Actualité
Appels à contributions
Arts de la scène et cinéma au prisme du développement durable (Paris)

Arts de la scène et cinéma au prisme du développement durable (Paris)

Publié le par Romain Bionda (Source : Aurélie Mouton-Rezzouk)

Arts de la scène et cinéma au prisme du développement durable

COLLOQUE INTERNATIONAL

Universités Lumière Lyon 2, Sorbonne Nouvelle Paris 3, Bourgogne Franche-Comté - ESC Dijon-CEREN
Paris (Théâtre de la Cité Internationale) - 8 au 10 mars 2017

Envoi des propositions de communication (titre et résumé de 3000 signes environ, courte bio- bibliographie) ou de témoignages avant le 5 octobre 2016 au comité d’organisation (colloquetci032017@gmail.com). Notification des acceptations le 15 novembre 2016.

 

Appel à communication

La transposition, dans le champ des pratiques culturelles et artistiques, des notions de « soutenabilité » et de « développement durable » signale de nouveaux points d’attention et de préoccupation. Elle souligne l’émergence d’un paradigme à la fois économique, politique, esthétique et philosophique, mais prête à discussion, et mérite que l’on s’y arrête.

Cette transposition prend racine dans un processus de sédimentation des discours de justification des dépenses culturelles publiques depuis les années 1950 (Menger 2011). Le paradigme dominant de l’acculturation artistique de la population (y compris des néophytes) au contact de l’excellence de l’offre était encore dominant au tournant des années 1960 (Throsby et Withers, 1979 ; Urfalino, 1996). Le référentiel de la démocratisation culturelle a été ensuite contesté pour son manque d’efficacité dans la réduction des inégalités sociodémographiques des publics (Bourdieu et Darbel, 1966 ; Baumol, Bowen, 1966).

Parallèlement, un deuxième idéal de démocratie culturelle a cherché à mieux légitimer la diversification du soutien des collectivités publiques à des activités culturelles au-delà du périmètre des arts savants, en résonance avec une vision anthropologique de la diversité des cultures. Il s'agissait d'accorder une reconnaissance esthétique à d'autres pratiques artistiques (comme les arts de la rue, le cirque, les danses urbaines, les spectacles des amateurs, etc.). Le paradigme du développement culturel, orienté par les valeurs de la démocratie culturelle, est entré en relation avec l’attention internationale accrue portée aux conditions d’un développement durable, depuis le rapport Brundtland (1987) jusqu’aux Déclarations de l’Unesco sur la diversité culturelle (2001, 2005), la fondation de l’Union des Cités et Gouvernements Locaux pour le développement culturel (Agenda 21 de la culture) et la Déclaration de Fribourg sur les Droits Culturels (2007).

Enfin, la doctrine d’action des « industries créatives », diffusée à partir du milieu des années 1990, a repris le thème du multiculturalisme en l’articulant avec une justification économique : le dynamisme des activités culturelles constitue un terreau de stimulation pour le développement d’innovations productives dans les autres secteurs économiques. Tout ceci, sans vraiment remettre en cause la distribution nationale des subventions publiques, fondée d’abord sur l’appréciation des mérites artistiques.

L’enjeu de ce colloque est de s’interroger sur le degré de pertinence des liens à établir entre arts de la scène, cinéma et développement durable, et sur les spécificités des pratiques se référant au registre du développement culturel durable. Ces liens peuvent être appréhendés selon trois perspectives (COST, 2015).

-  Les arts de la scène et le cinéma dans le développement durable. La culture peut être pensée comme un quatrième pilier du développement durable, en complément de ses piliers économique, social et environnemental, notamment par une volonté de reconnaître l’égale dignité des cultures (Hawkes, 2001 ; Lucas, 2010) ou d’accorder une valeur patrimoniale à des objets et pratiques culturelles locaux (Boltanski, Esquerre, 2014).

