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Architecture et Littérature : du grand âge aux demeures de l'ultime

Architecture et Littérature : du grand âge aux demeures de l'ultime

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Pierre Hyppolite)

                 Architecture et Littérature : du grand âge aux demeures de l'ultime

                                                        Colloque International 

 

              Centre des Sciences de la Littérature Française (EA 1586), Équipe REAGIR

                                      Université Paris Ouest, le  14 / 15 / 16, février 2013

 

Ce colloque fait suite aux colloques « Architecture, Littérature et Enfance » et « Architecture, Littérature et Adolescence » organisés en février 2011 et 2012 au siège de la Société Française des architectes (SFA) et à l’Université de Paris Ouest-Nanterre La Défense par le Groupe de Recherche sur l'Architecture, l'Art et la Littérature (GRAAL). Il s’inscrit dans un cycle interdisciplinaire qui aborde l’étude de l'architecture et de la littérature dans leurs rapports avec les âges du corps à travers les textes qui les explorent, du conte (1er colloque) aux derniers écrits des architectes (3ème colloque). Ce colloque porte sur la manière dont l’architecture prend en compte le grand âge. Deux orientations sont privilégiées afin de penser le lien organique entre le corps vieillissant et l’architecture, puis d’étudier les interférences entre l’art de bâtir et ses représentations symboliques.

 

Vers une autre architecture des lieux de vie 

La métaphore des âges de la vie a souvent été utilisée pour caractériser l'évolution des formes architecturales. Mais, la pensée et la pratique de l'architecture ont été peu abordées sous l’angle des évolutions physiques et psychiques de l’individu, au profit de nombreuses  études des racines biologiques de l’architecture (Hersey, Collins, Steadman). Quelle place l’histoire et les théories de l’architecture accordent-elles depuis l’antiquité au grand âge ? Au delà des analogies théoriques connues, quelles en sont les conséquences sur l’imaginaire architectural, son inventivité, la fabrique de ses projets ? 

Comment l'architecture, « art de la taille des choses », prend-elle en considération les mutations morphologiques du corps, les altérations qu’il peut subir, son évolution ? L’architecture, comme enveloppe et « corps organisé », implique-t-elle un dispositif à l’image du corps humain ? Quels en sont les effets sur la composition des espaces, le partage entre les parties privés et les parties communes, leur volume, leur neutralité ou leur singularité, l’articulation de la forme et de la fonction, le devenir progressif d’un corps sujet en un « corps objet » ? Dans quelles mesures le grand âge est-il pris en compte dans l’élaboration des formes constructives, leurs proportions, leurs matières, leurs couleurs ?  Les projets et les réalisations architecturales, des lieux de vie fermés aux espaces ouverts des lieux communautaires, anciens et actuels, des maisons de retraite aux dernières demeures (nécropoles, cimetières, tombes, tombeaux...), offrent de multiples exemples de l’interaction organique, mécanique et aujourd’hui technologique, entre l’espace urbain et architecturé, l’objet architectural et le corps.

 

Représentations des lieux du grand âge et des demeures de l’ultime

Notre perception des lieux s’inscrit dans un système de significations symboliques, culturelles, plus spécifiquement plastiques et littéraires, qu’il faut interroger dans leurs rapports au corps et à l’architecture. L’analyse des écrits des architectes (journaux intimes, autobiographies, derniers traités,...), l’étude de leur(s) dernière(s) réalisation(s), l’examen de leurs projets (dessins, croquis, maquettes, images virtuelles...), aident à comprendre l’impact du « corps de soi-même comme un autre » dans la conception de l’architecture.

On s’intéressera à l’interaction entre les réalisations des architectes et les oeuvres artistiques dont ils s’inspirent ou qu’ils intègrent dans l’aménagement des lieux de vie ou des demeures de l’ultime. Dans quelle mesure l’art est-il un ornement et un supplément pour l’architecture de ces lieux ? Quels rapports s’instaurent alors entre le monument et le bâtiment ? Quel est l’impact de la configuration de ces espaces ar(t)chitecturaux sur l’individu ? Quel regard les arts de l’espace (peinture, arts décoratifs, sculpture, photographie, danse, installations...) portent-ils sur les liens du corps vieillissant à l’espace architecturé ? L’analyse des écrits sociologiques, anthropologiques, littéraires permettra de mieux définir ce que sont ces lieux du grand âge, leur habitabilité, leur capacité à susciter la fiction et ce qu’elle en dit.

 

Architectes, écrivains, psychanalystes, universitaires sont conviés à nourrir cette réflexion sur l’interaction entre l’architecture, la littérature et le grand âge. Le colloque se déroulera à  l’Université de Paris Ouest-Nanterre La Défense, RER A Nanterre Université. Les propositions de contribution sont à envoyer par courriel avant le 08/12/2012, à pierre.hyppolite@u-paris10.fr, coordinateur scientifique du colloque. Elles seront examinées par le comité scientifique organisateur composé de P. Hyppolite (Université Paris Ouest, membre du CSLF, EA 1586, équipe REAGIR), A. Leygonie (Architecte DPLG, Université Paris VIII, membre du laboratoire AIAC, EA 4010) et A. Verlet (Université Aix-Marseille 1, membre du CIELAM, EA 4235). Les réponses aux propositions seront transmises le 12/12/2012.