Questions de société
Appel de la Coordination Nationale Etudiante de Lyon (15/03/09)

Appel de la Coordination Nationale Etudiante de Lyon (15/03/09)

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Bellaciao)

Appel de la Coordination Nationale Etudiante de Lyon (15/03/09)
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Nous, étudiant-e-s de 47 Universités, Instituts etécoles en lutte depuis fin janvier et réuni-e-s à Lyon en coordinationnationale étudiante les 14 et 15 mars, appelons à amplifier,radicaliser et unifier la mobilisation.

A-Le 19 Nous participerons à la journée de grève interprofessionnelle du 19 mars pour faireface aux attaques du gouvernement. Nous appelons l'ensemble des Universités à descendre massivement dans la rue ce jour.

B-Nous étudiants & facs Les réformes que nousimpose le gouvernement suivent une même logique de rentabilité et deconcurrence entre Universités induite par les processus européens deBologne et de Lisbonne. Celles-ci sont :  La LRU Les décrets (statut des enseignant-e-s chercheurs/euses,mastérisation, etc.) Le plan licence Le plan campus Le contrat doctoral La réforme des CROUS le financement sur la performance Ces réformes accentuent la concurrence entre les Universités et entreles individus, soumettent le contenu des enseignements aux besoinsimmédiats des entreprises, dégradent nos diplômes et donc nosconditions de futurs/es salariés/ées. Nous exigeons le retrait de cesréformes et décrets. A l'inverse de ces logiques nous nous battonspour : • Des Universités publiques, gratuites et non sélectives • Desdiplômes de qualité offrant de réelles garanties d'indépendance auxétudiant-e-s sur le marché du travail.• Un véritable système d'aides sociales étudiant sur critères sociaux(sachant qu'un/e étudiant/e sur deux est un/e travailleur/se )• Un vrai cadrage national des diplômes• Régularisation de tous les sans papiers • Une titularisation de tousles personnels précaires parmi les BIATOSS, CROUS, enseignant-e-s … •Le recrutement massif et pluriannuel de personnels (enseignant-e-s,chercheurs/euses, personnels administratifs )• Un financement 100% public et à hauteur des besoins• La suppression des accords passés avec le Vatican reconnaissant lavalidité de leurs diplômes

Nous appelons donc dès à present au blocage total etillimité de toutes les Universités, Ecoles et IUT. Par notre conceptionde l'université, nous défendons la mission de diffusion des savoirs etd'émancipation intellectuelle des étudiant-e-s. Son rôle n'est pas queprofessionalisant.

Nous rappelons par ailleurs que la voix du mouvementétudiant s'exprime par le biais de la Coordination Nationale Etudiante,les directions syndicales ne sont donc pas légitimes si ellesprétendent négocier en notre nom. Nous appelons les étudiant-e-s d'IUTmobilisé-e-s à participer à la Coordination Nationale Etudiante et àélire des représentant-e-s. C-L'enseignement en général Le manque depersonnel ne touche pas seulement l'enseignement supérieur, mais toutle système éducatif, de la maternelle à l'université (80 000 postessupprimés d'ici 2012 dans le primaire et le secondaire, 1 090 postespour l'université en 2009) mais aussi les organismes de recherche commele CNRS, ainsi que l'ensemble des services publics subissant cesréformes. Nous voulons construire la lutte en solidarité avec leslycéens/nes, qui ont obtenu le report d'un an des mesures Darcos.

D-Le 19 n'est pas une fin en soi Malgré les manoeuvresdu gouvernement pour désamorcer la mobilisation, la grève se poursuit.Nous condamnons les fermetures administratives abusives, la répressionpolicière et la présence des forces de l'ordre sur les campus, ainsique le recours à des sociétés privées de sécurité. Ces dérivesautoritaires qui visent à museler le mouvement au nom de pretextessécuritaires fallacieux n'entameront pas notre détermination. Dans lasemaine qui s'annonce, la journée du 19 mars sera déterminante. Nousappelons toutes les universités à l'arrêt total d'activité pourdescendre dans la rue. Les mouvements interprofessionnels et la grèvegénérale menés par les populations d'outre-mer sont un exemple pour lamobilisation dans l'hexagone. Cette journée n'étant pas une fin en soi,nous aussi sommes déterminés/es à faire plus et mieux qu'une journéed'action symbolique. Nous appelons d'ores et déjà l'ensemble desUniversités à organiser des meetings-débats avec les secteurs en luttele mardi 24 mars.

La logique de marchandisation et d'exploitations'applique à tous les secteurs, publics ou privés . Etudiant-e-s, noussommes de plus en plus nombreux à être aussi des travailleurs/eusesprécaires. Et si c'est de l'Université qu'est parti notre mouvement,nous sommes conscients des limites de la simple défense du statutd'étudiant. Les limites s'imposent aujourd'hui dans ces conditions mêmede notre lutte : nombreux sont ces étudiant-e-s pour la Grève, maiscontraints de déserter les facs afin de travailler. La questionaujourd'hui, c'est donc celle d'une grève générale reconductible etsans négociations face aux différents gouvernements. A partir du 19,elle sera sur toutes les lèvres. Nous appelons le mouvement étudiant àse saisir de cette question et à participer avec l'ensemble des membresdu service public et des autres travailleurs/euses précaires ou non àconstruire en particulier par la multiplication d'initiativesinter-luttes (gratuité, blocages économiques, manifs nationales etdébats), les conditions de cette grève générale.

Nous appelons également à une journée de grève del'éducation de la maternelle à l'université le 26 mars, pour laquellenous incitons l'ensemble des organisations syndicales à déposer despréavis de grève.Le mouvement doit continuer de s'amplifier et de se radicaliser jusqu'àsatisfaction de toutes nos revendications.

Etant donné que les luttes espagnoles, italiennes,portugaises et allemandes appellent à se rendre à Louvain au contresommet le 28 et 29 avril, c'est l'occasion de nous coordonner au niveaueuropéen. Nous appelons également à s'y rendre massivement. Laprochaine Coordination Nationale se déroulera à Strasbourg les 21 et 22Mars