Collectif
Nouvelle parution
Balzac et le politique, Marie-Eve Thérenty et Boris Lyon-Caen (dir.)

Balzac et le politique, Marie-Eve Thérenty et Boris Lyon-Caen (dir.)

Publié le par Marielle Macé

Balzac et le politique

Paris, Christina Pirot éd., 26 €

sous la direction de Marie-Eve Thérenty et Boris Lyon-Caen

Cet ouvrage fait suite au colloque du même nom organisé en mai 2006: http://calenda.revues.org/nouvelle6855.html

Argumentaire:

La pensée politique de Balzac intimide. Sa complexité, mise en évidence par les travaux de Georg Lukács, de Pierre Barbéris et de Bernard Guyon en fait un point aveugle, refoulé peut-être, des études balzaciennes actuelles. Quoi de plus dissemblable, apparemment, que le Balzac des années 1820, des années 1830 et des années 1840 ? Marquée par des sympathies libérales et saint-simoniennes autant que par un légitimisme intransigeant, l'évolution du romancier n'est-elle pas jalonnée de revirements et truffée de tensions, de prises de position multiples et protéiformes, parfois surprenantes et contradictoires ? Sa saisie même de la chose « politique » ne pose-t-elle pas problème, tant la vision du monde qui la sous-tend se veut totalisante ?

Telle qu'elle se manifeste sous la monarchie de Juillet et dans La Comédie humaine, la politique balzacienne est, exemplairement, celle d'un auteur « pluriel » (N. Mozet). La raison en est sans doute qu'elle ne repose pas toujours et pas seulement sur des concepts intangibles et désincarnés. En mouvement perpétuel, cette politique est habitée – peuplée de personnages, tissée de motifs, constituée d'idiomes. Elle configure, selon ses lieux et ses moments d'émission, selon ses dispositifs d'énonciation, autant de scènes idéologiques déterminées.

Prière d'insérer:

Balzac est le sismographe d'une époque - la monarchie de juillet - où s'invente la politique moderne.
Cet ouvrage montre comment son diagnostic, celui d'un homme d'ordreautant que d'un "révolutionnaire malgré lui" (Hugo), s'incarne et semodule au contact de la fiction. La Comédie humaine enregistre unecrise de la raison politique - dans des figures, des drames, desidiomes aussi saisissants qu'inventifs. De cette crise sort tout armée,sous la plume de notre "Napoléon des Lettres", une véritablepolitisation des moeurs en même temps qu'une nouvelle poétique du roman.
L'ensemble de ces chapitres s'efforce de faire le tour des textesbalzaciens - romans, essais ou correspondances, les plus investis parle discours politique balzacien, comme Le Médecin de campagne ou LeCuré de village, Z. Marcas, Sur Catherine de Médicis, Le Députéd'Arcis, L'Envers de l'histoire contemporaine, etc.