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Attendre à rebours : de contes en comptes à rebours

Attendre à rebours : de contes en comptes à rebours

Publié le par Natalie Maroun (Source : Nathalie Besse)

 

 

JOURNÉES D’ÉTUDE SUR L’ATTENTE

«  ATTENDRE À REBOURS : DE CONTES EN COMPTES À REBOURS »

 

 

 

Vendredi 16 et samedi 17 novembre 2012

 

Organisées par Nathalie Besse (Université de Strasbourg)

et Raúl Caplán (Université d’Angers)

 

 

 

 

 

Le C.H.E.R. (Culture et Histoire dans l’Espace Roman) organise deux journées d’étude sur le compte à rebours dans le cadre d’un projet de recherche pluriannuel et pluridisciplinaire (littératures, arts, sciences humaines…) sur l’attente qui inclut plusieurs journées d’étude et un colloque sur différents sites : l’Université de Strasbourg, l’Université de Metz, l’Université d’Angers, l’Université de Rouen.

Le descriptif du projet global est accessible sur le site du C.H.E.R. :

http://cher.unistra.fr/index.php?id=6534#c27452

 

Attente : « action de demeurer en un lieu jusqu’à ce que quelqu’un ou quelque chose arrive ; action de compter sur quelque chose ou quelqu’un », avec tout ce que cela implique de prévisions, d’espoir ou d’appréhension, car si l’on peut être dans l’attente ou la tromper, autrui peut répondre à notre attente ou la décevoir.

Ainsi, l’être en proie aux émotions de l’attente, exacerbées dans le contexte du compte à rebours, connaît-il le plus souvent une attente angoissée et fébrile, sinon désespérée, ou irritante lorsqu’elle n’est pas exaspérante, ou encore résignée, rarement sereine quoi qu’il en soit, lors même qu’elle est attente exaltante d’une victoire.

Le compte à rebours suppose en effet l’attente d’un moment fatidique, où “toutˮ semble se jouer : qu’il s’agisse d’une condamnation à mort ou de quelque grand événement individuel ou historique que ce soit — triomphe ou défaite —, il peut s’avérer vital ou essentiel pour celui qui attend, et mettre en cause l’existence même. À l’inverse, quelle vie qui ne soit en elle-même un inexorable compte à rebours ?

Sorte d’entre-deux — puisqu’il s’étire entre deux instants —  temps à l’intérieur du temps pour ainsi dire, le temps du compte à rebours paraît redoublé, ou intensifié dans la mesure où l’on en a une conscience plus aiguë, où on le sent s’écouler irrémédiablement. Temps compté, décompté, fragmenté : non-temps ? Ou au contraire temps “en surplusˮ — puisque plus “investiˮ ou ressenti par celui qui connaît le compte à rebours ? Temps renversé, inversé, rappelant le sablier, et en ce sens temps contraire ou adverse dans des circonstances qui bien souvent ne le sont pas moins ?

Le compte à rebours amène nécessairement à penser le rapport au temps, notamment au futur, l’attente ayant à voir avec la projection, mais également au passé, l’attente ravivant parfois la mémoire. Aussi bien, l’attente permettant de faire l’expérience de “la mémoire d’une vieˮ, c’est la vie elle-même qui paraît avancer à rebours dans cette fraction de temps saturée d’attente : faut-il parler d’une existence à rebours ? Comme une régression ? Ou au contraire une relecture du passé pour mieux appréhender l’avenir ?

Le compte à rebours invite donc également à penser le rapport à soi ; le narrateur de l’oeuvre de Victor Hugo, Le dernier jour d’un condamné, affirme d’ailleurs : « À présent ils devraient venir ; je ne tiens plus à rien, la dernière fibre de mon coeur est brisée. Je suis bon pour ce qu’ils vont faire ». Petite mort de la personne dans le compte à rebours, déshumanisation d’un sujet devenant objet de l’autre, lorsque se pose le problème de la liberté ou du pouvoir d’autrui sur la vie. On l’aura compris, il conviendra enfin de penser, dans le même sillage, le rapport au monde : « maintenant je distinguais clairement comme une clôture entre le monde et moi », peut-on lire dans le même ouvrage.

Si le philosophe Nicolas Grimaldi, qui s’est amplement interrogé sur l’attente, a pu écrire : « Au plus intérieur, au plus secret de nous-mêmes, l’avenir est un vide que nous nous efforçons en vain de remplir à chaque instant. Car vivre c’est attendre », on se demandera : attendre, dans le contexte du compte à rebours, c’est vivre quoi ? Vivre comment ? Être ou devenir qui ? Qu’est-ce qui “compteˮ au coeur de ce décompte ? « De contes en comptes à rebours » : vers une définition de l’essentiel ?

 

 

Les propositions de communication en français — d’une dizaine de lignes environ — seront adressées avant le 1er mai 2012 à Nathalie BESSE et Raúl CAPLÁN qui les transmettront aux membres du comité de lecture :

nat.besse@orange.fr

Raul.Caplan@univ-angers.fr

 

 

Veuillez joindre à votre résumé :

  • vos coordonnées postales et électroniques
  • l’établissement dans lequel vous enseignez ainsi que vos fonctions

 

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