Questions de société
Boycott par les syndicats du Comité Technique Paritaire Universitaire (CPTU) du 17/11.

Boycott par les syndicats du Comité Technique Paritaire Universitaire (CPTU) du 17/11.

Publié le par Marc Escola

DECLARATION DES SYNDICATS  A L'OCCASION
DU COMITE TECHNIQUE PARITAIRE   UNIVERSITAIRE (CTPU)
convoqué le lundi 17 novembre 2008


Madame la Ministre,

Lors de la séance de ce jour, vous présentez au CTPU un projet de décret
dont les conséquences sur les statuts des enseignants-chercheurs
seraient
considérables. Ce texte s'inscrit dans un plan d'ensemble de
modifications profondes présentées comme visant l'amélioration de
l'attractivité des carrières dans l'enseignement supérieur et la
recherche.

Vous avez rendu publics vos projets le 20 octobre en réservant à la
presse la primeur de cette information. Cette façon de procéder montre
une conception étonnante de la concertation, du respect minimal envers
les personnels de l'enseignement supérieur et de la recherche et envers
leurs organisations syndicales. Cette absence de dialogue ne se dément
pas avec la précipitation qui vous amène à présenter à cette instance
ainsi qu'au CSFPE la même semaine un texte aussi fondamental dix neuf
jours après l'avoir rendu public.

La découverte du contenu de ce texte provoque chez l'ensemble des
enseignants-chercheurs –dès qu'ils en sont informés- stupeur et
indignation.

Venant en prolongement de la loi LRU, il va beaucoup plus loin dans le
processus graduel de sortie de l'enseignement supérieur de la fonction
publique d'état. C'est à peu d'exceptions près la totalité de la gestion
des carrières des enseignants-chercheurs qui échappe désormais au CNU,
seule instance majoritairement élue, totalement vidé de son rôle et
ravalé à une instance d'évaluation. Dans le même temps, les présidents
et directeurs d'établissement se voient confier le rôle de décision dans la
quasi-totalité des actes, sans aucun contrôle par une instance nationale
ou même locale. Carrières, promotions, primes, congés, service : tout
sera décidé envers nos collègues de façon étroitement locale,
autoritaire
et opaque.

La modulation des services, disposition nodale dans ce texte, est une
agression sans précédent contre les enseignants-chercheurs. Cachant mal
l'objectif d'économie de moyens sur le dos de collègues qu'elle vise à
pressurer, cette disposition aura des effets désastreux sur le climat
dans les établissements, sur la qualité de la recherche et de
l'enseignement. Elle introduit une compétition insidieuse entre les
collègues, l'allégement des services des uns exigeant l'alourdissement
de celui d'autres, qu'on prendra soin pour cela de culpabiliser sur leur
travail de recherche. Le concept d'enseignement-punition que véhicule ce
dispositif est indigne des valeurs que doit porter l'université, et
inquiétant pour l'avenir de notre enseignement.

L'ensemble des mesures que vous avez annoncées fait prévoir une liste de
textes à venir, dont aucun ne nous est connu à cette heure. Le présent
texte, inacceptable, fait concevoir les pires inquiétudes sur le restant
du dispositif.

Nos organisations demandent le retrait de ce projet de décret, le retour
à une démarche de concertation et d'écoute envers les personnels et
leurs organisations représentatives, l'abandon de ce dangereux processus de
sortie de la fonction publique d'état. Elles ont décidé de ne pas siéger
à la séance du CTPU convoquée ce lundi 17 novembre, afin de souligner
l'extrême gravité de la situation créée par ce plan de réforme statutaire décidé sans les
personnels et contre leur volonté.
Elles vous demandent, Madame la
Ministre, de prendre la mesure des conséquences désastreuses de ce plan
sur l'ensemble du système universitaire, de retirer ces projets et
d'accepter enfin d'entrer dans une phase de vraie concertation sur les
justes réformes à adopter d'urgence.

SNESUP-FSU (7 sièges), SNPREES-FO (1 siège)