'émigration on cessa de respecter la clause de retour en Inde des «travailleurs engagés» pour 5 ans. D'autres, rentrés en Inde, préférèrent revenir aux Antilles. Malgré les précautions prises, des clauses importantes des contrats d'engagement furent bafouées par les colons blancs. Méprisés, ridiculisés par les nègres et les mulâtres, dépouillés de leurs langues, de leur culte, de leur culture et des références à leurs origines, beaucoup ne virent le salut que dans l'assimilation à une masse qui ne voulait pas de leur différence, qui en faisait le bouc émissaire de ses propres souffrances, et les préférait fondus dans l'opacité d'une transparence forcée. J.S.
Florilège de liens en hommage aux célébrations de 2003-2004.
Liens et contenu de cette section recueillis par J.S. Sahaï et F. Palli.