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Bourges, hommes de lettres, hommes de lois

Bourges, hommes de lettres, hommes de lois

Publié le par Marielle Macé (Source : Stéphan Geonget)


A la Renaissance, les frontières entre les disciplines ne sont pas celles que nous connaissons aujourd'hui. Les hommes de lois sont aussi des hommes de lettres, au courant de l'actualité éditoriale, ambitionnant de faire une oeuvre et désireux surtout de ressembler à ces grands hommes de l'antiquité, à la fois avocat et poète, magistrat et mémorialiste. Revenir sur la distinction formulée a posteriori entre le droit et la littérature, tel pourrait être l'enjeu de ce colloque.

 

Pour le descriptif complet et les enjeux scientifiques, voir à la suite du programme.

 

Jeudi 4 juin 2009 - L'université et les Belles Lettres


Matin

8h30-9h Accueil des participants

9h-9h30 Allocutions

9h30 I. MACLEAN, Le séjour d'Alciat à Bourges, vu à travers sa correspondance

10h J.-Y. RIBAULT, L'école de grec dans la topographie universitaire de Bourges (XVIe-XVIIe)

10h30 D. RIVAUD, La place de la municipalité dans l'essor de l'Université

11h S. LE CLECH-CHARTON, La nouvelle élite administrative et ses réseaux dans le royaume de France sous François Ier

11h30 F. GABRIEL, De statu primitivae Ecclesiae : histoire, chrétienté et Réforme chez les civilistes de l'Ecole de Bourges (Bauduin, Douaren, Hotman).


Après-midi

13h30 P. ARABEYRE, De quelques maîtres méridionaux de la faculté de droit de Bourges au premier tiers du XVIe siècle

14h N. DAUVOIS, Toulouse-Cahors-Bourges : circulation des idées et des hommes

14h30 F. MICHAUD-FREJAVILLE, Du passé ne pas faire table rase : Jacques Thiboust, légiste, seigneur et feudiste

15h00 O. GUERRIER, Quelques hypothèses sur les études d'Amyot à Bourges

15h30 C. LEVELEUX et M. BASSANO, Alciat, le mos gallicus et l'école de Bourges

16h J.-L. THIREAU, Les conflits entre professeurs de droit à l'Université de Bourges au XVIe siècle : querelles de personnes ou opposition des méthodes ?

16h30 K.-W. HONG, Les Libri feudorum chez les juristes à Bourges (Hotman, Douaren, Cujas, Le Conte)

17h V. HAYAERT, Le commentaire au De Gradibus Affinitatis de Pierre Loriot (Petrus Loriotus) : une pédagogie de l'illustration juridique ?

17h30 P. A. MELLET, F. Hotman : l'histoire des institutions et l'enseignement du droit

18h15

Visite de l'exposition de l'Hôtel Cujas-Musée du Berry

Vendredi 5 juin 2009 - Grands hommes


Matin

9h30 M. BOUHAÏK-GIRONES, Juristes, acteurs et auteurs de théâtre à Bourges : autour de François Habert

10h P. GOLDMAN, Les relations de Geoffroy Tory avec sa ville natale

10h30 M.-L. DEMONET, Geoffroy Tory et Jean Perréal

11h M. M. FONTAINE, Barthélemy Aneau entre deux villes : fidélités à sa ville d'origine et responsabilités

11h30 B. GARNIER, Guillaume Bochetel : l'irrésistible ascension d'un lettré de province sous le règne de François Ier

12h J. O'BRIEN, Iustus dolor et le principe de défense contre l'homicide chez les juristes de l'école de Bourges


Après-midi

14h S. LAIGNEAU-FONTAINE, Entre poésie et jurisprudence : portrait de l'humaniste idéal dans la correspondance de Viglius van Aytta

14h30 C. LANGLOIS-PEZERET, Jean Second, poète flamand observateur du milieu humaniste berruyer

15h U. LANGER, Justesse du proverbe, justice de la coutume chez Loisel

15h30 : B. MENIEL, Noël du Fail conteur et juriste

16h : M.-E. BOUTROUE, Etienne de Laigue et le milieu humaniste des frères Du Bellay

16h30 : A. TEISSIER-ENSMINGER, La tradition du Droit lettré à Bourges : les Broé, père et fils au XVIIe siècle

17h : R. COOPER, Jean Chaumeau et l'histoire de Bourges


C
omité scientifique

Jean CEARD (Paris X), Ian MACLEAN (Oxford), Daniel MENAGER (Paris X)

