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Nouveaux Cahiers Henri Pourrat, n° 2,

Nouveaux Cahiers Henri Pourrat, n° 2, "Écrire la Grande guerre"

Publié le par Jean-Louis Jeannelle (Source : Danièle Henky)


Appel à publication : Les Nouveaux Cahiers Henri Pourrat   N°2,  Écrire la Grande guerre

 


Entre 1914 et 1918, la France mobilise près de huit millions d’hommes. Sur le front les soldats écrivent des lettres à leurs familles, des journaux intimes ou des poèmes. Les écrivains en âge d’être mobilisés sont eux aussi au combat, et veulent par leur art témoigner des souffrances et de la réalité vécue, loin de la propagande opérée à l’arrière. Pour certains (Henri Barbusse, Roland Dorgelès) il s’agit d’une mission morale. Cette littérature des tranchées connaît un fort succès ; d’ailleurs tous les prix Goncourt de la période lui seront attribués. Sa santé fragile exonère Henri Pourrat de la mobilisation au moment de la déclaration de guerre en 1914. Il voit ses amis les plus chers s’engager dans une guerre que tous espèrent courte et qui très vite va devenir meurtrière. Faute de pouvoir partir se battre, Henri écrit, travaillant, entre autres, au Royaume du vert et au second brouillon du Mauvais Garçon. Peu à peu se dessine l’idée d’écrire sur cette guerre qu’il ne peut pas faire. Il commence à rédiger, se fondant notamment sur l’abondante correspondance qu’il entretient avec les soldats du front, le futur recueil de vers intitulé Les Montagnards. Cette chronique en vers témoigne entre autres de la guerre vécue par les femmes, les vieillards et les enfants du Livradois mais donne aussi à voir les combats que livrent dans le Bois des corbeaux les combattants auvergnats. Le livre est publié en 1919. Certains critiques y ont perçu l’influence de Francis Jammes ou de Frédéric Mistral pour son attachement à une région de France ou encore de Péguy dans l’expression retenue des sentiments. Cette poésie augure, comme Liberté, publié en 1925 de ce que sera son oeuvre future.
En cette année 2016, où se poursuivent les commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale avec notamment l’anniversaire de la tragique bataille de Verdun, les éditions DMM rééditent Les Montagnards avec le soutien de la Société des amis d’Henri Pourrat. Cette réédition est accompagnée d’un appareil critique inédit et se double de la réédition d’une pièce de théâtre, L’Ouvrage 4, écrite par Henri Pourrat et Claude Dravaine, parue pour la première fois en 1917. Suite à cette double publication, le comité scientifique de rédaction des Nouveaux Cahiers Henri Pourrat envisage de publier en 2017, un numéro consacré à la présentation et à l’étude d’ouvrages de l’écrivain qui, tels ce recueil de poèmes et cette pièce de théâtre, ont fait de la Première Guerre mondiale leur décor ou leur sujet principal. C’est le cas, entre autres, du Mauvais Garçon, dont l’intrigue se déploie dans une
période qui couvre exactement la durée de la guerre de 1914-1918. Ce roman commencé en 1913, corrigé en 1920 et en 1924, est paru aux éditions de la N.R.F. chez Gallimard en 1926.
« Celui qui n’a pas compris avec sa chair ne peut pas vous en parler. » Placée par Jean Norton Cru en exergue de sa somme critique Témoins (1929), cette déclaration de Jean Bernier, l’auteur de La percée (1920), formule l’équation de la parole et du vécu qui fonde le discours des anciens combattants et toute une conception, largement répandue et toujours pérenne, du rapport de l’écriture à la guerre. Elle énonce que seul celui qui a connu le feu peut dire et comprendre ce qui a été ; qu’à l’inverse, celui qui n’a pas vécu cette vie ne peut rien, s’il ne se fie aux témoignages. Cent ans après les événements, un questionnement sur la part respective de la vérité historique, de l’invention individuelle et de la mythologie collective semble avoir toute sa légitimité, rejoignant d’ailleurs certains débats d’historiens sur la question du vrai et du faux.

  •  Les futurs contributeurs auront à s’interroger, dans une perspective analytique qui pourra être pluridisciplinaire, sur les représentations de la Grande guerre, des figures et acteurs de cette époque historique, de ses effets et de ses limites, dans l’oeuvre d’Henri Pourrat mais aussi dans celle de ses contemporains, voisins, amis, inspirateurs de l’écrivain quelle que soit la part qu’ils aient pris au conflit tels, par exemple, Jean Giono mais aussi Paul Claudel (Poèmes de guerre), Jean Paulhan (Le Guerrier appliqué), Louis-Ferdinand Ramuz (Le grand printemps), Jules Romain (Prélude à Verdun, Verdun), etc.
  •  On pourra aussi se demander comment les écrivains ont, dans ces moments de guerre, non seulement évoqué la mère-patrie mais comment ils ont su célébrer aussi la « petite patrie », la terre où ils sont nés, à l’instar d’Henri Pourrat, chantre de l’Auvergne.

 

Modalités pratiques :
Un abstract de 1000 signes maximum accompagnés du titre de l’article envisagé et d’une courte bio-bibliographie devront être adressés pour le 31 juillet 2016 dernier délai à : daniele.henky@wanadoo.fr

 


Ils seront soumis au comité scientifique de lecture qui émettra un avis de publication.
Les textes définitifs (entre 10 et 15 000 signes maximum, espaces compris), devront être remis, au plus tard, le 31 janvier 2017.
N.B. : La publication des articles se fera dans les Nouveaux Cahiers Henri Pourrat dans une version papier appelée à être numérisée deux ans après parution sauf avis contraire des auteurs des articles.

 


Coordination / Direction de rédaction :
Danièle Henky,
Maître de conférences HDR en littérature contemporaine,
Centre « Configurations littéraires » EA 1337,
Université de Strasbourg