Collectif
Nouvelle parution
C. Bard, Les féministes de la première vague (dir.)

C. Bard, Les féministes de la première vague (dir.)

Publié le par Université de Lausanne

Les féministes de la première vague
Christine Bard

Collectif

Date de parution : 04/12/2015 Editeur : PU Rennes Collection : Archives du féminisme ISBN : 978-2-7535-4266-2 EAN : 9782753542662 Présentation : Broché Nb. de pages : 230 p.

 

Oubliées, ou réduites au cliché de la suffragette, les féministes de la IIIe République sont encore largement méconnues. C'est tout l'intérêt de ce volume d'apporter des connaissances nouvelles, biographiques et prosopographiques, sur les actrices et acteurs de l'émancipation des femmes de cette époque. A travers les motivations et les modalités de l'engagement se révèle le visage particulier du féminisme dit de la "première vague", soit un cycle de mobilisation centré sur l'acquisition de droits et s'appuyant sur des associations telles que le Conseil national des femmes françaises, l'Union française pour le suffrage des femmes, la Ligue française du droit des femmes.

Ce féminisme, partie prenante de la "nébuleuse réformatrice", donne à la question sociale une importance capitale et apporte une expertise sur la pauvreté féminine, la prostitution, la faiblesse des salaires féminins, l'accès aux professions qualifiées... De la philanthropie au féminisme, beaucoup de bourgeoises franchissent le pas dans les années 1900 et deviennent des militantes. La cause est défendue à un niveau international, dans les associations de femmes et dans les organisations supranationales.

L'une des conditions de possibilité des progrès tant espérés est la paix : le conflit de 1914-1918 marque profondément le féminisme, générant des pacifismes aux vues parfois opposées. Si la conquête du droit de vote est désormais bien connue, sur le travail et la paix, ce livre apporte de précieux éclairages. Qui sont les féministes de la première vague ? Si le qualificatif de bourgeois n'est pas inexact pour la mouvance réformiste, il mérite des nuances qu'ignoraient ceux qui l'employaient pour disqualifier le féminisme vu comme l'expression d'une minorité privilégiée.

Des profils variés sont ici dessinés, d'Hubertine Auclert la suffragette à Cécile Brunschvicg la secrétaire d'Etat, en passant par Germaine Malaterre Sellier l'héroïne de guerre catholique et pacifiste, Marguerite Thibert l'experte du travail féminin, Marya Chéliga la femme de lettres polonaise, Constance Pascal la psychiatre, Anna Lampérière l'intellectuelle solidariste craignant l'étiquette féministe, ou encore Jeanne Bouvier ancienne ouvrière défendant les ouvrières à domicile, Sarah Monod et Julie Siegfried, les protestantes du CNFF, Marguerite Brando Salvador et Clarisse Eugène Simon réformant le judaïsme français, sans sous-estimer la minorité masculine, avec un militant tel que l'avocat Georges Lhermitte.

Cette diversité révèle la plasticité d'une cause déclinée dans tous les domaines de la vie politique, culturelle et sociale. Elle est interprétée in fine dans la trame même des vies.

Sommaire :

LA DIVERSITE CULTURELLE
Hubertine Auclert, féministe "intégrale"
De la philanthropie protestante au féminisme : Sarah Monod et Julie Siegfried
Philanthropie et spiritualité juive : Marguerite Brandon Salvador et Clarisse Eugène Simon

LA QUESTION SOCIALE
Jeanne Bouvier, une vie au service des ouvrières à domicile
Des beaux quartiers à la section travail du Conseil national des femmes françaises : Cécile Brunschvicg
Les femmes dans les professions qualifiées et le féminisme, des années 1880 aux années 1930

LES ENJEUX INTERNATIONAUX
"La plus grande féministe de France" : pourquoi a-t-on oublié l'inoubliable féministe internationale française Ghénia Avril de Sainte-Croix ?
Marya Chéliga : femme de lettres féministe, socialiste et pacifiste, entre la Pologne et la France
Germaine Malaterre-Sellier, la Grande Guerre et le féminisme pacifiste de l'entre-deux-guerres

 

Christine Bard est professeure des universités en histoire contemporaine (université d'Angers) et membre de l'UMR CERHIO (Centre de recherches historiques de l'Ouest). Elle dirige le programme de recherche GEDI (Genre et discriminations sexistes et homophobes), soutenu par la région Pays de la Loire. Cet ouvrage est issu d'un colloque qu'elle a organisé avec le soutien de l'université d'Angers, du Centre d'histoire de Sciences Po, de l'institut Emilie du Châtelet et de l'association Archives du féminisme (Paris, 19-20 mai 2011).