Comité d'organisation

Géraldine CAZALS (Reims), Stéphan GEONGET (Tours)

Organisateur

Stéphan GEONGET (CESR)

stephan.geonget@univ-tours.fr

Secrétariat

marie-christine.jossec@univ-tours.fr

02 47 36 77 86 / 02 47 36 77 61


L'objectif de ce colloque est quadruple. Il s'agit tout à la fois :
1. de faire le point sur un des hauts lieux de la Renaissance littéraire et juridique, travail qui n'a curieusement fait l'objet d'aucune monographie particulière (il existe bien différents articles, d'ailleurs anciens, dans des revues spécialisées sur tel ou tel auteur mais aucune publication d'ensemble n'a jusqu'à présent vu le jour).
2. recréer les conditions de production et d'émergence des oeuvres des juristes lettrés de la Renaissance et donc aujourd'hui faire collaborer des universitaires littéraires et juristes pour comprendre les différentes facettes des oeuvres. La pluridisciplinarité, quand elle est possible (et pour Bourges c'est assurément le cas), permet de faire de vraies découvertes et de renouveler les lectures et les approches. Lire Montaigne sans prendre au sérieux son parcours de magistrat, c'est se condamner à une lecture myope. C'est a fortiori le cas pour des auteurs comme Alciat, Cujas ou Hotman.
3. de rendre compte de la situation très particulière de Bourges à la Renaissance, véritable « foyer de culture » (selon l'expression de G. Gadoffre) c'est-à-dire « lieu éphémère situé sur les articulations d'une société en devenir qui a contribué à rendre opératoires des effervescences qui, laissées à l'état sauvage, n'auraient eu que des effets perturbateurs ». Il s'agira donc d'examiner cette « alchimie » étonnante qui a fait, un temps, de cette ancienne ville royale un foyer intellectuel de tout premier plan. Il s'agira donc, particulièrement, de voir comment la création récente de l'Université à Bourges a pu :
- faire venir de l'Europe entière des professeurs et des étudiants (et non des moindres : Alciat, Cujas, Volmar, etc.) et des hommes de tous les horizons (Du Fail, Hotman, Calvin, de Bèze),
permettre l'établissement de libraires (et, dans une moindre mesure, d'imprimeurs),
- donner une audience extraordinaire à des personnalités « locales » (comme Tory et Aneau),
- cristalliser des problématiques en stimulant une réflexion sur la « restitution » des corpus
- et favoriser la création d'une sodalitas entre des esprits fort différents. Celle-ci doit d'ailleurs être aussi étudiée à partir des politiques menées par les grands mécènes et les personnalités politiques du temps, parfois de premier plan comme Babou de la Bourdaisière.
4. plus encore, de rendre compte de convergences frappantes entre les textes de disciplines qu'on a encore aujourd'hui tendance à présenter comme tout à fait distinctes. Les « hommes de loi » et les « hommes de plume » se lisent, se dédient des pièces, s'écrivent des préfaces, etc. Cette enquête devra conduire à se demander comment l'humanisme juridique, avec son amour proclamé de la philologie et des belles-lettres, a pu susciter les travaux de certains auteurs du lieu. On constate en effet au même moment et une multiplication des traductions des anciens (Jacques Colin, abbé de Saint-Ambroix, traduit le Courtisan, Guillaume Bochetel Hécube, Amyot certaines des oeuvres de Plutarque, etc.) et une floraison de textes originaux, écrits par des auteurs locaux mais dont l'influence dépassera largement le cadre régional (Tory, Thiboust, Habert).
L'étude des correspondances (Second, Alciat, etc) sera dans cette perspective d'un particulier intérêt. On y trouve, bien plus que dans les livres « techniques », des réflexions qui montrent combien les enjeux littéraires étaient présents dans l'esprit des grands juristes de la Renaissance. Différentes communications ont d'ailleurs pris ce parti.

Organisateur(s) : Stéphan GEONGET
Organismes associés :
-    Centre d'Études Supérieures de la Renaissance (Tours), UMR 6576, Dir. Ph. Vendrix
-    ANR Juslittera (Orléans), Dir. B. Ribémont
-    Ordre des Avocats (Bourges), Bâtonnier M. B. Couderc
-    Antenne de la Faculté de Droit (Bourges), Dir. E. Mengual
-    Société d'archéologie et d'histoire du Berry – SAHB, Dir. Ph. Roth