-  Les arts de la scène et le cinéma pour le développement durable. Ces productions artistiques pourraient contribuer aux trois vecteurs du développement durable : réduction de l’empreinte environnementale par toutes les parties prenantes dans la production et la diffusion des spectacles en stimulant des attitudes conformes à la norme ISO 20121 (Herry, 2014) ; renforcement de la cohésion sociale par les formes d’expression en harmonie avec la diversité culturelle de la population (Wallach, 2006 ; Goldbard, 2010 ; Throsby, 2010) ; retombées économiques positives, grâce à leurs effets sur l’attractivité territoriale et les innovations productives selon la perspective des « industries créatives ». Cette contribution peut être également pensée dans une perspective esthétique et/ou philosophique : certains artistes s’emparent de la question du développement durable comme d’un matériau thématique et dramatique, dont la scène est susceptible de devenir l’un des lieux d’élaboration et de réflexion, voire de transmission, dans une posture parfois militante.

-  Les arts de la scène et le cinéma par le développement durable. Cette tendance se manifeste par une recherche de liens plus solidaires dans les mondes de l’art, notamment : 1) dans la valorisation d’une mise en relation plus symétrique des artistes avec les non professionnels impliqués dans des créations artistiques (Urrutiaguer, 2014) ; 2) par l’activation des liens de solidarité inter et intra-organisationnelle dans un contexte récurrent de précarité économique, souvent occultée dans les visions œcuméniques d’une démocratie culturelle fédérative (Henry, 2015). Cette deuxième démarche prône la coopération et la mutualisation de ressources.

Plusieurs axes de réflexion peuvent être suggérés.

1. Conventions et doctrines d’action culturelle

Quelles sont les inflexions observées dans les différents pays pour les discours de justification des dépenses culturelles publiques, dans le sens d’une meilleure prise en considération de la diversité culturelle? Quels liens s’y tissent entre soutien à la diversité culturelle et développement durable? Dans quelle mesure les références à ce nouveau paradigme modifient-elles les priorités dans l’évaluation institutionnelle de la production artistique ?

L’analyse sociologique de la domination se fonde notamment sur la «grammaire de justification politique et morale » des différents « mondes » ou « cités » (Boltanski et Thévenot, 1991). Peut-on caractériser la « grammaire de justification politique et morale » d’un « monde du développement culturel durable » ? Quelles en seraient les frictions avec les logiques d’action et d’évaluation d’autres mondes, notamment le monde marchand ou le monde inspiré ?

2. La dynamique des démarches artistiques partagées

La recherche de relations plus symétriques entre artistes et non professionnels s’inscrit dans un idéal de créations partagées. Celles-ci peuvent prendre plusieurs formes, de l’insertion d’amateurs dans une distribution professionnelle à la recherche d’une distribution égalitaire des compétences artistiques et culturelles. En quoi cette dynamique relationnelle participe-t- elle du développement culturel durable ?

Quels sont les apports et les limites du processus d’écriture (ou de création) scénique ou cinématographique sur le développement personnel des participants ? Comment les équipes artistiques impliquées se positionnent-elles, entre la contribution attendue par les collectivités publiques à une meilleure intégration sociale et la contestation politique de l’ordre social ? Quel bilan tirer des résidences d’artistes en milieu scolaire qui se réfèrent à une démarche de co-construction égalitariste ? Quels sont les obstacles à la pérennisation de ces expériences ?

Quelles sont les initiatives prises pour associer les spectateurs à la production ou à la programmation (de spectacles ou de films) dans des cercles favorisant la réflexion collective ?

3. Solidarité et pérennité des équipes artistiques

Les démarches de création tournées vers le partage des compétences entre artistes et participants sont habituellement reconnues pour leur valeur ajoutée sociale et non pas esthétique. Les logiques d’évaluation marchande et institutionnelle sont la source d’une différenciation très inégalitaire des niveaux de réputation et de notoriété, en fonction de l’appréciation des qualités esthétiques des spectacles et des films. Cela constitue un obstacle à la pérennisation des équipes artistiques qui optent pour les idéaux du développement culturel durable. Comment ces équipes construisent-elles des modes de coopération solidaire pour renforcer la viabilité économique de leur démarche ?

Les bureaux de production (ou « d’accompagnement ») se sont développés dans le domaine du spectacle vivant. Une logique d’économie solidaire, mise en avant par certains d’entre eux, peut-elle renforcer la durabilité des équipes artistiques et administratives ?

