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Ce que le cinéma fait à la littérature (le texte et le film, allers et retours)

Ce que le cinéma fait à la littérature (le texte et le film, allers et retours)

Publié le par Jean-Louis Jeannelle (Source : Jean-Louis Jeannelle)

Fabula-LHT n° 2. Ce que le cinéma fait à la littérature (le texte et le film, allers et retours)

Dossier coordonné par Margaret C. Flinn et Jean-Louis Jeannelle

Dans un essai récemment paru et intitulé Proust at the Movies, Martine Beugnet et Marion Schmidt rappellent qu’À la recherche du temps perdu est née à une époque où le cinéma (muet) acquérait ses lettres de noblesse artistiques. En dépit de la relative indifférence de Proust à l’égard de ce nouveau médium, il existe d’indéniables liens entre les deux formes d’exploration du temps que représentent la Recherche et l’art cinématographique. Bien plus, différents cinéastes tel Schlöndorff, Ruiz ou Akerman ont tenté d’adapter tout (rarement) ou partie (plus souvent) de l’œuvre proustienne, s’efforçant alors de créer un langage visuel apte à rendre compte des intermittences du cœur ou de l’expérience de mémoire involontaire. L’adaptation n’est pas un transfert unilatéral d’un langage dans un autre langage : relecture d’une œuvre littéraire, elle produit des effets en retour que nous tenterons d’évaluer et d’analyser.

Pouvons-nous encore prétendre (comme nous tendons encore trop souvent à le faire en France) lire et analyser des œuvres littéraires sans nous demander ce que plus de cent ans de cinéma ont modifié dans l’histoire d’un art qui, pour être multiséculaire, n’en a pas moins été particulièrement sensible à cette révolution dans le « partage du sensible » que représenta l’invention du cinéma ? Les effets en retour d’un médium sur l’autre sont trop nombreux pour être ignorés. C’est à l’étude précise de quelque cas concrets d’allers et retours entre des textes et des films (sans restreindre l’enquête au seul cas traditionnel de l’adaptation) que nous nous attacherons. Nous nous intéressons à toute forme et à tout genre littéraire et cinématographique, y compris les formes « hybrides » ou multi-médias – poésie, théâtre, récit, documentaire, essai, cinépoème, roman hypertexte, CD-ROM, etc. Le cinéma fournit de nombreux cas de relectures d’œuvres littéraires dont il s’agit de mesurer les répercussions sur notre propre activité de lecture – à la fois de réception quotidienne et d’interprétation savante.

Propositions de communication (une page, interligne simple) à faire parvenir avant le 30 juin 2006 à Margaret C. Flinn (mflinn@uiuc.edu) et Jean-Louis Jeannelle (jljeannelle@wanadoo.fr) : elles seront soumises, anonymement, selon le principe de la revue, au comité de lecture de la revue. Version définitive à rendre le 15 octobre 2006.

Publication in French, but may treat cinema and literature of any language. Proposals and final texts must be written in French. Proposals due June 30, final texts October 15, 2006 to Margaret C. Flinn (mflinn@uiuc.edu) and Jean-Louis Jeannelle (jljeannelle@wanadoo.fr). For more information on Fabula-LHT, see : www.fabula.org/lht/projet.html.