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Au croisement des pratiques et des représentations : regards sur le crédit dans la France du XIXe siècle

Au croisement des pratiques et des représentations : regards sur le crédit dans la France du XIXe siècle

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Christophe Reffait)

Au croisement des pratiques et des représentations : regards sur le crédit dans la France du XIXe siècle

Journée d'étude organisée par Paris 1 (ISOR/ Centre de recherches en histoire du XIXe siècle)

Mercredi 14 novembre 2012, salle 1_ Centre Panthéon

 

L'histoire du crédit au XIXe siècle a longtemps été limitée à une approche purement économique et institutionnelle, celle du récit d'une modernisation, de la création et du fonctionnement des établissements de crédit. Mais cette histoire ne peut se réduire au passage d'une relation de crédit interpersonnelle à une relation impersonnelle encadrée par les procédures et les institutions de financement.

Au détour de ses recherches, l'historien rencontre en permanence les pratiques de crédit. Dans les archives judiciaires ou notariales, dans les autobiographies ouvrières, le crédit et les dettes sont omniprésents. Pourtant, malgré les travaux de quelques chercheurs, la diversité des pratiques et la complexité des représentations du crédit et de l'endettement restent largement à explorer.

Parce qu'il touche au fonctionnement interne des sociétés, parce qu'il a depuis les temps les plus anciens une composante morale et religieuse _ les premières évocations du Pater Noster dans les Evangiles de Matthieu et de Luc font ainsi référence aux dettes et aux débiteurs _ le crédit n'est ni un phénomène purement économique ni un outil financier neutre. Fait social et culturel complexe, il doit être analysé dans toutes ses facettes.

Les historiens modernistes ont ainsi fait du crédit et de la dette un observatoire privilégié des sociétés des Temps modernes et ont mis en évidence l’encastrement du crédit dans la trame des relations sociales. Outre-Manche, l'accent a été mis sur la dimension culturelle du crédit, et les spécialistes de la littérature ont par ailleurs bien montré que le crédit et la dette sont au coeur de nombreuses oeuvres, notamment romanesques, du XIXe siècle.

L'objectif de cette journée d'étude pluridisciplinaire est donc de s'intéresser au crédit dans une perspective sociale et culturelle, d'examiner la réalité vécue et perçue du crédit et de la dette. Il s'agira de mettre au jour les représentations et l'imaginaire du crédit dans la France du XIXe siècle. 

Plusieurs directions de recherche sont possibles.

A partir des mots, ou des images qui mettent en scène les moments du crédit, s'interroger sur les discours produits et véhiculés dans les écrits économiques, les discours politiques, la presse, la littérature ; analyser les usages, techniques ou métaphoriques, des termes (crédit, dette, créancier, débiteur, usurier...), faire surgir les représentations économiques et sociales, voire idéologiques, qui les sous-tendent.

Partir des pratiques et usages du crédit (escompte, avances, « ardoises », prêt sur gages …) ou de ses différentes déclinaisons (public, mutuel, populaire, commercial, hypothécaire...) pour mettre en évidence la ou les « cultures du crédit » sous-jacentes.

On pourra chercher des évolutions sur une longue période ou au contraire choisir des années où la question du crédit est au premier plan. L'accent sera mis dans tous les cas moins sur les formes et  pratiques du crédit que sur leurs liens et leur articulation avec les représentations et les imaginaires qu'elles véhiculent.

Les propositions de communication (une page maximum) devront être envoyées à l'adresse journeecredit.nov12@gmail.com pour le 2 mai 2012.

Comité scientifique : Laurent Bihl, Philippe Boutry, Laurence Fontaine, Elisabeth Jolivet-Roche, Alexandre Péraud, Isabelle Rabault-Mazières, Christophe Reffait.

Organisation : Elisabeth Jolivet-Roche (elisabeth.jolivet@univ-paris1.fr), Isabelle Rabault-Mazières (Isabelle.Rabault@univ-paris1.fr)