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Approches textuelles de Saint-Simon

Approches textuelles de Saint-Simon

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Marc Hersant, Université Bordeaux III)

Les 15 et 16 décembre Pascal Debailly (Université Paris 7) et Marc Hersant (Université Bordeaux III) organiseront des journées de réflexion sur l'oeuvre du duc de Saint-Simon. Les propositions de communication doivent être envoyées à Marc Hersant (m.hersant@free.fr) avant le 15 septembre 2006. Voici le texte de présentation du colloque:

Présentation du colloque Saint-Simon : Approches textuelles de Saint-Simon


Alors que d'autres oeuvres d'une importance comparable voire inférieure suscitent une inflation inlassable du commentaire, et malgré quelques traces d'un renouveau encore timide de leur approche littéraire, les Mémoires de Saint-Simon sont laissés dans un relatif abandon et ses autres textes, récemment ranimés par une Journée Saint-Simon à eux consacrée, par ailleurs presque ignorés. D'un côté, les spécialistes n'ont jamais été très nombreux d'une oeuvre qui, il ne faut pas hésiter à le dire, rebute par son immensité, ses ressassements, ce qu'Yves Coirault appelait, peut-être à tort d'ailleurs, ses « parties mortes ». De l'autre, et malgré les tentatives en ce sens, historiques, d'Auerbach ou de Spitzer, les non spécialistes semblent, écrasés par les dimensions d'un monument qu'ils n'ont pas forcément visité dans tous ses recoins, ne pas oser le moindre discours, d'autant plus que les érudits ne ménagent pas toujours ceux qui s'y sont essayés. Les spécialistes du dix-huitième siècle semblent dans leur majorité regarder cette oeuvre écrite entre 1739 et 1750 comme un objet étrange et déplacé qui ne les concerne pas. Quant à ceux du dix-septième siècle, ils n'osent plus guère leur disputer ce « Mont-Saint-Michel » des lettres et l'abandonnent à leur…relatif silence. Les colloques sont rarissimes en dehors du cadre des seuls spécialistes et en dépit des efforts permanents de la société Saint-Simon, et l'université française dans son ensemble n'a paru sortir de sa timidité qu'à l'occasion (en 1980) de l'inscription au programme de l'Agrégation de la chronique de l'année 1715.
Le statut littéraire des Mémoires de Saint-Simon n'a rien d'une évidence, mais en un moment où la notion de « littérature » perd un peu de la fausse assurance de son universalité, une approche littéraire de ce grand texte garde tout sons sens si c'est bien en tant que texte que les Mémoires sont interrogés. Les articles fondamentaux de Leo Spitzer et de Jules Brody, qui n'étaient en aucun cas des spécialistes de Saint-Simon, avaient d'ailleurs été autrefois réunis dans un volume intitulé significativement Approches textuelles des Mémoires de Saint-Simon, titre dont nous nous sommes inspirés pour indiquer notre dette à leur égard, qui n'est pas pour autant une adhésion sans réserves à tous leurs principes. Si un dialogue serein peut avoir lieu entre les stricts spécialistes et ceux qui, ne l'étant pas, ont toutefois, en tant que spécialistes des XVII° et XVIII° siècles, linguistes, stylisticiens, théoriciens (de la littérature, de l'écriture historique, du récit …), des éclairages à apporter à la lecture des Mémoires et des autres écrits de Saint-Simon, c'est assurément sur leur dimension textuelle, quelles que soient par ailleurs les limites de la notion de « texte ». L'UFR STD/LAC , de par la conception de l'analyse des textes qu'on lui connaît, semble offrir un cadre privilégié pour faire exister un tel dialogue, lui donner tout son sens, et contribuer ainsi au renouveau indispensable de l'approche universitaire du vaste corpus des écrits du duc de Saint-Simon.