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Barthes pensif

Barthes pensif

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"Jamais un philosophe ne fut mon guide", écrivait Roland Barthes. S'il ne fut jamais guidé par un philosophe c'est d'abord parce que Barthes a opposé à la philosophie une pratique particulière de la pensée, un rapport singulier aux concepts, à leur sérieux et à leur durée, à leur incarnation et à leur « couleur ». Mais c'est aussi qu'il a voulu emprunter à trop de doctrines « un peu de leur projet et un peu de leur langage » pour n'en élire qu'une seule. Un colloque organisé les 28 et 29 mars à l'ENS explorera ce pluriel: Barthes sceptique, anti-humaniste, phénoménologue, moraliste ; ou encore : Barthes et Marx, Derrida après Barthes, Barthes et Lacan, les quatre ou cinq Sartre de Barthes… Suivant l'exemple de J.-C. Milner, qui a observé « le pas » que Barthes avait fait vers la philosophie et à l'intérieur de celle-ci, il s'agit de rendre une pensée à la pluralité de ses vies possibles, et éclairer un moment complexe de la culture philosophique française. À lire également dans notre Atelier de théorie littéraire, un article de M. Macé consacré à l'expérience esthétique selon Barthes.