Quelles sont les motivations instrumentales, idéologiques des acteurs des collaborations inter- organisationnelles telles que partages de ressources, de compétences, des risques entre artistes, équipes et/ou compagnies ? Quelles sont les conditions de leur réussite ? Quels éclairages peut nous apporter l’analyse de nouveaux modèles d’affaires au sein des entreprises culturelles ? (Spence et al., 2007 ; Sinapi, Juno-Delgado, 2015). Les débats sur les enjeux économiques, environnementaux, sociétaux d’un entrepreneuriat culturel durable renvoient à différents paradigmes dans le champ de l’entrepreneuriat (Dean et al., 2007 ; Sheperd et al., 2011).

4. Les festivals en arts de la scène et cinéma

L’Association européenne des festivals (EFA, 2015) attribue aux festivals trois fonctions majeures : la facilitation de la circulation internationale des artistes, le soutien aux innovations et l’entretien de la diversité culturelle sur le territoire d’implantation. Dans quelle mesure la

promotion de la diversité culturelle peut-elle affilier certains festivals au monde du développement culturel durable ?

Plusieurs axes peuvent être :

-  les initiatives prises pour réduire l’empreinte environnementale, courantes dans les festivals

musicaux ;

-  les rapports participatifs instaurés avec la population ;

-  le degré de prise en compte de la diversité culturelle dans la programmation ;

-  les partenariats avec les acteurs culturels du territoire local afin de déconcentrer

l’organisation ;

-  les relations de coopération avec les artistes programmés, notamment les moins réputés.

Bibliographie

Baumol W.J & W.G. Bowen, Performing Arts - The Economic Dilemma, MIT Press, Cambridge 1966.

Boltanski L.& L. Thévenot, Les économies de la grandeur, Paris, Gallimard, 1991.

Boltanski L. & A. Esquerre, « La “collection”, une forme neuve du capitalisme. La mise en valeur économique du passé et ses effets », Les temps modernes, 679, 2014, p. 5-63.

Bourdieu P.& A. Darbel, L’amour de l’art, Paris, Minuit, 1966.

Brundtland G.H,. Our Common Future: Report of the World Commission on Environment and Development, New York: UNO, 1987.

COST, Culture in, for, as Sustainable Development, Jyväskylä, Jyväskylä University Press, 2015.

Dean T.J. & J. S. McMullen, “Toward a theory of sustainable entrepreneurship: Reducing environmental degradation through entrepreneurial action”, Journal of Business Venturing, 22 (1), 2007, p. 50-76

European Festivals Association, Europe for festivals. Festivals for Europe. The guide 2015- 2016, Bruxelles, Lannoo Publishers, 2015.

Goldbard A., New creative community. The art of cultural development, Oakland, New Village Press, 2010, 1st edition 2006.

Hawkes J., The fourth pillar of sustainable development: Culture’s essential role in public planning, Melbourne, The Cultural Development Network, 2001.

Henry P., Un nouveau référentiel pour la culture ? Pour une économie coopérative de la diversité culturelle, Toulouse, L’attribut, 2014.

Herry J.-C., Le management responsable du spectacle. Comment intégrer les principes du développement durable à son activité, Paris, Irma, 2014.

Lucas J.-M., Culture et développement durable : il est temps d’organiser la palabre..., Paris, Irma, 2010.

Menger P., « Les politiques culturelles en Europe : modèles et évolutions » in Poirrier P. (ed.), Pour une histoire des politiques culturelles dans le monde. 1945-2011, Paris: La Documentation française, 2011, p. 276-287.

