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Au plus près : des preuves et des épreuves (Saint-Étienne)

Au plus près : des preuves et des épreuves (Saint-Étienne)

Publié le par Marc Escola (Source : Université Jean Monnet, CIEREC)

Au plus près : des preuves et des épreuves.

Journée d’étude du laboratoire CIEREC

Université Jean-Monnet de Saint-Etienne

 

Date limite de dépôt des propositions : 25 février 2016

Cette journée d’étude propose d’analyser l’écart à l’œuvre lorsqu’il est question, dans la création, d’abolir les distances et d’opérer au plus près d’un modèle ou d’un référent. La notion de preuve soutient cette approche car la preuve est un signe qui, le plus souvent sur le mode iconique ou indiciel, se présente comme un témoin d’un contact et d’une réalité. Nous verrons que l’épreuve, qui dérive étymologiquement de la preuve, va chercher à répliquer, à démultiplier cette valeur (du point de vue de la production des images, l’épreuve est un tirage, un multiple, générée à partir d’une matrice). Mais les preuves attestent-elles d’une véritable proximité à l’égard de la réalité dont elles cherchent à témoigner ? Comment les épreuves dans leurs multiplicités et leurs écarts créent-elles d’autres regards et d’autres perspectives?

Dans le champ de l’image, la contraction des distances conduit à des visions rapprochées (optiques) produisant des contacts aveuglés (haptiques) et des perceptions dissemblantes, mais aussi des simulacres hyperréalistes. Des dispositifs de prises de formes, sur le mode de l’empreinte, opèrent « au plus près », par contiguïté ; des dispositifs de prises de vue (numérisation ultra haute définition, captures par drones…), cherchent, par exemple, à cartographier le monde pour mieux en rendre compte, « sans écart ». Pour cette étude, nous pourrions aussi nous interroger sur les avancées technologiques en photographie qui permettent aujourd’hui de produire des images d’une telle définition que l’œil ne serait plus en mesure de capter la précision de ces reproductions. En ce sens, les œuvres d’art elles-mêmes, via différents sites web, peuvent très facilement être dévisagées « à la loupe », dans une intimité hyperbolique.

Concernant une approche du volume, il serait intéressant de questionner les avancées de la 3D qui cherchent à développer de nouvelles procédures d’empreinte en se détachant de la preuve matricielle et en transformant les techniques du moulage et de l’estampage.

Comment pourraient se déployer des procédures d’élaboration visant à abolir les distances pour construire ou reconstruire une œuvre (dessiner à l’aveugle comme une machine à élaborer des simulacres, restaurer une œuvre d’art en cherchant à être au plus près de l’objet premier…) ?

Concernant les arts performatifs, nous serions amenés à interroger le désir actuel de produire dans les arts vivants et dans la performance des re-enactements impliquant les documents et les archives comme étant des preuves d’un geste passé.

Enfin, quelle serait la place du créateur comme du récepteur qui, dans une proximité aliénée, éprouveraient fascinés, l’au-delà de la distanciation, le débord de la scène, « l’obscène »?

Plusieurs axes de recherche qui s’élaborent sur des articulations dialectiques sont envisagés :

  • Proximité/distance ;
  • Original/réplique ;
  • Preuve/épreuve ;
  • Contiguïté/conformité ;
  • Reproduction/distanciation ;
  • Contact/vision ;
  • Révélation/aveuglement…

 

De manière transdisciplinaire, les réflexions, d’abords diversifiés, dialogueront autour de cette problématique de recherche commune: « au plus près ».

Cette journée d’étude éclairera les enjeux esthétiques des aspirations à la conformité, des désirs de contiguïté, et de la « tyrannie de la proximité » (G. Didi-Huberman, La peinture incarnée, 1985) dans la création contemporaine. Les distances sont-elles pour autant éconduites quand il s’agit d’être au plus juste ou de se tenir au plus près ?

Modalités : Les propositions de communications faisant apparaître le titre et l’approche esquissée (une page détaillée), ainsi qu’une courte notice biographique, sont à faire parvenir à celine.cadaureille@univ-st-etienne.fr ou à anne.favier@univ-st-etienne.fr, avant le 25 février 2016.

 

Date de la journée d’étude : jeudi 2 juin 2016.

Lieu : Université Jean-Monnet, Saint-Etienne, site Denis Papin.