Questions de société
«Bibliothèque: papier ou numérique?» (hebdo.ch, 21.04.2016)

«Bibliothèque: papier ou numérique?» (hebdo.ch, 21.04.2016)

Publié le par Marie Minger

«Bibliothèque: papier ou numérique?»

Par Alexandre Mirénowisz & Jeannette Frey
Tribunes parues sur hebdo.ch, le 21 avril 2016

 

«Cette sorte d’enthousiasme sent le soufre»
Alexandre Mirénowicz, bibliothécaire à la Fondation Jan Michalski à Montricher (Suisse)

«Nous ne nions pas les avantages, pour les bibliothèques de recherche, ni les agréments, pour les centres de documentation innovants, que peut représenter le tournant numérique. Mais nous ne partageons pas cette sorte d’enthousiasme qui sent le soufre et qui voudrait nous convaincre que la disparition du livre est peu de chose, ou un progrès! Est-il donc si certain que la révolution numérique soit une libération de même nature que le fut l’imprimerie en son temps? C’est entendu pour ce qui a trait à l’information ou pour le butinage culturel. Mais la littérature n’est pas de l’information diluée dans de l’eau de romance.

La crise actuelle du livre est avant tout une crise de la lecture où se perd l’art de lire lentement, verticalement. Cette lecture-là, quoi qu’on en pense, disparaîtra avec le livre. (...)

Lire le texte en entier

 

«Le papier reste de loin le premier choix des usagers»
Jeannette Frey, directrice de la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne

«Les lecteurs lisent pour de nombreux motifs: pour se renseigner, s’instruire, pour passer le temps, se divertir, rêver. De ce fait, il n’existe pas un seul modèle de bibliothèque. Ainsi, la bibliothèque de l’Ecole polytechnique fédérale, aussi importante soit-elle, n’est pas une norme. Elle profite d’ailleurs du fait que, dès leur plus jeune âge, des enfants ont été encouragés à la lecture par la fréquentation d’une bibliothèque scolaire proposant de nombreux livres illustrés.

La publication électronique est un moyen extraordinaire pour diffuser des connaissances. C’est pourquoi la publication scientifique, en particulier sous forme d’articles, tend à passer au tout-électronique. Mais ce passage représente un énorme défi pour les bibliothèques patrimoniales, car les contenus électroniques sont extrêmement volatils de par leur nature et bien plus difficiles à pérenniser que les imprimés. Le digital black hole nous guette. Et le numérique a aussi des points faibles: par exemple, sa visibilité dépend de la qualité du référencement, et celui des moteurs de recherche peut être biaisé. Tout le savoir est-il disponible sur Internet? Loin s’en faut.

(...)

Lire le texte en entier