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Au sens figuré : esthésie et bande dessinée

Au sens figuré : esthésie et bande dessinée

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Colloque sur la recherche en arts séquentiels)

 

Le 30 mai 2013 sera présentée, dans le cadre de la deuxième édition du Festival de la bande dessinée de Montréal, la première édition du CRAS, ou Colloque sur la recherche en arts séquentiels. Intitulé Au sens figuré : esthésie et bande dessinée, ce colloque portera sur les rapports qu’entretient la bande dessinée avec la vue, l’ouïe, le toucher, l’odorat et le goût. Dans leurs communications, les chercheurs, créateurs et autres passionnés de bande dessinée auxquels s’adresse cet appel à communication s’intéresseront à un ou plusieurs de ces sens dans des corpus pouvant aller d’une case seule aux oeuvres complètes d’un bédéiste, aux oeuvres de plusieurs bédéistes, voire à ces oeuvres et à celles, par exemple, de musiciens, de cinéastes ou d’écrivains. Les participants qui souhaiteraient s’intéresser à un corpus essentiellement québécois sont encouragés à le faire. Voici, pour chacun des cinq sens, quelques pistes de réflexion :

 

La vue

Certains exercices formels suggèrent de nouveaux points de vue sur la bande dessinée, par exemple, l’éclatement des cases et de l’unité stylistique dans Asterios Polyp de David Mazzuchelli, ou la multiplication des cases et des trajets de lecture dans Jimmy Corrigan, the Smartest Kid on Earth de Chris Ware. Dans TNT en Amérique, Jochen Gerner recouvre partiellement les planches de Tintin en Amérique de Hergé et de manière à ne laisser voir que leur violence. On pourrait ainsi poser la question de l’aveuglement dans la bande dessinée, celle du hors champ, des marges, etc.

 

L'ouïe

On pourrait s’intéresser aux onomatopées et aux autres représentations graphiques du son; étudier, notamment, par quels moyens la bande dessinée dite « muette » donne pourtant quelque chose à entendre elle aussi. De quelle manière le son participe-t-il à l’ambiance d’une bande dessinée? On pourrait aussi se pencher sur la manière dont la musique en bande dessinée est thématisée (Air Guitar, Le Quellec et Romain Ronzeau), théorisée (Le quart de millimètre, Zviane), voire indiquée explicitement comme trame sonore de la narration (Fugue, Pascal Blanchet).

 

Le toucher

L’expérience n’est pas la même, selon qu’on lit une bande dessinée papier ou un web comic, un strip dans un journal ou une planche dans un livre luxueux. Devoir ou non tourner les pages y est-il pour quelque chose? Qu’en est-il du poids d’un album? Dans un tout autre ordre d’idées, on pourrait étudier l’érotisme dans les pratiques de George Pichard, Bruce Morgan ou Guido Crépax : un bédéphile un peu coquin pourrait même s’intéresser à la masturbation et à la manière dont elle rythme la lecture. On pourrait également se pencher sur la thématisation de la violence physique, ou sur le dégoût et la répulsion qu’expriment, par exemple, les personnages dans Black Hole de Charles Burns.

 

L'odorat

À quel escient les odeurs sont-elles convoquées dans la bande dessinée? Permettent-elles d’installer une atmosphère? Quelle est leur fonction narrative? Pour répondre à ces questions, on pourrait étudier le rôle de l’odorat dans les récits de voyage (Chronique de Jérusalem, Guy Delisle), ou dans des bandes dessinées qui ont abondamment fait usage des odeurs, au point d’être qualifiées d’« olfactives » (Charlie Schlingo).

 

Le goût

Il y aurait lieu de s’interroger sur la prolifération de livres de recettes en bande dessinée, qui mettent en scène, tantôt des personnages originaux, tantôt Garfield ou les superhéros de Marvel. Comment expliquer l’hybridation du neuvième art avec une littérature le plus souvent considérée comme « pratique »? On pourrait également s’intéresser aux rencontres que permet la nourriture dans certains récits « gourmands », comme En cuisine avec Alain Passar de Christophe Blain ou Les années douces de Jiro Taniguchi.

 

***

 

Pour participer, vous devez envoyer vos propositions de communications d’ici au 11 février 2013 à l’adresse suivante : colloqueras@gmail.com.

 

En trois cents mots environ, vous présenterez brièvement l’objet de votre communication et les hypothèses que vous souhaitez vérifier. Vous devez également soumettre un titre provisoire et une courte présentation biobibliographique.

 

Chaque participant disposera de vingt minutes pour présenter sa communication et de dix minutes pour répondre à des questions. Les contributions pourront être présentées en français, ou en anglais.

 

Votre proposition sera soumise anonymement à un comité de sélection, qui l’évaluera en fonction des critères suivants : le respect de la thématique du colloque, le respect des modalités de soumission et la qualité de votre proposition relativement à la qualité des autres propositions reçues. Nous vous transmettrons la décision du comité dans les plus brefs délais.

 

Le colloque aura lieu à Montréal; le lieu exact reste à déterminer.

 

Avec votre collaboration, les actes du colloque seront ultérieurement publiés sur le site web du CRAS.

 

Pour obtenir d’autres informations, veuillez nous contacter au colloqueras@gmail.com ou consulter le site du CRAS au colloqueras.wordpress.com.