Nurse K., “Culture as the fourth pillar of sustainable development”, Small states: economic review and basic statistics, 11, 2006, p. 28-40

Sheperd D.A. & H. Patzelt, « “The New Field of Sustainable Entrepreneurship: Studying Entrepreneurial Action Linking ‘What Is to Be Sustained’ With ‘What Is to Be Developed’”, Entrepreneurship Theory and Practice, 35 (1), 2011, p. 137-163

Sinapi C. & E. Juno-Delgado, “Motivations for Establishing Cooperative Companies in the Performing Arts: A European Perspective”, In Kauhanen A. (ed.), Advances in the Economic Analysis of Participatory & Labor-Managed Firms, Emerald Group Publishing Limited, 2015, p. 63 – 107

Spence M., J. Ben Boubaker Gherib & V. Ondoua Biwolé, « Développement durable et PME: une étude exploratoire des déterminants de leur engagement », Revue internationale PME: Économie et gestion de la petite et moyenne entreprise, 20, (3-4), 2007, p. 17-42.

Throsby, The Economics of Cultural Policy, Cambridge: Cambridge University Press, 2010. Throsby C. & G.A. Withers, The Economics of Performing Arts, London, Edward Arnold Publisher, 1979.

Urfalino P., L'invention de la politique culturelle, Paris : Documentation Française, 1996.

Urrutiaguer D., Les mondes du théâtre. Désenchantement politique et économie des conventions, Paris : L’Harmattan, 2014.

Wallach, J.-C., La culture pour qui ? Essai sur les limites de la démocratisation culturelle, Toulouse : Editions de l’Attribut, 2006.

Les communications attendues

Deux types de contributions sont attendus. Les témoignages de professionnels ou d’amateurs sur leurs pratiques pourront faire l’objet d’échanges dans des tables rondes. Les communications des chercheurs devront articuler une réflexion théorique avec des données de terrain qualitatives et/ou quantitatives, notamment des études de cas.

Ces communications pourront s’appuyer sur les apports des diverses disciplines scientifiques : anthropologie, économie, esthétique, ethnologie, histoire, philosophie, sciences de l’information et de la communication, sciences du management, sociologie, sciences politiques. Le champ artistique couvert par le colloque concerne l’ensemble des domaines du spectacle vivant (théâtre, danse, musique, arts de la marionnette, du cirque, du conte, performances, interdisciplinarité) et le cinéma.

Les propositions de témoignages de professionnels ou d’amateurs doivent être assorties d’un document ou d’un lien permettant de s’informer sur l’expérience décrite.

Les communications seront proposées en français ou en anglais. Si la communication se fait en français, un support de présentation (ppt, etc.) en anglais sera apprécié (et inversement).

Certaines contributions sélectionnées par le comité scientifique pourront faire l’objet d’une publication.

Les propositions de communication (titre et résumé de 3000 signes environ, courte bio- bibliographie) ou de témoignages doivent être envoyées avant le 5 octobre 2016 au comité d’organisation (colloquetci032017@gmail.com).
Notification des acceptations le 15 novembre 2016.

Comité d’organisation :

Daniel Urrutiaguer, professeur en arts de la scène, directeur adjoint de l’EA Passages XX- XXI, Université Lumière Lyon 2

Christine Sinapi, professeur de finance, coordinatrice scientifique de l'équipe de recherche en Management culturel (MECIC), Groupe ESC Dijon

Aurélie Mouton-Rezzouk, maîtresse de conférences en études théâtrales, EA Institut de Recherche en Etudes Théâtrales (IRET), Université Sorbonne Nouvelle Paris 3

Comité scientifique :

Rachel Brahy, maîtresse de conférences, coordinatrice scientifique de la maison des sciences de l’homme, Université de Liège

Sylvie Chalaye, professeure en études théâtrales, EA IRET, Paris 3

Laurent Creton, professeur en études cinématographiques, EA Institut de Recherche en Cinéma et Audiovisuel (IRCAV), Paris 3

Véronique Corinus, maîtresse de conférences en littératures comparées et francophones, EA Passages XX-XXI, Lyon 2

Nadine Decourt, chercheuse en anthropologie des contes, maîtresse de conférences HDR retraitée, EA Passages XX-XXI, Lyon 2

Jacques Gerstenkorn, professeur en études cinématographiques, EA Passages XX-XXI, Lyon 2

Kira Kitsopanidou, maîtresse de conférences en études cinématographiques, EA IRCAV, Paris 3

