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Bad literature / La mauvaise littérature

Bad literature / La mauvaise littérature

Publié le par Emilien Sermier (Source : Catherine Chiabaut)

Bad Literature
A Graduate Student Conference Hosted by the Yale University Department of French
January 31 – February 1, 2014

(la version française suit)


“I have known people who have actually read all, or almost all, the guaranteed Hundred Best Books. God save us from reading nothing but the best.” (Robertson Davies)


        “What should we read?” As students and scholars of literature, we are expected to answer this question. There are of course the (relatively) obvious answers: works of the canon, whose aesthetic, moral, political, or even historical merits have been established, at least for the time being. These are the “good” books. And then, there is everything else. The guilty pleasures. The unfortunate literary experiments. The popular bestsellers, often opposed – but by whom, how and why? – to aesthetically-valued works of literature. Personal favorites, too, that one often cannot defend on higher grounds than those of sentiment. There are also the subversive books – the libertine novels, the politically contentious or philosophically problematic ones – those that get banned or censored. Whether with respect to aesthetic, political, social, or moral norms, these are the “bad” books, those that shouldn’t be read – even though they are, often more so than the good ones.


         Or shouldn’t they – be read, be studied? Yale’s 2014 French Graduate student conference will be devoted to addressing this central question. While it is true that there always seems to be at least a norm against which we measure books, it is also true that norms change – but how? And why? What is the relationship between good and bad literature? Is there something that can be learned – by writers, critics, or casual readers – from works of allegedly questionable aesthetic and literary qualities? Is there an enjoyment of the text that is inextricable to the idea of it being “bad”? What can contentious or criticized books tell us about their modes of production and of reception? These are only a few of the questions we hope will arise from bringing to the fore forgotten, discarded, vilified, ridiculed, and sometimes eventually rehabilitated works of literature.

Possible topics include but are not limited to:
                  

  • Works of literature whose aesthetic assessment has changed over time
  • Works of literature considered to be politically or morally dangerous
  • Unknown works by revered authors
  • The literary tastes of fictional characters: the representation of reading and its value
  • Canon formation, the reception of canonical works
  • Erotic or Harlequin novels
  • Forgotten bestsellers, forgotten genres
  • Popular literature, popular genres
  • Theories of aesthetics
  • The creation of literary norms
  • Banned books and censorship
  • Subversive literature
  • The libertine novel
  • The influence of “bad” literature on respected works
  • Reading and pleasure
  • Allegedly failed works
  • The influence of gender, sexuality, and identity politics on the reception of works of literature.
  • The relationship between literature, reading practices, and school (or the university)

We invite submissions for papers focusing on French and Francophone works of literature and film. Presentations may be in French or English and should not exceed fifteen minutes.

Please send abstracts of 250 words by email to yalefrenchgradconference2014@gmail.com by November 1, 2013. Proposals should include your paper title, name, contact information, and institutional/departmental affiliation.

 

 

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La mauvaise littérature
Conférence organisée par les étudiants de cycle supérieur du département de français de l'Université Yale
Du 31 janvier au 1e février 2014

«I have known people who have actually read all, or almost all, the guaranteed Hundred Best Books. God save us from reading nothing but the best.» (Robertson Davies)

          « Quels sont les livres à lire ? » - question épineuse à laquelle peu d’étudiants de lettres échapperont dans leur vie. Ceci dit, les réponses classiques, prudentes, ne manquent pas : suffit de nommer une quelconque œuvre canonique, dont les mérites esthétiques, moraux, politiques ou historiques ont été établis – mais comment et à quel point, voilà une toute autre question. Ces livres, ce sont les « bons » livres. Il y en a néanmoins une myriade d’autres qui échappent à ce genre de réponse. Les plaisirs coupables. Les expériences littéraires malencontreuses. Les succès de librairie, souvent dénigrés au profit de ces chefs d’œuvres littéraires aux vertus esthétiques prétendument indéniables. Il y a aussi de ces livres aimés pour des raisons qui ne semblent pas dépasser l’affection pure et simple. Puis viennent les livres séditieux – les romans libertins, ceux qui provoquent des révolutions ou alimentent de dangereux débats philosophiques –, ceux qui tombent sous le couperet de la censure. Que ce soit en fonction d’une norme esthétique, politique, sociale ou encore éthique, ceux-là sont tous de « mauvais » livres, des livres à ne pas lire – même s’ils le sont, souvent plus et plus volontiers que leurs honorables et honorées contreparties.

           Or, est-il vrai que nous ne devrions pas les lire, les étudier ? C’est à cette question que sera dédiée la conférence organisée cette année par les étudiants de cycle supérieur du département de français de l’Université Yale. Même en acceptant l’idée qu’il nous faille toujours au moins une norme en vertu de laquelle évaluer la valeur d’une œuvre littéraire, il faut aussi reconnaître que les normes changent et varient – mais comment ? Et pourquoi ? Quels sont les rapports entre bonne et mauvaise littérature ? Y a-t-il quelque chose qu’un écrivain, qu’un lecteur, qu’un critique puisse tirer d’un livre aux qualités littéraires contestées ? Y a-t-il un plaisir du texte inextricablement lié à l’idée que ce dernier soit « mauvais » ? Que peuvent nous apprendre les livres critiqués ou subversifs à propos de leur mode de production et de consommation ? Voilà seulement quelques-unes des questions que nous espérons voir émerger durant les quelques jours que nous dédierons à l’étude de livres oubliés, rejetés, censurés, ridiculisés et parfois heureusement réhabilités.

Parmi les sujets possibles, on trouve entre autres :

  • L’évolution de la réception et de la valeur attribuée à une certaine œuvre littéraire
  • Les œuvres littéraires considérées dangereuses, que ce soit d’un point de vue politique ou moral
  • Les œuvres méconnues ou oubliées d’auteurs canoniques
  • La représentation littéraire de la lecture, de ses normes et de sa valeur (question des goûts et habitudes de lecture de personnages littéraires)
  • L’invention du canon, la réception d’œuvres canoniques
  • Les livres Harlequin, érotiques ou pornographiques
  • Les bestsellers ou genres oubliés
  • L’esthétique, la théorie littéraire
  • La création des normes littéraires
  • La littérature subversive
  • Le roman libertin
  • L’influence de la « mauvaise » littérature sur la « bonne »
  • La lecture et le plaisir
  • Les soi-disant livres « ratés »
  • L’influence des identités sexuelles, culturelles, ethniques ou autres sur la réception d’œuvres littéraires
  • La relation entre la littérature, la lecture et le milieu scolaire ou académique

 

Les propositions de communication peuvent être écrites en français ou en anglais, ne devraient pas dépasser 250 mots et devraient traiter, au moins dans une perspective comparatiste, d’œuvres littéraires et cinématographiques françaises ou francophones. Elles doivent être envoyées à yalefrenchgradconference2014@gmail.com d'ici le 1e novembre 2013 et doivent contenir le titre de la présentation, le nom, l'adresse électronique et le département de leur auteur.