Actualité
Appels à contributions
Ce qu'idéal veut dire : définitions et usages de l'idéalisme au XIXe siècle

Ce qu'idéal veut dire : définitions et usages de l'idéalisme au XIXe siècle

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Emilie Pezard)

Ce qu’idéal veut dire : définitions et usages de l’idéalisme au XIXe siècle

Journées d’études des Doctorialesde la Société des études romantiques et dix-neuviémistes

8 février et 5 avril 2014

Université Diderot Paris VII

Avec la participation d'Eric Lecler (Université de Provence), Olivier Schefer (Université Panthéon-Sorbonne) et Jean-Marie Seillan (Université de Nice-Sophia Antipolis)

 

De la période romantique aux années symbolistes, où l’on s’élance « vers l’idéal » (Léon de Tinseau, 1896), en passant par Emma Bovary qui « poursuit l’idéal à travers les bastringues et les estaminets de la préfecture » (Baudelaire, 1857), le XIXe siècle est hanté par l’idéal. Dans le sillage de la philosophie platonicienne et de l’idéalisme allemand, de nombreux écrivains, artistes et historiens s’emparent de cette notion. Elle engage en effet un ensemble de réflexions esthétiques et éthiques sur ce que l’on peut ou doit représenter en art, et sur les systèmes de valeurs dominants.

La notion fait d’autant plus facilement l’objet d’une appropriation ou d’un rejet que son contenu reste souvent vague. Image d’une perfection située hors du monde matériel, l’idéal est moins défini par des caractéristiques intrinsèques que par la valeur qui lui est attachée : il est, tout au long du siècle, objet de culte, d’aspiration, de déni, de rejet, de regret. Valorisé quand il est opposé au désenchantement, au spleen, au prosaïsme bourgeois, il devient objet de critiques quand il est considéré comme le négatif de la science, de l’énergie, de la vérité et de la réalité. Il produit les « lacrymales historiettes des Theuriet et des Sand » (Huysmans) mais motive aussi La Recherche de l’absolu. Dès lors, l’idéalisme apparaît comme un facteur de structuration du champ artistique et intellectuel et façonne au cours du siècle toute une série de clivages, opposant entre autres romantiques et philistins, symbolistes et naturalistes.

Pour prolonger la réflexion entretenue depuis septembre 2012 par leur séminaire de recherches consacré à l’idéalisme (doctoriales-serd.com/projet.html), les Doctoriales de la SERD organisent deux journées d’études. C’est à l’examen des transferts culturels et disciplinaires que s’intéresseront les interventions, qui croiseront approche lexicologique et approches esthétique, sociale ou politique. Qu’entend-on par « idéal » au XIXe siècle et quelle fonction revêt cette notion dans les débats intellectuels et artistiques de l’époque ?

Les communications pourront aborder des thèmes tels que :

-       Les philosophies idéalistes et la littérature du XIXe siècle : quels sont les héritages littéraires de l’idéalisme platonicien et de l’idéalisme allemand ? 

-       Les acceptions de l’idéal : que désigne-t-on par ce mot ? quelle évolution la notion d’idéalisme connaît-elle, du romantisme au réalisme puis aux auteurs de la fin du siècle ? quelles appropriations paradoxales le XIXe siècle propose-t-il de l’idéal, à travers les tensions internes que présentent des objets comme l’idéal du Mal ou l’idéal trivial ?

-       L’idéalisme dans les discours : à quels emplois l’adjectif idéaliste est-il réservé dans le discours critique ou dans le paratexte des œuvres ? pour quelles raisons qualifie-t-on un auteur d’« idéaliste » et que signifie se dire « idéaliste » au XIXe siècle ?

-       Les usages idéologiques et esthétiques du terme : comment interpréter la formation de clivages autour de l’idéalisme, opposé tantôt au réalisme, au positivisme, au matérialisme ou au naturalisme ?

-       Idéal et genres littéraires : certains genres sont-ils perçus comme plus propices que d’autres à l’expression de l’idéal, ou au contraire à son déni ? dans ce contexte, comment évolue la polarisation entre prose et poésie, qui rejette traditionnellement la prose du côté du quotidien et fait de la poésie le lieu d’expression de l’idéal ?

-       L’idéal dans le texte : dans quelles mesures la quête d’un idéal constitue-t-elle la caractéristique d’un certain personnel romanesque et comment peut-elle devenir moteur de l’intrigue ? Quelles pratiques stylistiques la notion d’idéal recouvre-t-elle au XIXe siècle ? Quels renouveaux stylistiques la critique de l’idéal exige-t-elle dans la littérature dite « réaliste » ?

Les chercheurs et chercheuses en littérature française, étrangère ou comparée, ainsi qu’en histoire politique, sociale ou culturelle sont les bienvenu(e)s ; l’approche pourra être monographique ou transversale.

Les propositions de contribution (300 mots environ) sont à envoyer à l’adresse contact.doctoriales.serd@gmail.com avant le 1er novembre 2013. Tous et toutes sont invité(e)s à préciser d’emblée, le cas échéant, leur indisponibilité pour l’une des deux journées.

Comité organisateur et scientifique : Capucine Echiffre, Victoire Feuillebois, Aude Jeannerod, Lola Kheyar Stibler, Mathilde Labbé, Lucie Lagardère, Émilie Pezard, Virginie Tellier.