Bérénice Hamidi-Kim, maîtresse de conférences en études théâtrales, Institut universitaire de France, directrice de Passages XX-XXI, Lyon 2

Philippe Henry, chercheur en socio-économie, maître de conférences HDR retraité

Aurélie Mouton-Rezzouk, maîtresse de conférences en études théâtrales, EA IRET, Paris 3 Olivier Neveux, professeur en études théâtrales, EA Passages XX-XXI, Lyon 2

Maria Lucia de Souza Barros Pupo, professeure en études théâtrales, Conselho Nacional de Pesquisas Tecnológicas, Universidad de São Paulo

Jaime Ruiz-Gutiérez, professeur associé en gestion culturelle, Universidad de los Andes, Faculté d’Administration, Bogotá

Milena Dragićević Šešic, chaire de l’Unesco en politique culturelle et management (interculturalité et médiation dans les Balkans), Université des Arts de Belgrade

Christine Sinapi, professeur de finance, coordinatrice scientifique du MECIC, Groupe ESC Dijon

Daniel Urrutiaguer, professeur en arts de la scène, directeur adjoint de l’EA Passages XX- XXI, Lyon 2

Emmanuel Wallon, professeur de sociologie politique, EA Histoire des arts et des représentations, Paris 10

 

The Performing Arts and the Film Industry through Sustainable Development

INTERNATIONAL CONFERENCE

Universités Lumière Lyon 2, Sorbonne Nouvelle Paris 3, Bourgogne Franche-Comté - ESC Dijon-CEREN
Paris (Théâtre de la Cité Internationale) - 8th-10th of March 2017

Call for papers

The recent introduction of the notions of "sustainability" and "sustainable development" into fields of cultural and artistic practice is a phenomenon that demands our attention. The interest in sustainability signals the emergence of a new paradigm--at once economic/political and aesthetic/philosophical-- a paradigm that is worth examining and developing more thoroughly.

The roots of such a new paradigm of "sustainable culture" can be found in the many discourses justifying public funding for culture that have accumulated and cross-pollinated ever since the 1950s (Menger 2011). The dominant paradigm during the 1960s suggested that the general population (including neophytes) could receive aesthetic acculturation through direct exposure to what was deemed to be the most excellent, aesthetically "high brow" offerings (Throsby and Withers, 1979; Urfalino, 1996). This paradigm of cultural democratization was then contested, due to its failure to effectively reduce the sociodemographic inequalities of the different populations targeted (Bourdieu et Darbel, 1966; Baumol, Bowen, 1966).

At the same time, an alternative ideal of cultural democracy sought to legitimize the diversification of funding by public organizations of cultural activities that went outside the parameters of "high" culture. This paradigm was informed by an anthropological, relativist vision of cultures as diverse, each possessing its own aesthetic values. Cultural organizations accorded artistic recognition to alternative forms of expression (such as the work of amateurs, of street art, circus, urban dance, and so on). The cultural democracy- oriented paradigm interacted with a growing international interest in the conditions of sustainable development, from Brundlant report (1987) to the Unesco Declaration on cultural diversity (2001, 2005), the foundation of United Cities and Local Governments for cultural development (Agenda 21 for culture), and Fribourg Declaration on Cultural Rights (2007).

Finally, there emerged a third paradigm, the doctrine of the "creative industries," circulated from the 1990s on. This paradigm sought to marry multiculturalism (the recognition of the cultural value of "minority arts") with an economic impetus: the dynamism of cultural activity was seen to constitute a motor of economic development, stimulating numerous profitable innovations in the other economic sectors. None of these paradigms shifts, however, has questioned the fundamental manner in which public funds are distributed nationally according to what is deemed to be artistic merit.

The goal of this conference is to interrogate the links that have been established between the performance arts, cinema, and sustainable development. To what extent are the notions of sustainability and sustainable development relevant for analysing artistic and cultural practices?

