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Ce que le document fait à la littérature

Ce que le document fait à la littérature

Publié le par Ivanne Rialland (Source : Thierry Roger)

Colloque Programme ANR / HIDILHistoire des idées de littérature
Aix en Provence, 22-23 mars 2012
Ce que le document fait à la littérature (1860-1940)
On ne cesse pas de le redire: une oeuvre littéraire n'est pas un document ; un document n'est pas une oeuvre littéraire. Le document n'est pas un produit de l'imagination ; il n'est pas l'oeuvre d'un auteur ; ce qu'il donne, c'est justement, comme on dit, « ce qui ne s'invente pas ».
Pourtant, depuis le XIXe siècle au moins, la notion et le mot de document sont devenus indispensables à la réflexion sur les oeuvres. « L'idée de document » est liée de toutes sortes de manières à « l'idée de littérature ».
Le colloque que l'on propose se donne comme tâche d'interroger les divers aspects de cette relation, depuis le milieu du XIXe siècle jusqu'au milieu du  suivant.
Sans prétendre faire dès à présent le tour d'une question qui est vaste, et que notre réflexion collective aura justement pour but d'explorer, on peut d'ores et déjà poser un certain nombre de questions :
1. Le document est couramment considéré comme un matériau, une materia prima. Mais les traitements qu'on lui fait subir sont multiples. L'objet de ce colloque n'est pas d'ajouter aux nombreux travaux génétiques qui ont déjà été conduits : on peut cependant en tirer profit pour constater que le travail d' « artialisation » (pour parler comme Montaigne), ou de « littérarisation », diffère grandement d'un artiste à l'autre. Le mot « document » n'a pas exactement le même sens, ne désigne pas exactement les mêmes objets, les mêmes pratiques, selon qu'on l'emploie à propos de Flaubert, de Zola, de Schwob, de Cendrars, de Breton, de Bataille... Peut-on opérer un recensement ? Un classement ? En tout cas préciser notre vocabulaire ?  
2. Est-il possible d'écrire une histoire du document, de sa récolte, de ses usages ? De l'emploi du mot dans la théorie et dans la critique ? Peut-on dessiner une évolution –qui irait, par exemple, dans le sens d'une préférence de plus en plus marquée pour le brut, le non ouvragé ?
3. Serait-il exact d'affirmer que la question du document a gagné en importance au long de la période qui nous intéresse ? Et si c'est le cas, peut-on l'expliquer ? Cette importance croissante, si elle est avérée, peut-elle être comprise par rapport à des modèles : celui de la photographie ? des sciences ? du journalisme ? d'autres ?
4. Le document, c'est ce qui enseigne (documentum, docere). Son usage touche donc à ce qu'on est convenu d'appeler « l'autonomie du littéraire ». Comment articuler le goût du document, voire la passion du document, et le grand récit selon lequel l'histoire de la littérature, durant le siècle qui nous intéresse, serait celle d'une autonomisation ?On évitera autant que possible les communications de type monographique (sauf à leur prêter valeur exemplaire) pour privilégier des approches problématiques, comparatives ou transversales.

Les propositions de communication devront être adressées aux trois adresses suivantes, avant le 1er octobre 2011 :
Contacts :
-Claude Pérez : cld.perez@orange.fr
-Philippe Jousset : ph.jousset@gmail.com
-Corinne Flicker : corinne.flicker@yahoo.fr



  • Responsable :
    Claude Pérez, Corinne Flicker, Philippe Jousset
  • Adresse :
    Aix en Provence