Questions de société
B. Cazals :

B. Cazals : "Je suis prof et je désobéis" (entretien).

Publié le par Marc Escola

Sur le site cafepedagogique.net, un entretien avec B. Casals à l'occasion de la sortie de son livre Je suis prof. et je désobéis.

Par François Jarraud

Enpubliant aux éditions Indigènes un court ouvrage qui explique soncombat, Bastien Cazals affirme ses convictions sur une destruction del'école publique. Il répond aux questions du Café.

"Ensept années de "réformes de l'enseignement primaire; tout ce en quoi jecroyais est mis à mal". C'est un jugement très dur qui est porté surles mesures Darcos. Avez vous vraiment l'impression d'une rupture ?

Ouic'est un jugement très dur, mais pas uniquement contre les mesuresDarcos puisque, sur sept années, plusieurs ministres se sont succédés.

Il est vrai que, depuis 2 ans, j'ai l'impression d'une rupture : lesréformes s'enchaînent dans la précipitation, sans concertation, sansl'adhésion des professionnels et sans véritable information desparents. Des exemples : les nouveaux programmes et les nouvellesévaluations, la nouvelle semaine scolaire et l'aide personnalisée, leSMA et la négociation préalable au droit de grève. A venir : les EPEP,les jardins d'éveil, l'agence nationale du remplacement, la formationinitiale (IUFM)...

D'ailleurs,c'est peut-être à cause de cette accélération du rythme et de cetteabsence de dialogue que la cohérence du projet gouvernemental m'estapparue au grand jour !

Vousdites aussi qu'il y a une "grande cohérence" dans ces mesures. Unecohérence budgétaire ou distinguez vous un complot contre l'Ecole ?

Oui,ces réformes sont d'une très grande cohérence. Le poids des impératifsbudgétaires sur la gestion de ce ministère n'est plus discuté parpersonne. Mais cette logique ne date pas d'aujourd'hui (même si larécente RGPP en accroît la pression). Sauf que, jusqu'à présent, lesconséquences en étaient moins visibles (car on diminuait les effectifsen coulisses : administration, santé et social, remplaçants) ; on peutdire que c'était le plus facile. Maintenant il faut réduire encore plusle nombre de postes sans trop toucher au nombre d'enfants par classe...D'où les réformes qui permettront de diminuer les enseignantsspécialisés (nouvelle semaine scolaire et aide personnalisée), lesenseignants de maternelle (jardins d'éveil et structures multi-accueil)et celles qui feront définitivement disparaître les titulairesremplaçants (agence nationale du remplacement) et les professeursstagiaires (IUFM) !

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