Édition
Nouvelle parution
C. Bille & M. Chappaz, Jours fastes. Correspondance 1942-1979 (J. Meizoz, dir.)

C. Bille & M. Chappaz, Jours fastes. Correspondance 1942-1979 (J. Meizoz, dir.)

Publié le par Emilien Sermier

Maurice Chappaz & Corinna Bille

Jours fastes. Correspondance 1942-1979

Carouge: Editions Zoé, 2016.

Édition établie et annotée par Pierre-François Mettan, avec la collaboration de Céline Cerny, Fabrice Filliez, Marie-Laure König, sous la direction de Jérôme Meizoz.

ISBN: 978-2-88927-329-4

1184 p.

 

Présentation de l'éditeur:

Cette correspondance est un document d’histoire littéraire de premier plan. Il fournit d’une part de précieuses informations sur la vie des années 1940 à 1975 en Suisse romande, et suscite d’autre part réflexion en matière de littérature, notamment sur le lien entre cette « province française qui n’en est pas une » (Ramuz) et ce qui se joue à Paris. Il soulève enfin des questions culturelles à plus large échelle, d’ordre économique et social. Nous avons là ce que les historiens appellent des « archives de la vie privée ». Apprenant par exemple le choix de Corinna Bille de vivre seule, en 1944, à Lausanne pour la naissance du premier enfant alors qu’elle est toujours mariée ailleurs, le lecteur découvre comment une femme démunie peut rester coquette et suivre les conférences savantes de Charles Albert Cingria sur la musique médiévale ; puis, mère au foyer de trois enfants en Valais, région de tradition très catholique, comment elle parvient à se ménager une fenêtre dans sa journée pour écrire. Les différends entre les deux époux au sujet de l’alimentation et de l’éducation sont d’autres éléments aussi passionnants.

Elle, Corinna, rêve d’une « chambre à soi » (selon l’expression de Virginia Woolf) mais aussi de voyages lointains. Lui, Maurice, toujours sur la route, passe de périodes de grande vitalité à des moments d’abattement et de mélancolie. La lettre devient une méditation qui lui permet de s’expliquer. Ce qui frappe, c’est la continuité et la longévité dans l’attachement.

A l’interface de la vie privée et publique, le genre de la correspondance se lit autant comme un documentaire que comme une fiction romanesque, en tout cas pour ce qui est de cette exceptionnelle saga conjugale.

 

Maurice Chappaz, né en 1916, est décédé le 15 janvier 2009. Poète, prosateur, pamphlétaire –  Les Maquereaux des cimes blanches est un livre emblématique de son œuvre et n’a pas vieilli depuis 1976 –, il était devenu un écrivain prophétique qui combattait contre la dégradation de la terre et en particulier de la montagne. Jaccottet dit de lui : «A l’image d’un Rimbaud, il avait l’élan d’un adolescent-poète qui a su maintenir la grâce une fois la jeunesse finie. J’étais émerveillé par sa vivacité d’esprit.»

 

 

Corinna Bille (1912-1979), romancière et auteur de nouvelles proches du fantastique, excelle dans les fictions courtes. Elle a reçu en 1975 la Bourse Goncourt de la nouvelle pour La Demoiselle sauvage. Dans un monde cartésien, informatisé, son œuvre propose un retour aux sources et une quête de l’unité primordiale.