Essai
Nouvelle parution
C. Mervaud, Bestiaires de Voltaire

C. Mervaud, Bestiaires de Voltaire

Publié le par Marielle Macé (Source : Voltaire Foundation)

Christiane Mervaud, Université de Rouen
‘Bestiaires de Voltaire'

Voltaire Foundation, 2006.

Pourquoi s'intéresser à la présence des bêtes dans l'oeuvre de Voltaire? Le nombre d'occurrences relatives au règne animal ne peut laisser indifférent. Sans négliger l'apport de la biographie, la recherche s'est efforcée d'abord de déterminer comment la philosophie de Voltaire réagit à l'épreuve de l'animalité, ce qui a conduit à souligner son rejet de la théorie cartésienne de l'animal-machine, son intérêt pour les singularités de la nature. Mais si Voltaire se tient au courant des développements des sciences naturelles, il s'intéresse surtout, en historien, au statut de l'animal dans les sociétés et à son rôle dans les mythologies. Les bêtes servent d'observatoire privilégié pour juger de la marche de l'esprit humain. La typologie zoologique dépend d'une typologie textuelle. Alors que la ménagerie du polémiste exploite sans vergogne préjugés et clichés, dans les bestiaires fabuleux et religieux se déploie une activité ludique et désacralisante. Le bestiaire amoureux se permet des variations sur le thème de la bestialité, dans une atmosphère irréelle ou surréelle. L'animal est, à bien des titres, un révélateur de la pensée de Voltaire, une pierre de touche de sa philosophie, un condensé de recherches historico-religieuses, un déclic pour la création littéraire, un champ ouvert à sa réflexion et à sa fantaisie.