Following COST typology (2015), the links between performing arts, the film industry and sustainable development can be discussed from three different perspectives:

-  the performing arts and the film industry in sustainable development. In this case, the focus of study is the arts within a framework that refers to culture as yet another activity (similar to economic, social, and environmental activities) leading to sustainable development, especially by recognising the equal dignity of cultures (Hawkes, 2001; Lucas, 2010) or the heritage value of local objects and cultural practices (Boltanski, Esquerre, 2014);

-  the performing arts and the film industry for sustainable development. These artistic practices contribute--via the production and sales of performances--to other activities (economic, social, environmental) leading to sustainable development: they might, for instance, reduce the environmental footprint by enhancing stakeholders’ incentive to meet the ISO 20121 standard (Herry, 2014); consolidate the social cohesion with artistic forms of expression reflecting the cultural diversity of the population (Wallach, 2006; Goldbard, 2010; Throsby, 2014); or stimulate positive economic returns, such as in cases where they cause an increase in territorial attractiveness and economic innovation (as in the reference framework of ‘creative industries’). Contributions in this area may take an aesthetic or/and philosophical approach: certain artists treat sustainable development as a theme or in terms of a dramatic plot; here, the stage can become a space for reflecting on and even promoting a militant position;

-  the performing arts and the film industry as sustainable development. The process of co- construction in which the world of the arts enters into more solid relations with other sustainability projects manifests itself most notably: 1) when a more equal collaboration among professional and non-professional artists is valorised (Urrutiaguer, 2014) ; 2) in experiments that reconfigure performance and cinematic arts by developing links of solidarity, both within and between organizations, in order to address a context of recurrent economic insecurity. This precariousness, which impacts negatively the lives of artists, is often hidden by those who militate for federating democratic cultures (Henry, 2015). This second practice urges greater cooperation among players such that resources may be more equitably divided.

We suggest the following axes of reflexion:

1. Conventions and doctrines of cultural action

How did the rationales justifying public cultural expenses change in the different State- nations so that cultural diversity is now taken into account more frequently? What are the links between cultural diversity and sustainable development? To what extent are references to a new paradigm, assessing culture in terms of sustainability, modifying priorities in the institutional valuation of artistic production?

The sociologic analysis of domination may be based on the “grammar of political and moral justification” of different “worlds” or “cities” (Boltanski, Thévenot, 1991). Can we characterize the “grammar of political and moral justification” of a “world of culturally sustainable development”? What are the conflicts with other logics of action and valuation, especially from the market world or the artistic inspiration world?

2. Dynamics of sharing artistic creations

Artistic creations that emphasize sharing or collaboration are aimed at creating more symmetrical relationships between artists and non-professionals. Shared creations are orientated differently, from the minimal vision of amateurs’ inclusion in a professional cast to the egalitarian pooling of artistic and cultural competences. To what extent is this relational dynamic connected to the culturally sustainable development?

What are the positive effects and the limits of sharing-oriented performing arts or industry film-making on the participants’ personal development? How are the artistic teams positioning themselves between the public authorities’ social inclusive goals and the political critics of the social order?

What are the effects of artist-as-scholar residencies that have attempted to engage the students and the staff members in an egalitarian process of co-construction? What are the obstacles to longer stays for artists?

What kind of initiatives are being developed to get attendants involved in creating some reflexivity between producing or programming (performing arts or films) and extending the groups’ life time?

3. Solidarity and economic sustainability in the performing arts and the film industry

Sharing-oriented creations are usually appraised for their social-added value and not for their aesthetic qualities. Given that the market-oriented and the institutional-oriented logics of action and valuation base the valuation of their products on the ludic and aesthetic qualities of performing arts and films, the corporative reputation and media renown of sharing-oriented creations are at a disadvantage. We can infer a systemic obstacle to the economic viability for the artistic teams involved in the ideals of culturally sustainable development. How are these performing arts companies and cinematographic enterprises proposing modes of cooperative solidarity to consolidate their economic sustainability?

Production offices are increasing in the performing arts. Some of them refer to the values of the economics of solidarity. Will this logic of action strengthen the sustainability of both performing arts companies and administrative teams?

