Questions de société
Appel de la coordination nationale étudiante d'Angers (01/03/09)

Appel de la coordination nationale étudiante d'Angers (01/03/09)

Publié le par Florian Pennanech

"La coordination nationale étudiante poursuit son mouvement contre la loi LRU" (AFP, 01/03)

ANGERS (AFP) — La coordinationnationale étudiante, qui a réuni près de 150 délégués représentant 57universités samedi et dimanche à Angers, a appelé à poursuivre lamobilisation pour exiger l'abrogation de la loi sur l'autonomie desuniversités (LRU), selon un porte-parole.

La coordination a appelé à manifester les 5 et 10 mars.Une journée d'information à destination des lycéens, avec notamment desdistributions de tracts, a été votée pour le mardi 3 mars afin detenter de "mobiliser l'ensemble du secteur de l'éducation".

Les récentes annonces du gouvernement "ne prennentabsolument pas en compte les revendications de la coordinationnationale étudiante et de la coordination nationale des universités quiréclament l'abrogation de la loi LRU", a déclaré à l'AFP unporte-parole des étudiants réunis à Angers, Nicolas Bescond.

La réécriture du décret sur le statut desenseignants-chercheurs annoncée cette semaine par Valérie Pécresse etl'engagement du Premier ministre François Fillon à ne supprimer aucunemploi dans les universités en 2010 et 2011 "sont des leurres", a-t-ilajouté, évoquant "une stratégie qui vise à brouiller les pistes de lapart d'un gouvernement qui a peur du mouvement dans les universités".

Selon lui, "malgré ces annonces de retrait, lesattaques contre le statut des chercheurs et contre l'emploi reviendrontd'une autre façon car l'origine du problème c'est la loi LRU".

La ministre de l'Enseignement supérieur ValériePécresse a tenté vendredi d'accélérer la résolution du conflit dans lesuniversités, en fixant une nouvelle réunion à mardi avec les syndicatsde l'enseignement supérieur pour retravailler sur le décret touchant austatut des enseignants-chercheurs.

Appel de la coordination nationale étudiante d'Angers
dimanche 1er mars 2009

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Nous étudiants de 57 universités,réunis en coordination nationale à Angers les 28 février et 1er marsappelons à poursuivre et amplifier la mobilisation en cours contre lacasse de l'université publique et de nos diplômes.

Le 1er ministre François Fillon a fait de premièresannonces en réponse à la mobilisation : réécriture du décret sur lestatut des enseignant-chercheurs, pas de suppressions de postes dansl'enseignement supérieur en 2010 et 2011 et la mise en place d'unecommission de suivi de la réforme du recrutement et de la formation desenseignants. Ces annonces sont insuffisantes et ne répondent pas auxprincipales revendications de la mobilisation qui touche la majoritédes universités depuis un mois maintenant.

Les annonces de Fillon prouvent que le gouvernementcraint cette mobilisation qui rassemble l'ensemble de la communautéuniversitaire : enseignants, étudiants et personnels. C'est pourquoinous appelons les étudiants à poursuivre et à amplifier la grève pourobtenir satisfaction sur nos revendications

Nous exigeons l'abrogation immédiate de la LRU sansconditions, ni négociations. Nous soutenons l'ensemble desrevendications de la Coordination Nationale Universitaire (CNU) quiappel à la convergence des luttes de la maternelle à l'enseignementsupérieur et pour la première fois à l'abrogation de la LRU. Nousrefusons les attaques qui frappent l'enseignement supérieur depuisplusieurs années maintenant et qui visent à soumettre l'université auxbesoins des entreprises, à des logiques de compétitivité et derentabilité. Le Plan campus, le plan licence (qui s'inscrivent dans lalogique de la stratégie de Lisbonne et du processus de Bologne) mettenten concurrence les universités entre elles, soumettent le contenu desdiplômes aux besoins immédiats du marché, individualisent les diplômeset cassent les garanties collectives des futurs salariés. L'applicationde la LRU renforce de manière importante cette logique, c'est elle quipermet aujourd'hui la mise en place des nouveaux décrets. C'estpourquoi nous demandons l'abrogation de la LRU et de ses conséquences :le retrait du décret sur l'allocation des moyens, le retrait du contratdoctoral unique. Nous exigeons un système d'aide sociale étudiant surcritères sociaux permettant de lutter contre la sélection sociale àl'université accrue par la LRU.

