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Ce que le cinéma fait à la littérature (et réciproquement)

Ce que le cinéma fait à la littérature (et réciproquement)

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     Comment lisons-nous après plus d'un siècle de cinéma ? L'adaptation n’est jamais un transfert unilatéral d’un langage dans un autre : relecture d’une œuvre littéraire, elle produit des effets en retour qu'il s'agit d’analyser. C'est à l’étude précise de quelques cas concrets d’allers et retours entre des textes et des films que se sont attachés les auteurs de ce nouveau numéro de Fabula-LHT : "Ce que le cinéma fait à la littérature (et réciproquement)" (numéro coordonné par Margaret Flinn et Jean-Louis Jeannelle). La novélisation (comme tendance dans la littérature contemporaine ou pratique courante dans la littérature de jeunesse), l'écriture de scénario (chez Fondane et chez Sartre, des écrits de jeunesse au Scénario Freud), les différentes formes de circulations entre textes et images (chez Greenaway et chez Duras, mais aussi dans le cas du cinéma militant) sont quelques-unes des formes que prennent ces échanges. Les genres littéraires s'en trouvent bouleversés : art du montage au théâtre chez Reza, poésie-cinéma chez Pound, Zukofsky, Huillet et Straub ou écriture de l'intervalle dans les romans de Claude Simon en témoignent. Les exemples de Boule de suif et d'Effi Briest permettent, quant à eux, de mesurer les effets en retour d'un film sur le texte dont il est tiré. Enfin, les rapports entre littérature et cinéma peuvent suivre des voies plus paradoxales, comme le détour de l'autonomisation à partir des années 1950 ou la relecture rétrospective (Beckett à la lumières des burlesques du cinéma muet). La traduction d'un article de Tom Conley sur Les Mistons de Truffaut clôt ce numéro entièrement consacré aux circulations entre textes et films.
L'appel à contribution pour le prochain numéro de Fabula-LHT est d'ores et déjà lancé: "Microlectures/Close readings: complications de texte."