What are the instrumental or ideological motivations of the co-operative members who are sharing resources, competences or risks? What obstacles to their budgetary sustainability do they confront? What are the key success factors of collaborative business models? What can we learn from the analysis of emerging business models for cultural enterprises? (Spence et al., 2007; Sinapi, Juno-Delgado, 2015) The current debates regarding economic,

environmental and social dimensions of cultural sustainable entrepreneurship interrogate the different existing paradigms within the field of entrepreneurship (Dean et al., 2007 ; Sheperd et al., 2011).

4. The festivals in performing arts and cinema

The European Festivals Association plays three main roles: to favour the international circulation of artists, to support innovations, and to promote intercultural dialogue. To what extent is promoting intercultural dialogue on local and international scales a condition sufficient to attract some festivals to the world of culturally sustainable development?

We suggest several areas of questioning with respect to the characteristics of festivals

seeking to abet culturally sustainable development:

-  the initiatives for decreasing the environmental footprint, that are recurrent in music

festivals (and significant also in the production and sales of performances;

-  the participative interactions with the local population;

-  the extent to which cultural diversity is taken into account in the structuration of festivals;

-  the partnerships with local cultural actors to decentralize the festival in the territory;

-  the cooperative relationships with the programmed artists, especially those who are unknown.

References

Baumol W.J & W.G. Bowen, Performing Arts - The Economic Dilemma, MIT Press, Cambridge 1966.

Boltanski L.& L. Thévenot., Les économies de la grandeur, Paris, Gallimard, 1991. Boltanski L. & A. Esquerre, « La “collection”, une forme neuve du capitalisme. La mise en valeur économique du passé et ses effets », Les temps modernes, 679, 2014, p. 5-63, 2014. Bourdieu P. & A. Darbel, L’amour de l’art, Paris, Minuit, 1966.

Brundtland G.H. Our Common Future: Report of the World Commission on Environment and Development. New York: UNO, 1987.

COST, Culture in, for, as Sustainable Development, Jyväskylä, Jyväskylä University Press, 2015.

Dean T.J. & J. S. McMullen, “Toward a theory of sustainable entrepreneurship: Reducing environmental degradation through entrepreneurial action”, Journal of Business Venturing, 22 (1), 2007, p. 50-76.

European Festivals Association, Europe for festivals. Festivals for Europe. The guide 2015-2016, Brussels, Lannoo Publishers, 2015.

Goldbard A., New creative community. The art of cultural development, Oakland, New Village Press, 2010, 1st edition 2006.

Hawkes J., The fourth pillar of sustainable development: Culture’s essential role in public planning, Melbourne, The Cultural Development Network, 2001.

Henry P., Un nouveau référentiel pour la culture ? Pour une économie coopérative de la diversité culturelle, Toulouse, L’attribut, 2014.

Herry J.-C., Le management responsable du spectacle. Comment intégrer les principes du développement durable à son activité, Paris, Irma, 2014.

Lucas J.-M., Culture et développement durable : il est temps d’organiser la palabre..., Paris, Irma, 2010.

Menger P., « Les politiques culturelles en Europe : modèles et évolutions » in Poirrier P. (ed.), Pour une histoire des politiques culturelles dans le monde. 1945-2011, Paris : La Documentation française, 2011, p. 276-287.

Nurse K., “Culture as the fourth pillar of sustainable development”, Small states: economic review and basic statistics, 11, 2006, p. 28-40.

Sheperd D.A. & H. Patzelt, « “The New Field of Sustainable Entrepreneurship: Studying Entrepreneurial Action Linking ‘What Is to Be Sustained’ With ‘What Is to Be Developed’”, Entrepreneurship Theory and Practice, 35 (1), 2011, p. 137-163.

Sinapi C. & E. Juno-Delgado, “Motivations for Establishing Cooperative Companies in the Performing Arts: A European Perspective”, In Kauhanen A. (ed.), Advances in the Economic Analysis of Participatory & Labor-Managed Firms, Emerald Group Publishing Limited, 2015, p. 63 – 107.

Spence M., J. Ben Boubaker Gherib & V. Ondoua Biwolé, « Développement durable et PME: une étude exploratoire des déterminants de leur engagement », Revue internationale PME: Économie et gestion de la petite et moyenne entreprise, 20, (3-4), 2007, p. 17-42. Throsby, The Economics of Cultural Policy, Cambridge: Cambridge University Press, 2010.