Nous exigeons le retrait pur et simple du décret sur lestatut des enseignant-chercheurs. La mesure de modulation de service,qui est le coeur de cette réforme, va dégrader considérablement lesconditions de travail des enseignant-chercheurs en réduisant leurspossibilités de faire de la recherche. Cette mesure va faire del'enseignement une sanction. En déconnectant l'enseignement de larecherche, la qualité des enseignements et donc de nos diplômes va enpâtir.

Nous exigeons le retrait de la réforme du recrutementet de la formation des enseignants (réforme dite des IUFM). Cetteréforme ne fait que dégrader la formation des enseignants, en ouvrantles concours à bac + 5, elle ne fait qu'augmenter la sélection et ensupprimant l'année de stages rémunérés après le concours, elle aggravela sélection.

Nous appelons donc l'ensemble des enseignants et desétudiants à se mettre en grève et à faire cesser l'ensemble des courspar tous les moyens nécessaires (piquets de grève, blocages, barragesfiltrants,...). L'arrêt des cours est le seul moyen pour permettre àtous les étudiants de pouvoir se mobiliser et de pouvoir dégager dutemps libre pour construire la mobilisation. Sur les facs, nous devonsbriser la routine et mettre en place des piquets de grève, chercher àconvaincre la majorité des étudiants de s'impliquer activement dans lagrève.

La destruction du service public de l'enseignementsupérieur, les suppressions de postes, s'inscrit dans une cassegénérale de tous les services publics (hôpitaux, poste…).L'individualisation de nos diplômes aujourd'hui c'est accroître la miseen concurrence des salariés sur le marché du travail demain (casse denos statuts, de nos salaires). L'ensemble de nos protectionscollectives gagné hier est consciemment détruit aujourd'hui par laclasse dirigeante.

C'est pour cela que la grève doit être généralisée àl'ensemble des secteurs aujourd'hui victimes de ces attaques. De mêmeque l'ensemble de nos revendications sont légitimes, l'ensemble desrevendications des habitants d'Outre-mer doivent être satisfaites. Lacombativité des travailleurs d'Outre-Mer, dans l'unité contre la classedirigeante reste un exemple pour le mouvement social en France.

Nous exigeons la régularisation massive et sansconditions de tous les étudiants sans-papiers. Une carte étudiante=unecarte de séjour.

Contre la casse du service public d'éducation, de lamaternelle à l'université nous soutenons l'appel à la réunion des EtatsGénéraux de l'enseignement supérieur, pour que les étudiants prennenttoute leur place dans la construction d'un projet alternatifprogressiste pour l'enseignement supérieur.

Nous appelons l'ensemble de l'éducation, enseignants duprimaire et du secondaire, lycéens, à se joindre à nous pour la défensede l'éducation publique, à rejoindre la grève et les manifestationsappelées par la coordination des universités. Nous appelons à unejournée d'action en direction du reste de l'éducation le mardi 3 Mars :nous invitons l'ensemble des universités à aller distribuer des tractsdevant les lycées, les collèges ou les écoles pour les inviter àrejoindre la mobilisation. Nous appelons à une journée de manifestationle jeudi 5 mars.

Nous restons mobilisés pour obtenir :
puce-96d77.gifAbrogation de la LRU
puce-96d77.gifRetrait du plan licence
puce-96d77.gifRetrait de la réforme du statut des enseignants-chercheurs
puce-96d77.gifRetrait de la réforme du recrutement et formation des enseignants
puce-96d77.gifRetrait de la réforme de l'allocation des moyens, pour des financements 100% publics
puce-96d77.gifPour l'embauche massive de personnel dans l'enseignement supérieur
puce-96d77.gifPour la mise en place d'un véritable système d'aides sociales étudiant basé sur des critères sociaux
puce-96d77.gifCadrage national des diplômes
puce-96d77.gifTitularisation de tous les personnels BIATOSS, ainsi que de tous les personnels du CROUS.