Cécile Hussherr
L'Ange et la Bête.
Caïn et Abel dans la littérature
Paris
Cerf
2004
222 p.
L'ange et la bête. Caïn et Abel dans la littérature
Cécile Hussherr
éditions du Cerf, 2005, 220 p., 24 €
présentation de l'éditeur:
L'histoire de Caïn et Abel connaît une postérité littéraire remarquable. Le caractère elliptique du chapitre IV de la Genèse (pourquoi Dieu refuse-t-il le sacrifice de Caïn ?), ainsi que l'aspect fondateur du fratricide dans l'histoire humaine, expliquent certainement ce phénomène. Une lecture attentive de la version hébraïque de ce passage montre les silences et les ambiguïtés qui expliquent l'interprétation augustinienne qui a prévalu jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, faisant de Caïn et Abel les emblèmes du Mal et du Bien. Avec Beowulf et les mystères médiévaux, sont soulignées la monstruosité de Caïn et la sainteté d'Abel, de façon comique parfois. Le XVIe siècle - d'Aubigné, Scève, Shakespeare - s'intéressera plus volontiers au Caïn civilisateur et pensera le lien qui unit la politique, la mort et la civilisation. Mais c'est avec Byron qu'éclatera, en 1821, le scandale d'un Caïn innocenté. Révolte d'un côté (Byron, Baudelaire, Nerval, Leconte de Lisle), réhabilitation de l'autre (Coleridge, Blake, Hugo, Bloy) échoueront à s'imposer : prévaut en réalité une lecture sociologique (Balzac, Dickens, Hardy), politique (Hugo, Rossetti, Wilde), qui prépare le XXe siècle (Hesse, Unamuno, Conrad, Shaw, Steinbeck, Butor, Tournier, Emmanuel, Camus).
Ancienne élève de l'Ecole normale supérieure (Ulm), agrégée de lettres classiques et docteur en littérature comparée, Cécile Hussherr est maître de conférences à l'université de Marne-la-Vallée où elle enseigne la littérature comparée.