Questions de société
Appel des organisations étudiantes pour le 29/01/09

Appel des organisations étudiantes pour le 29/01/09

Publié le par Marc Escola

Appel des organisations étudiantes pour le 29 janvier 2009

Sud étudiant, FSE, NPA Jeunes, Alternative Libertaire, Les Alternatifs.


Dans l'enseignement supérieur, avec les lycéen-ne-s et les travailleurs/euses,Coordonnons nos luttes pour organiser nos victoires !

Depuis plusieurs mois, de nombreuses mobilisations sedéveloppent : les lycéen-ne-s organisent une résistance exemplaire faceaux attaques du gouvernement, dans le même temps les étudiant-e-sluttent depuis plusieurs mois en Italie et en Espagne, et désormaisl'ensemble de la jeunesse grecque se révolte. A ce contexte vients'ajouter l'appel de l'ensemble des organisations syndicales à unegrève d'ensemble le 29 janvier. Le gouvernement a déjà montré unpremier signe de faiblesse en annonçant qu'il repoussait (aux grandesvacances ?) son projet de « réforme » des lycées. Nous ne pouvons plusattendre pour nous mobiliser, d'autant plus que nous subissons desattaques similaires.

Applications de la loi LRU : une réforme du financement des universités induisant des suppressions de postes massives

Alors que les financements des universités se faisaientessentiellement sur le nombre d'étudiant-e-s inscrit-e-s, la ministre aannoncé son budget 2009 en indiquant que seraient désormaisprivilégiées les « performances » de l'université, notamment le taux« d'insertion professionnelle » des étudiant-e-s. Or, ces chiffres sontlargement contestés puisque des personnes occupant des emploisprécaires peuvent être considérés comme des personnes « inséréesprofessionnellement »... Le but à peine caché de la manuvre estsimple : les universités seront soumises aux lois du marché etfinancées en fonction des besoin des « entreprises », c'est-à-dire dupatronat.

Ce décret est une conséquence directe de la loi LRU ets'inspire du processus européen (dit « de Bologne ») dont le dixième« anniversaire » sera fêté par les ministres européens del'enseignement supérieur à Louvain en avril. Il se traduit par uneréduction conséquente du budget alloué à de nombreuses universités. Lebudget 2009 prévoit ainsi la suppression de 900 postes dansl'enseignement supérieur et la recherche.

Il faut ajouter que l'opération campus, permettantuniquement à 10 pôles universitaires, de financer leur patrimoineimmobilier s'inscrit dans la lignée de ce passage à l'autonomie. Lavolonté gouvernementale est bien de créer des disparités entre pôlesdits « d'excellence » et les autres universités se consacrant àdélivrer des formations courtes, ultra-spécialisées, et généralementfinancées par les entreprises locales en fonction de leurs intérêtspropres.Refusons le financement sur critères de performance, afin derevendiquer le réinvestissement de l'Etat dans les universités, et dedéfendre le recrutement de personnels dans des contrats non précairesau sein de nos universités.Mastérisation des concours d'enseignement ou planlicence, une même logique : déqualifier nos diplômes pour accroîtrenotre précarité

Les réformes récentes en matière d'orientationspédagogiques se sont inscrites dans la lignée des gesticulations etprécipitations gouvernementales.Les conséquences du plan licence sontsensibles : les enseignant-e-s n'ont pas de connaissances dans lesmodules qu'on leur impose, et les étudiant-e-s sont encouragés às'éloigner du système universitaire par le biais de stages. Il va sansdire que le gouvernement ne fait que donner l'illusion de s'interrogersur la pertinence pédagogique de ces mesures : le plan licence consistesimplement à vider notre formation de son contenu, en la soumettant auxbesoins du marché (stages en entreprises, apprentissage de labureautique et aucune création de postes d'enseignant-e-s pour sefaire).

Dans la même logique de déqualification des formations,le ministère a mis en place dans l'urgence une réforme des concoursd'enseignant-e-s : l'objectif est la création d'un masterprofessionnalisant avant de pouvoir passer les concours, déliant cetteformation de l'aspect recherche, créant une spécialisation desétudiant-e-s sur un champ d'activité unique. Pour beaucoupd'étudiant-e-s, il est impossible d'assumer la charge financière dedeux années d'études supplémentaires : les concours deviendront alorsaccesibles aux plus riches ; et ce d'autant plus que les stagesobligatoires (souvent 35h pendant plusieurs mois) empêcheront lesétudiant-e-s contraints de se salarier de joindre les deux bouts !Il faut ajouter à cela le fait que le récent rapport Jolion préconisela mise en place d'une sélection à l'entrée du master 1, dansl'ensemble des masters, et une suppression de la distinction entremaster professionnel et master recherche – afin de détacher lesformations universitaires de leur aspect recherche.

Refusons l'ensemble de ces mesures visant à noustransformer en main d'oeuvre docile, instaurant unehyper-spécialisation de nos formations et imposant une déqualificationde nos diplômes du point de vue du droit du travail. En outre, cesmesures s'accompagnent de nouvelles attaques contre le système d'aidessociales étudiantes, que nous ne pouvons tolérer (le rapport Lambertenvisage la casse des CROUS en les poussant à l'autonomie, établissantdes disparités entre régions riches et pauvres).

Face à ces attaques, il est urgent que nous organisionsnotre lutte, en effectuant au plus vite la jonction avec lamobilisation lycéenne pour rejoindre les salarié-e-s dans la grève dèsle 29 janvier. Le gouvernement est en partie affaibli par la crisefinancière et la montée de la contestation des jeunes et dessalarié-e-s. Tous ensemble, nous pouvons le le faire céder.

Nous appelons les étudiant-e-s à se réapproprier cetappel et à faire émerger collectivement leurs revendications pour uneuniversité publique, gratuite et ouverte à tou-te-s. Pour cela, nousappelons à tenir des assemblées générales tout au long du mois dejanvier, qui convergeront dans la semaine précédent le 29 afin dedonner les suites nécessaires à cette journée.

http://www.29janvier2009.fr