Throsby C. & G.A. Withers, The Economics of Performing Arts, London, Edward Arnold Publisher, 1979.

Urfalino P., L'invention de la politique culturelle, Paris : Documentation Française, 1996. Urrutiaguer D., Les mondes du théâtre. Désenchantement politique et économie des conventions, Paris: L’Harmattan, 2014.

Wallach, J.-C., La culture pour qui ? Essai sur les limites de la démocratisation culturelle, Toulouse : Editions de l’Attribut, 2006.

Expectations for papers:

We are soliciting two types of contributions; 1) Researchers may address theoretical considerations and qualitative and/or quantitative data on the issue of cultural sustainable development in the performing arts or the film industry; 2) Panel discussions may be based on the testimony of professionals or amateurs.

Further, papers may be based on the theoretical background of various disciplines in sciences: aesthetics, anthropology, economy, ethnology, history, information and communication sciences, management sciences, philosophy, political sciences, sociology. The colloquium concerns all the domains of performing arts (theatre, dance, music, puppetry, circus, storytelling, performances, interdisciplinary theatre) and the film industry.

Proposals involving the on-site observation of professional or amateur artists should be accompanied by a document or a link offering further information on the experiment or experience described.
Communications can be in French or English. If the language used is French, the presentation support (ppt., etc.) written in English should be appraised and vice-versa if possible.

The scientific committee will select some papers for publication.

To submit a proposal: Please send the title and an abstract around 3 000 characters with a short bio-bibliography (in the form of a Word document) before October 5, 2016 to the Organization Committee: colloquetci032017@gmail.com.
Notification of acceptance on November 15, 2016.

Organisation Committee

Daniel Urrutiaguer, professor in performing arts studies, co-director of the Research Team (RT) Passages XX-XXI, Université Lumière Lyon 2

Christine Sinapi, professor of finance, scientific coordinator of the RT in Cultural management, Burgundy School of Business

Aurélie Mouton-Rezzouk, lecturer in theatre studies, RT Institut de Recherche en Etudes Théâtrales (IRET), Université Sorbonne Nouvelle Paris 3

Scientific Committee

Rachel Brahy, lecturer, scientific coordinator of the Maison des sciences de l’homme, Université de Liège

Sylvie Chalaye, professor in theatre studies, IRET, Paris 3

Laurent Creton, professor in economics of cinema, RT Institut de Recherche en Cinéma et Audiovisuel (IRCAV), Paris 3

Véronique Corinus, lecturer in comparative and francophone literature studies, RT Passages XX-XXI, Lyon 2

Nadine Decourt, researcher in anthropology of storytelling, retired assistant professor, RT Passages XX-XXI, Lyon 2

Jacques Gerstenkorn, professor in cinematographic studies, RT Passages XX-XXI, Lyon 2 Kira Kitsopanidou, lecturer in economics of cinema, RT IRCAV, Paris 3

Bérénice Hamidi-Kim, lecturer in theatre studies, Institut universitaire de France, co- director of the RT Passages XX-XXI, Lyon 2

Philippe Henry, researcher in socioeconomics, retired assistant professor

Aurélie Mouton-Rezzouk, lecturer in theatre studies, RT IRET, Paris 3

Olivier Neveux, professor in theatre studies, RT Passages XX-XXI, Lyon 2

Maria Lucia de Souza Barros Pupo, professor in theatre studies, RT Conselho Nacional de Pesquisas Tecnológicas, Universidad de São Paulo

Jaime Ruiz-Gutiérez, associate professor in arts management, Universidad de los Andes – School of Management, Bogotá

Milena Dragićević Šešic, Unesco Chair in Cultural Policy and Management (interculturalism and mediation in the Balkans), University of Arts Belgrade

Christine Sinapi, professor of finance, scientific coordinator of the RT in Cultural management, Burgundy School of Business

Daniel Urrutiaguer, professor in performing arts studies, co-director of the RT Passages XX-XXI, Lyon 2

Emmanuel Wallon, professor in political sociology, RT History of arts and performances, Paris 10